Transfrontalière - chantier - Mobilité Grand Genève
Commission transfrontalière / Chantiers
Lyon-Genève en moins d'une heure en train:
un voeu du président de Genève Grand-Genève | Pierre-François Unger, président du Conseil d’Etat pour 2012, veut relier Genève Cointrin et Lyon-Saint-Exupéry
© Laurent Guiraud (Archives) | Le président du gouvernement genevois veut aussi donner au projet d’agglomération franco-valdo-genevois une structure permanente.
JF Mabut | 28.12.2011 | 11:21
Depuis un an, les Genevois sont plus proches de Paris grâce à la réouverture de la ligne unique des Carpathes. La ligne qui relie Bellegarde à Bourg-en-Bresse met Cornavin à 3h05 de la gare de Lyon, vingt bonnes minutes de gagnées entre la capitale française et la deuxième métropole de Rhône-Alpes. Merci la Confédération qui a payé 110 millions d'euros, un tiers de la facture. Et après? Assis au bistrot de La Clémence, devant un café qu'il déguste tous les matins avant l'aube, le président du Conseil d'État pour 2012 n'hésite pas: «Il faut relier les aéroports de Genève et de Lyon en moins d'une heure par un train.» Un rêve ?
«Un rêve qui n’est pas nouveau, mais qu’il appartient aux responsables politiques de réaliser, pour autant que leur regard et ceux de leurs concitoyens ne reste pas borné au Salève et au Jura», répond un brin désabusé le ministre des Affaires régionales. Faire de Genève aéroport et de Lyon Saint-Exupéry une plateforme aéroportuaire unie est un projet du XXIe siècle.
Le président du Conseil d’Etat genevois ne peut pas imposer ses vœux à ses six collègues. « Mon but en 2012 sera avant tout de faire aboutir leurs projets. C’est la meilleure manière d’assurer la cohésion du gouvernement », dit le président 2012 de Genève, qui avait plutôt bien réussi sa première présidence en 2006.
Le projet d’agglo est mort, vive «Le Genevois 2.0» !
Autre axe que le président du gouvernement genevois veut développer en 2012: donner au projet d’agglomération franco-valdo-genevois une structure permanente. «Il faut abandonner le mot projet qui fait croire que rien n’est encore réalisé dans la région. » Les instruments existent et le timing est favorable. Il ne manque plus que le vote du parlement vaudois pour lancer le GLCT de l’agglo. En juin 2012, sera signé « Agglo 2.0 » qui permettra de mobiliser les financements de la Berne fédérale pour réaliser les trams de Saint-Julien, Saint-Genis, Ferney-Voltaire et Annemasse. Et peut-être le GLTC (groupement local de coopération transfrontalière) deviendra-t-elle un GEC (groupement européen de coopération) éligible pour des financements de Bruxelles.
Agglo 1.0, signé en décembre 2007 par Robert Cramer, n’a pas été très concluant. Le ministre des Affaires régionales le reconnaît : « Les Français n’ont pas créé les emplois prévus et les Genevois n’ont pas bâti le quota de logements requis. Mais d’autres politiques fonctionnent : l’épuration des eaux en est le meilleur exemple. » En outre, ose le président du Conseil d’Etat, « je crois pouvoir affirmer que pour 2012 et 2013, Genève parviendra à construire 2500 logements par an ».
Pierre-François Unger pense qu’il faut aussi donner un nouveau nom et une nouvelle signalétique au projet d’agglo franco-valdo-genevois. « Pourquoi ne pas utiliser le mot «Genevois» pour désigner les trois cercles qui forment l’agglo : la Ville de Genève, le canton de Genève et les communes françaises et vaudoises limitrophes ? »
Le ministre des Affaires régionales avance sur des œufs. Il s’agit de ne pas heurter les susceptibilités des partenaires. Récemment la Chambre de commerce de Genève a popularisé le terme de Grand-Genève pour désigner l’agglo en écho au Grand-Lyon et au Grand-Paris. La région d’Annecy est en marge du Genevois. Nombre de travailleurs frontaliers y demeurent. Pierre-François Unger voudrait bien associer les autorités annéciennes au développement commun du Grand-Genève...
