Newsletter D&DS N° 4
Newsletter N° 4
Le Labyrinthe culturel du XXIème siècle
Si l'on demande à cent personnes ce qu'est la culture, on aura à coup sûr presque cent définitions différentes. Car elles seront fonction du niveau social des individus dont elles émanent. Ainsi que de l'implantation géographique de ceux-ci. Le prisme mental de tout un chacun dépend des spécificités du pays où il vit. Les traditions et les croyances religieuses dominantes, qui peuvent formater les esprits, et la langue. Laquelle est une des deux principales barrières à la libre accession au savoir universel. L'autre étant le niveau économique, généralement exprimé par une donnée fallacieuse (PIB*) qui représente une moyenne entre les ressources des immensément riches et celles des morts de faim (sur)vivant dans une même aire géographique.
Laquelle constitue une sorte de labyrinthe dont seules les principales artères sont identifiables par les étrangers. Car un labyrinthe est un paradigme. Autrement dit, une faculté de percevoir la réalité et de comprendre le monde. C'est ce qui explique l'addiction de Jorge Luis Borges pour les labyrinthes. Car il considérait que si notre monde continue d'exister, c'est qu'il est un labyrinthe. Faute de quoi il n'y aurait qu'un permanent chaos.
Sans doute, sans le formuler, bien entendu ainsi, nos lointains ancêtres attribuaient-ils une signification ésotérique aux labyrinthes. Car on en trouve de nombreux dans sites préhistoriques.
En tous cas, de nos jours, les labyrinthes sont omniprésents dans nos vies. C'est tellement évident que l'on n'y prête pas garde.
Ces labyrinthes sont accolés et souvent complémentaires. Si bien que l'on passe volontiers de l'un à l'autre. Ils portent évidemment des noms qui nous sont familiers :
- L'EDUCATION avec de prestigieux pédagogues tels que Ferrer, Freinet, Decroly, Pestalozzi, Montessori
- L'UNIVERSITE (Du bon emploi d'Erasmus, les Grandes Ecoles, les ponts vers les grandes entreprises)
- LA FORMATION PROFESSIONNELLE
- LA COMMUNICATION, LES MEDIAS & LA DIFFUSION DE LA PENSEE (Dazybaos, samizdats, Ruedo Ibérico, papelìgrafos, livres, numérisation, Internet)
- LES STRUCTURES POLITIQUES INTERNATIONALES (Avant et après Yalta. ONU, OTAN et autres traités interafricains, latino américains et asiatiques)
- LES STRUCTURES FINANCIERES INTERNATIONALES (Avant et après Bretton Woods, avec analyse de la crise actuelle)
- MEDIATIONS INTERNATIONALES, NATIONALES, REGIONALES et autres.
- LA CITOYENNETE (Montesquieu, Alexis de Tocqueville, De Gaulle, la Constituante genevoise)
- LITTERATURE & POLITIQUE (" J'Accuse " d'Emile Zola, " La République " de Pierre Mendès France, etc)
- LA COOPERATION avec les pays en voie de développement.
- L'ENVIRONNEMENT, le réchauffement de la planète
- LA SANTE, les pandémies, la grippe A, la grippe H1N1, le paludisme, le sida et les autres maladies vénériennes
- L'ORIGINE DU MONDE. Les grandes religions, les théologiens les plus éminents et les véhéments contempteurs tels Michel Onfray et Stéphen Hawkins.
- LA DECOUVERTE DE L'ESPACE
- L'ENERGIE NUCLEAIRE CIVILE ET MILITAIRE
- ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES ET DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE.
Cette liste n'étant pas exhaustive, il est évident que la Commission Culture de DDS a du pain sur la planche. Aussi a-t-elle besoin de la collaboration active des SS:. et des FF:. qui sont porteurs de savoirs et d'expériences susceptibles d'animer des débats instructifs.
