Newsletter D&DS N° 8
Tous par chacun et chacun par tous*
Pour la majorité des gens du monde occidental la manière de gérer sa vie va de soi et ne pose pas de problème spécifique car, comme dirait Monsieur de la Palice, être vivant c'est accepter une reconnaissance gestionnaire harmonieuse de ses composantes physiques, émotionnelles et métaphysiques en relation avec l'activité professionnelle, la famille et la société au sens large du terme.
Mais qu'en est-il pour le franc maçon dont la mission principale est d'aller au-delà de la gestion afin de donner du sens à sa vie dans le but de construire le Temple universel ? Bien qu'il existe une nombreuse littérature maçonnique, philosophique et psychologique traitant de cette question avec beaucoup de pertinence, il y a pour le moins deux interrogations particulières qui nous semblent essentielles. La première est de constater qu'il y a une nécessité viscérale de connaître et comprendre les relations causales avec un principe créateur extérieur (Grand Architecte, Dieu, Jésus, Allah, etc.) organisateur de la morale et du salut post mortem. Une autre singularité est le rôle de la Raison en tant que faculté suprême de l'homme dans la production de connaissances et sa capacité de forger des actions pour définir un chemin de vie personnel, où l'on pourra vivre le bonheur d'être bien en soi-même et joyeux à vivre ensemble tout en s'adaptant au sein d'une société en perpétuelles mutations technologique et sociologique.
Jean-Jacques Rousseau a dit que "l'homme naît bon. C'est la société qui le transforme". Sur ce point il s'oppose au philosophe Thomas Hobbes car plutôt que de poser d'emblée l'homme en méchant il essaie d'expliquer la méchanceté par des causes extérieures à sa nature. Paradoxe ou vérité. Peut-on vraiment gérer sa vie en ayant comme seul but d'être heureux et rester insensible aux vices et vertus que la société génère par l'action humaine ? Est-ce l'homme qui pose problème ou le système organisationnel qu'il met en oeuvre pour vivre en société ? Voilà beaucoup d'interrogations et de dilemmes auxquels tout individu est confronté face à la gestion de sa vie. Cherchera-t-il à y répondre par la Foi, par la Raison avec son intime conviction ou par un subtil dosage de l'un et de l'autre ? Le choix est souvent cornélien et les réponses attendues permettront peut être de trouver in fine du sens à sa propre mort, en vérité la seule question existentielle qui compte.
La deuxième interrogation consiste à savoir si la vie a un sens et mérite d'être vécue. Devons-nous comme Sisyphe accepter d'être condamné à pousser un rocher au sommet d'une montagne pour le voir ensuite dévaler la pente et répéter l'opération encore et toujours ? Reste à savoir si le rocher est absurde, l'effort vain, et s'il nous faut en toute lucidité faire ce qui est absurde. Pourquoi devrions- nous accepter l'effort inutile sinon pour vaincre son destin et être plus fort que le rocher ? Tel est nous semble-t-il la quintessence philosophique de l'existence, c'est-à-dire transgresser l'absurde afin que chacun ait un rôle à jouer dans la société et se sente le maillon d'une chaîne universelle et non plus le jouet d'un destin éphémère dont il se saurait impuissant. Il s'agit dès lors de savoir comment gérer sa vie par le héros qui sommeille en nous et demande à se révéler afin de nous emmener sur les chemins de la lucidité et de la lumière.