«Genève est à la marge de deux régions européennes…»
« Genève ne peut pas jouer dans le registre de la ville dominante, impérialiste », explique Pierre-François Unger, comme le sont Lyon ou Zurich. « Notre problème et notre défi, c’est que Genève est à la marge de deux grandes régions européennes tout en étant simultanément le pivot international et aéroportuaire de ces deux régions. A l’ouest la région Rhône-Alpes, en particulier les trois départements de la Haute-Savoie de la Savoie et de l’Ain, et à l’est le GGBA, le Greater Geneva Bern area que j’ai créé pour fédérer les forces promotionnelles romandes face à Zurich notamment. Plus récemment, les cantons de Vaud et de Genève ont encore lancé la «métropole lémanique».
Ces deux régions abritent plus de deux millions d’habitants. C’est un minimum pour un espace géographique qui entend offrir les meilleurs services à des coûts supportables pour ses habitants, notamment dans le domaine médical. Pierre-François Unger parle en spécialiste. L’ancien chef des urgences, devenu ministre de la Santé, sait parfaitement que les autorités politiques devront trouver les moyens de redimensionner les offres hospitalières et médicales, si elles ne veulent pas écraser les habitants sous le poids des cotisations aux caisses maladie.
Source: Collé à partir de <http://www.tdg.ch/geneve/actu/lyon-geneve-heure-train-2011-12-28
Marie Prieur | 15.11.2011 | 10:48
A l’heure actuelle, seuls les déchets ménagers empruntent la ligne ferroviaire qui serpente au pied du Jura français, en direction de l’usine d’incinération de Bellegarde. Pourtant, autrefois, les passagers pouvaient relier en train Bellegarde à Divonne et même rejoindre Crassier puis Nyon.
Mise en service en 1899, la ligne dite du piémont du Jura a été abandonnée dans les années 60 au profit d’une liaison par autocar. Lors du dernier conseil communautaire, à la fin d’octobre, les maires du Pays de Gex ont décidé à l’unanimité de soutenir un projet de réhabilitation de la ligne.
Selon le rapport émanant de la Communauté de communes (CCPG), «elle représente une opportunité de boucler le réseau ferré de l’agglomération sur l’ensemble du bassin lémanique en prolongeant sur une courte distance cette ligne vers la ligne Lausanne-Genève». Et Etienne Blanc d’insister: «La gare de Bellegarde est la dernière gare française TGV avant la Suisse, il serait intelligent d’amener la population de Gex mais aussi de Genève et de Vaud en train jusqu’à cette halte ferroviaire», indique le député maire de Divonne, particulièrement soucieux d’inscrire ce projet dans un contexte franco-suisse.
François Meylan, vice-président de la CCPG, en charge des transports, souligne lui aussi les liaisons possibles avec Genève. Ce dernier a eu l’occasion d’étudier de près le «tram train» de Mulhouse, cofinancé par la Région et le Département, afin d’y piocher quelques idées, notamment sur «une éventuelle connexion avec le réseau des tramways genevois».
En faisant de ce dossier une priorité non seulement pour le Pays de Gex, mais aussi pour l’ensemble de l’agglomération franco-valdo-genevoise, les élus de France voisine espèrent bien partager la facture.
En commençant par le coût de l’étude de faisabilité et d’opportunité, estimé à 50'000 euros. Pour ce faire, Etienne Blanc lorgne déjà une petite partie du fonds franco-genevois actuellement en discussion avec Genève. «Le principe est celui d’un fonds de 240 millions d’euros répartis sur dix ans», précise le président de l’Arc (qui regroupe les communes françaises entourant Genève) au premier rang des négociations avec le Canton. Reste donc à conclure le fameux accord.
Côté français, une rencontre est aussi prévue entre Etienne Blanc et les responsables SNCF et RFF du secteur. Rencontre confirmée par la SNCF qui ne souhaite pas s’exprimer plus avant sur le dossier. Même si de son côté, le député assure que Josiane Baud, directrice régionale de la SNCF, a montré un vif intérêt pour ce projet qu’«elle considère comme étant une réponse appropriée aux questions de transports dans le Grand Genève».
Source: Collé à partir de <http://www.tdg.ch/geneve/actu/tram-train-bellegarde-divonne-discussion-2011-11-15>