Les labyrinthes ci-dessus évoqués, et une kyrielle d'autres font partie de l'immense territoire labyrinthique que représente la culture mondiale. Leur agglomérat comporte des aspects similaires et d'autres qui présentent des différences abyssales. On ne sort que trop facilement de ceux qui sont essentiels, contrairement au Dédale crétois. On est fréquemment appelé à abandonner tel labyrinthe (Par exemple celui de la géographie) pour chercher un complément d'information et devoir entrer dans celui d'une autre discipline (Disons, ici, l'histoire). Ainsi sont fréquentes les entrées et les sorties dans les labyrinthes que nous impose la vie. Elles sont momentanées ou définitives. On peut ainsi abandonner des études, sans aller jusqu'à la sortie normale, celle du doctorat ou d'un diplôme équivalent
Car les émules de Bernard Palissy ne sont pas légion. Mais aussi, souvent, parce que les circonstances sont parfois très hostiles aux vocations les plus affirmées. De sorte que tout ce qui, dans la culture, n'est pas directement utilitaire fait souvent l'objet de la dérision : Qui n'a pas entendu : "La culture, c'est comme la confiture, moins on en a et plus il faut l'étaler"
Même si la chanson de Georgius est aujourd'hui bien oubliée, la charge contenue dans le
" Lycée Papillon "*1 participe d'un mépris pour le savoir qui n'a pas disparu des chaumières, en dépit du Ministère de la Culture et autres géniales innovations d'André Malraux.
Tout comme il a servi de fer de lance pour instaurer plusieurs dictatures.
Nous avons tous en mémoire la fameuse phrase attribuée à Hermann Göring ou à Joseph Goebbels, alors qu'elle serait en fait une création du " barde de la SS ", Hanns Johst : " Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver. On connaît moins, dans l'aire francophone, l'affrontement tragique qui a obscurci la dernière période de vie du grand philosophe Miguel de Unamuno. Il s'était fourvoyé dans le camp des franquistes, c'est-à-dire l'équivalent espagnol des fascistes et des nazis.
Au cours d'un repas qu'il présidait, à Salamanque, il a été interloqué d'entendre le général Millàn Astray lancer " Viva la muerte ". Ce qui était le cri de ralliement de la Légion espagnole, dont Astray était fondateur. Alors Unamuno s'est levé et, blême, il a flétri ce qu'il venait d'entendre :" Un cri imbécile. Ce n'est pas parce que celui qui l'a poussé est handicapé (Astray était borgne) Cervantès l'était… " Puis il a ajouté, péremptoire, "vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas ".
Unamuno s'est référé au fait que Cervantès étai manchot, puisqu'il avait perdu un bras à la bataille de Lépante. Mis aux arrêts Unamuno est mort de chagrin. Le franquisme a vaincu, a perduré pendant 40 ans -grâce à la compréhension, pour ne pas dire la complicité de pays démocratiques- et a laissé un pays exsangue du point de vue culturel. Un pays qui porte encore les stigmates de ces quatre décennies de pensée unique et imposée.
Celle-là même qui contraignait les amants de la démocratie et de la liberté, du temps de l'URSS, à ne pouvoir s'exprimer que par le biais de samizdat. Celle-là qui imposait aux citoyens chinois le " catéchisme " dit Petit Livre rouge du camarade grand timonier Mao Zedong. Ou à leurs voisins Cambodgiens, le Petit livre rouge de Pol Pot.
Certes, les temps ont changé, et la Chine communiste est devenue le plus grand atelier du monde. Ainsi que le plus important créancier des Etats-Unis…et le pays où coexistent des millions de chinois sans feu ni lieu, et le plus millionnaires en dollars que nulle part ailleurs. Ce qui fait que les dirigeants du pays de Confucius tiennent à conserver, intra muros, les structures qu'ils maîtrisent.
Aussi font-ils en sorte que leurs concitoyens n'aient pas un libre accès aux médias étrangers, via l'Internet.
Car toutes les dictatures craignent les manifestations de la liberté de pensée, et la contagion démocratique qu'elles peuvent entraîner. Peur de toute forme d'art. Car celui-ci est par essence subversif et pacifique. Il bien des codes esthétiques établis, pour en explorer d'autres. Mais ses seules victimes sont la pensée unique, les " m'a-tu " et les pédants au savoir superficiel.
Ces faits établissent combien la culture est indispensable au maintien et à l'approfondissement de la démocratie. Son rôle étant d'enrichir les connaissances de chaque citoyen(ne) pour étayer sa personnalité. De sorte qu'elle génère des véritables laboratoires d'idées pour tout ce qui concerne la vie sociétale. Parce qu'elle est un bien commun à tous, elle conduit à apprécier et à respecter autrui dans ses différences.
Car la culture est indispensable à tout un chacun.