Expérience personnelle et collective
Aujourd'hui la conscience est suffisamment incarnée dans l'homme pour que la loi d'individuation prenne la relève de l'espèce et puisse laisser naître le nouvel homme, cet initié des temps modernes. En conséquence, l'individu sait qu'il sera toujours seul face à la souffrance et la mort. Ainsi choisira-t-il peut-être des comportements sociétaux où la peine sera réduite à sa plus simple expression. De même l'ego - qui dans le passé a eu une utilité réelle et a aidé à l'avènement de la conscience chez le préhominien - demeure-t-il en partie présent dans la conscience et nous empêche d'accéder naturellement au bonheur. Il y a donc un combat permanent dans l'homme entre l'état d'éveil qui se rapporte à l'être et l'état de non éveil propre à l'ego qui se rapporte à l'avoir. Il reste à savoir comment gérer de telles contradictions sans tomber dans la schizophrénie et pourquoi nous construisons des systèmes sociétaux où l'avoir prime le plus souvent sur l'être ? Existerait-il un destin humain qui échapperait à la Raison, sommes-nous des aveugles qui cheminons joyeusement sans canne dans l'innocence de notre dualité et finalement ne sommes-nous pas à la recherche d'un paradis qui n'existe que dans les contes de fées ? Le problème posé, les paradoxes connus comment gérer sa vie sinon pour obtenir un bonheur individuel fait des joies simples de la vie issues de son propre pouvoir créateur et de sa libre disposition à décider en toute conscience de ce qui est juste pour lui et par extension pour la société. Nous partons ici du postulat que le bonheur est d'abord le but poursuivi par tout un chacun. Il y a cependant une autre fin que les hommes poursuivent : le bien moral. Certains se battent pour la justice, se dévouent à de nobles causes en sacrifiant éventuellement leur bonheur. L'homme se trouve donc en face de deux fins possibles pour son existence, le bien et le bonheur, qui ne coïncident pas toujours. Qu'en est-il du franc-maçon ? On peut considérer le bien moral comme la pierre angulaire de son oeuvre et qu'il est prêt, par fidélité à ses serments, à sacrifier son bonheur au profit de ses frères et de la franc-maçonnerie en général. Il lui est par conséquent possible de gérer sa vie grâce à une bonne gestion des arcanes de son initiation.
La situation semble évidente en théorie, mais que se passe-t-il en réalité face à la complexité de notre monde? En l'absence d'objectif inhérent à l'univers qui puisse être compris ou prouvé par une explication rationnelle, sauf de croire à la théorie créationniste, vu que le monde et tout ce qui y vit n'ont aucun but avéré, étant donné que nous sommes des êtres isolés et uniques en nature - capable de discernement et doté du libre arbitre, donc à même d'effectuer des choix - nous pouvons raisonnablement penser que l'expérience humaine est le dénominateur commun donnant du sens au "comment gérer sa vie" en terme d'évolution et de compréhension de celle-ci. Selon le philosophe américain W.V.O. Quine cette expérience est tributaire de la signification des mots que nous utilisons et pourrait être contredite par d'autres expériences, ce qui revient à dire que toute vérité ou affirmation que nous pourrions formuler n'est immunisée contre une révision future. Quine a écrit : "Etre c'est être la valeur d'une variable", d'où l'importance de la valeur de l'expérience personnelle et collective comme base de réflexion universelle devant les très nombreux défis que l'homme se posera à lui même face aux propositions d'une science qui l'amènera à reconsidérer les fondements épistémologiques des rationalistes et des empiristes.
Notre bien le plus précieux
Ainsi, tout peut-il être révisé, y compris ce qui fonde la pensée analytique et synthétique. La liberté sera notre bien le plus précieux car elle permettra de savoir que nous ne savons plus rien mais que tout est possible si nous en avons la volonté. Dans ce contexte le procédé initiatique prôné par la franc-maçonnerie, qui permet de combattre l'ego et de pratiquer le renoncement volontaire à toute emprise de celui-ci sur son destin, nous parait être particulièrement approprié puisque le but de cette méthode est in fine la dissolution de l'ego. Au terme du processus initiatique le franc-maçon retrouvera sa totale liberté de conscience, son altérité et sa disposition à vivre en dignité avec ses semblables, mais aussi sa capacité à se remettre en question et à s'affranchir des vérités inutiles, ce qui lui permettra de s'adapter aux extraordinaires nouveaux défis de la génomique, des nanotechnologies et des neurosciences.