Quelle que soit sa nationalité, tout(e) citoyen(ne) est concerné(e) par la culture. Car ce terme recouvre l'ensemble des connaissances qui peuvent être acquises pour développer le sens critique, le goût et le jugement. Tout comme l'ensemble des connaissances nécessaires à l'exercice d'une profession déterminée. Ainsi que, plus encore, à la compréhension du monde complexe dans lequel nous vivons.
L'aspect majeur et universel de la culture est proclamé par l'UNESCO (Acronyme anglais de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture), sise Place Fontenoy à Paris. Aujourd'hui dirigée par une remarquable femme Bulgare, Irina Bokova, cette institution précise que, " Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, techniques, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. ". Cette définition cerne parfaitement l'aspect multiple et universel de la culture. Laquelle, s'appuyant sur une sorte d'archéologie du savoir, implique des interactions et des échanges malgré les différences dans les modes de vie.
Dans le domaine de la philosophie, on considère que le terme culture s'applique à tout ce qui n'est inné mais tressé au fil des siècles par les acquis humains.
Dans notre société actuelle, par la puissance des " étranges lucarnes ", autrement dit des télévisions, porte le " panem e circense " jusque dans les foyers les plus démunis. Tout est marchandisé. Même des émissions qu'un abus de langage qualifie de "culturelles" servent d'adjuvant pour faire passer les messages des " fils de pub ", suivant l'expression de Jacques Séguéla que, si l'on ne peut se payer une Rolex à 50 ans, on a loupé sa vie.
Ce qui implique de ne sortir qu'à la bonne porte du labyrinthe sociétal. Celle qui est signalée par le panneau " Fric ". Pour l'atteindre, il faut payer la série de péages que sont l'abandon de l'esprit critique et l'allégeance sans condition.
Ce qui est une grave manière de déserter le soutien de la démocratie.
Tout comme le serait la critique systématique et la non collaboration aux laboratoires d'idées, tels qu'entend les susciter le Club Dialogue & Démocratie Suisse.
Le cerveau humain est manifestement un vaste palimpseste, en constante expansion pendant la presque totalité de la vie. Chaque découverte que nous faisons, chaque image et chaque idée qui retiennent notre attention paraissent s'être estompées de notre mémoire. Mais elles sont là, entreposées dans notre cerveau, parmi des couches innombrables d'idées, d'images et de sentiments. Il suffira de circonstances apparemment irrationnelles pour faire ressurgir tel détail, telle précision, dont on ignorait qu'ils demeuraient dans notre mémoire.
Un prolongement de cette faculté cervicale de l'humain, se retrouve dans les encyclopédies.
Il suffit, pour s'en convaincre, d'en consulter une.
Prenons l'exemple de l'Encyclopaedia Universalis. Elle propose 60.000 entrées. Elles permettent d'accéder à des points précis de ce vaste labyrinthe. Lesquels, invariablement, invitent à en visiter d'autres, qui sont autant d'entrées que de sorties momentanées.
Nous avons tous fait cet usage du dictionnaire, en ignorant que nous visitions un labyrinthe.
Tout comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Et chacun pourrait dire, à l'instar d'Anatole France qu'il " a fait l'école buissonnière dans un gros dictionnaire "
Où intervient le palimpseste linguistique
Nous n'avons jusqu'ici envisagé que la difficulté qu'il y à entrer dans un labyrinthe et à en sortir en tirant un bénéfice culturel de notre périple.
Mais il reste à affronter celle qui est majeure. Elle est née, d'après la Genèse (11,1-9) à Ur, en Mésopotamie (Aujourd'hui, Irak).
Les humains auraient offensé Dieu en construisant une ziggourat dans l'intention de pénétrer les cieux. D'où l'image qui nous est transmise de la Tour de Babel, où l'on s'exprimait dans une langue différente à chaque étage. En tous cas, disent les écritures, " Tels furent les fils de Japhet, d'après leurs pays et chacun selon sa langue... "
Certes, nul n'est aujourd'hui tenu d'avoir le génie d'un Champollion parvenant à déchiffrer la Pierre de Rosette. Il existe d'excellents dictionnaires pour parvenir à appréhender le sens général d'un texte…à condition que l'on sache lire les caractères dans lequel il a été rédigé (Cyrillique, arabe, chinois, hébreu, latin) et que l'on ait pu bénéficier d'une immersion linguistique dans un pays où est pratiquée la langue considérée.