Cette méthode place aussi la Raison comme force autorisant l'émergence d'une élévation de la conscience. En effet, le choc émotionnel issu de l'initiation révèle par ailleurs que l'action de mourir et renaître, qui trouve ses fondements dans les archétypes mythiques, fait du franc maçon un être distinct puisqu'il évolue en conscience par la Raison, elle même nourrie et enrichie de son expérience initiatique. Par ses actions de vie il est également un être universel dans le sens qu'il est unique parce qu'en mesure de nommer les choses, et encore parce que pouvant se projeter dans le futur tout en se référant à la tradition. Il sera d'autre part conscient de la fragilité de la vie et entreprendra toute démarche utile en vue de la préserver et la respecter. Sa responsabilité est immense face aux dérives des laboratoires peu scrupuleux qui pourraient créer d'autres espèces trans-humaines. Il est en outre capable de créer des systèmes politiques dont la finalité est d'organiser un monde dans lequel il y aura encore plus d'amour et de justice afin que tous par chacun et chacun par tous puissent se reconnaître comme les héros de leur vie dans une société à construire inlassablement jour après jour avec abnégation afin que les nouvelles générations n'oublient jamais que l'amour est le ciment de toute organisation humaine.
André Moser
* Cette article a aussi été publié dans la revue ALPINA 10-2011
Commentaire de M Pierre Jenni
En premier lieu, je ne pense pas que la vie dans le monde occidental aille de soi. Bien au contraire, la complexification engendre des problèmes qui dépassent largement la simple survie qui est le lot d'une grande majorité de la population mondiale. Il suffit de voir à quel point les psys et autres coaches sont débordés dans nos contrées pour tenter de limiter les dégâts engendrés par des préoccupations incompréhensibles et inexistantes pour l'homme qui a faim. La gestion de nos vies est aussi devenue plus complexe par les moyens mis à disposition ainsi que par le paradoxe de nos vies trépidantes, qui conduisent à un stress pathologique, que nous essayons de maîtriser par les loisirs, les vacances et autres échappatoires sources de tension supplémentaires.
Non, décidément, je ne partage pas ce postulat de départ.
Le franc maçon et tous les chercheurs qui lui ressemblent ont une préoccupation supplémentaire tellement présente qu'elle en devient presque une mission, une raison d'être ; comprendre l'univers. Noble quête aux effets pervers. Non seulement parce qu'elle est vaine, mais surtout parce qu'elle contribue justement au renforcement de cet ego qu'ils tentent désespérément de dissoudre. Je développe :
Une quête vaine pour la simple et bonne raison que nous n'aurons jamais toutes les réponses. Les questions sont justement le moteur. La phrase chère à mon regretté père, Hermann Jenni, illustre bien le propos : "l'imperfection fait partie de la perfection de la création à laquelle elle donne le mouvement".
Il me semble donc important d'être conscients de la gratuité de cette quête irrésistible et, du coup, relativiser l'effort, se sentir plus léger et revenir vers les fondamentaux que sont justement les petits plaisirs de la vie que vous évoquez plus bas.
La dissolution de l'ego, si chère aux bouddhistes notamment, est une entreprise périlleuse à plus d'un titre. L'ego n'est qu'un mythe. Vouloir le dissoudre c'est lui donner corps, construire le mur infranchissable et s'assurer de ne jamais y parvenir. Le relativiser, faire avec, puisqu'il définit notre qualité d'humains et participe au développement de nos personnalités et, en fin de compte, en rire puisque c'est une chimère. Alors tout devient possible.
La recherche du sens de notre propre mort, la seule question existentielle qui compte ? Peut-être, mais j'en doute. La dissolution de l'ego, et donc de la conscience d'être, est déjà une mort. Nous mourrons tous les jours. Un peu et complètement. Nous ne sommes jamais les mêmes. Chaque minute, chaque seconde est une merveille de nouveauté. Nous n'en sommes juste pas conscients, trop absorbés par notre "quête", par la recherche aux réponses fondamentales pour lesquelles il ne peut y avoir de réponse puisque c'est la question qui est erronée. Beaucoup de temps perdu pour cette noble cause qui, soit dit en passant, contribue justement à renforcer l'ego par le sentiment de participer à la seule entreprise qui en vaille la peine !