Sans entrer dans un fastidieux et impossible inventaire des langues actuellement en usage dans le monde, en voici un bref aperçu :
L'ONU possède 6 langues officielles : chinois, espagnol, anglais, arabe, russe et français (à noter que le portugais et l'hindoustani ne sont pas des langues officielles malgré leur nombre de locuteurs.) Les langues de travail du Secrétariat de l'ONU sont l'anglais et le français.
Il y aurait 6.703 langues parlées dans le monde. Le chiffre variant selon les sources, on ne peut affirmer que ce nombre soit totalement exact. Pour des motifs démographiques, le chinois est la langue la plus parlée. Traditionnellement considéré comme la langue de la diplomatie, après s'être substitué au latin, le français s'est laissé distancer par l'anglais. Cette langue arrive aujourd'hui en tête au niveau commercial, et, de plus en plus, dans le domaine universitaire ; ainsi que comme langue officielle de nombreux États du Commonwealth. L'espagnol est la troisième langue la plus parlée après le chinois et l'hindoustani, et est parlé en Espagne, en Amérique latine, dans quelques pays d'Afrique et aux Philippines
En ce début du XXIème siècle, les sondages ont permis d'établir que les locuteurs des 21 langues les plus parlées dans le monde représentent 70% des habitants de la planète. On imagine quelle est la place des 6.603 autres langues restantes…et la difficulté de ses locuteurs pour faire connaître leur propre culture.
Ainsi les multiples inclusions et apports de termes étrangers dans chacune des langues existantes.
L'Histoire et la géographie y ont beaucoup contribué. C'est ainsi que le peuple de Malte, en majorité catholique nomme Allah le Dieu auquel il s'adresse pendant les offices religieux. Ce qui s'explique parce qu'il est géographiquement proche du Maghreb. C'est encore ainsi que bien des juifs qui ont été contraints par l'Inquisition à quitter l'Espagne, pour s'installer en Turquie, continuent de parler le Ladino. C'est-à-dire le castillan de Cervantès émaillé de turc.
Sans totalement tomber dans le Volapuk stigmatisé par De Gaulle, tous les médias commentent, par exemple, des concerts " in live ". Dans tous les pays, les copains qui se séparent se saluent par un sonore " Ciao ! "
De là une sorte de palimpseste linguistique que favorisent les voyages internationaux.
Pangloss disait quelquefois à Candide : " Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. "
On pourrait dire aujourd'hui, suivant le pays du " Candide " auquel on s'adresse :
- Car si tu as survécu à Hiroshima, tu vis paisiblement à Tokyo
- même si tu as dû porter l'étoile jaune tu as échappé à la Shoah, tu es maintenant un européen comme un autre
- même si tu as été envoyé faire ton service militaire en Algérie, et que tu n'as pas eu le sort des Harkis.
- Tu as été avec Bigard en Indochine et maintenant te voilà retraité en Haute-Savoie
- A chacun on pourrait ajouter à notre Candide actuel, à l'instar de Pangloss : " Sans quoi ta principale préoccupation ne serait pas, actuellement, la fin de la crise. "
" Cela est bien dit ", répondra votre Candide, " mais il faut cultiver notre jardin ".
" Ce qu'un homme ne sait pas ou ce dont il n'a aucune idée se promène la nuit dans le labyrinthe de l'esprit " Goethe
*1 Extrait du " Lycée Papillon " : Élève Labélure ? ... Présent !
Vous êtes premier en histoir' de France ?
Eh bien, parlez-moi d'Vercingétorix
Quelle fut sa vie ? Sa mort ? Sa naissance ?
Répondez-moi bien ... et vous aurez dix.
Monsieur l'Inspecteur,
Je sais tout ça par cœur.
Vercingétorix né sous Louis-Philippe
Battit les Chinois un soir à Ronc'vaux
C'est lui qui lança la mode des slips
Et mourut pour ça sur un échafaud.
Le sujet est neuf,
Bravo, vous aurez neuf.
.* Le Centre d'Etudes Contemporaines de Barcelone (CCCB) et Bancaja ont coproduit l'exposition Por laberintos conçu par des éminents spécialistes des labyrinthes et étayé par des documents originaux et souvent inédits. Cette expo va en suite voyager vers d'autres cités. Pourquoi pas, un jour, à Genève?
Pour Dialogue & Démocratie
Nicolàs Muñoz de la Mata
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