En ce qui concerne la raison je serai plus circonspect. C'est bien elle qui me permet d'écrire ces lignes. Pourtant, elle aussi devrait être relativisée, s'effacer pour laisser la place à "autre chose". A titre d'exemple, les habitants des pays émergents souhaitent accéder aux richesses matérielles dont nous jouissons depuis longtemps. Ils réaliseront, seulement lorsqu'ils y auront goûté, que ces biens ne sont, non seulement, pas nécessaires mais aussi source de soucis. Les théories n'y changeront rien.
Pour la raison il en va de même. Ce n'est que lorsque nous avons pu développer une vivacité d'esprit, alimentée par la curiosité, que nous accédons à la conscience de l'immensité de notre ignorance et donc à l'humilité. Alors, ici encore, tout devient possible.
Mais alors, qu'en est-il de la gestion de nos vies ? Le libre arbitre ? Depuis les expériences de HH. Kornhuber (voluntary finger movement in man cerebral potential) et Benjamin Libet (Mind time), nous savons que notre libre arbitre se résume à dire non. Un peu léger pour gérer nos vies, non ?
Et est-ce que la gestion optimale consisterait à être plus heureux. Ou le plus heureux possible ?
Il faudrait d'abord pouvoir définir le bonheur. Il semble qu'il y ait autant de définitions que d'individus. Et que dire des masochistes, des sadiques et autres cas qui, pour accéder à leur définition du bonheur, sont presque obligés d'hypothéquer celui des autres ?
Quant à rester insensibles aux vices et vertus que la société génère, ceci impliquerait d'avoir enfilé une carapace, une armure, qui n'est pas en goretex et qui, pour une semblant de protection, supprimerait notre capacité à sentir et à s'émerveiller.
Le bonheur est donc aussi une chimère, un graal inaccessible tant que tous les êtres n'y seront pas parvenu. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce n'est donc pas demain la veille et tant mieux, car la vie s'arrêterait. Sans quête, pas de moteur.
A mon avis, il ne s'agit pas de donner un sens à la vie, mais de lui donner du sens. C'est très différent. Plus modeste. On prend les choses les unes après les autres, comme elles se présentent et on fait au mieux, au plus proche de sa conscience, attentif dans chaque geste, chaque pensée, sans spéculation, sans divagation.
Quant à savoir si la vie mérite d'être vécue, et bien je pense que la question ne se pose tout simplement pas pour la simple et bonne raison que nous n'avons pas le choix. A moins que nous recourions à la portion congrue de notre libre arbitre qui consiste à dire non et à se tirer une balle. Ce qui serait d'ailleurs la manifestation par excellence d'un ego démesuré qui se donne plus d'importance qu'il n'en a.
En ce qui concerne le mythe de Sisyphe et son rocher, je considère qu'il représente bien notre quotidien. Tout particulièrement celui des pays, dits favorisés, qui produisent des fourmis très industrieuses courant dans tous les sens pour dieu sait quoi. Oui, nos vies semblent bien vaines, nos tâches quotidiennes routinières et dépourvues de sens. Nous participons tous, directement, ou indirectement, à alimenter cette machine folle de production-consommation.
Et pourtant, tout est dans la tête. Une même activité peut être faite avec joie ou dans la douleur. Le simple fait de se laver les dents le matin n'est jamais vraiment routinier si nous sommes bien présents dans l'acte.
Les chercheurs (sadakis, franc-maçons et autres mystiques aux préoccupations métaphysiques et spirituelles) prétendent devenir plus forts que le rocher. Devenir le héros de soi-même afin de transgresser l'absurde. C'est louable et un besoin irrépressible pour certains. Les déçus de la vie, les esprits complexes, les émotifs et bien d'autres ont épuisé ce qu'ils considèrent comme des sources de satisfactions éphémères et se dirigent vers l'immuable. Ils développent la force, la volonté, la rigueur pour conquérir la maîtrise. Ils participent à des séminaires, rejoignent des obédiences, prennent des voeux et travaillent ardemment à leur propre réalisation et, accessoirement, à celle des autres. Il faut de tout pour faire un monde et certains deviennent des modèles. Ils ne seront, en principe, pas gênés d'assumer ce rôle puisqu'ils ont, à leur tour, suivi un autre modèle, une école.
Un seul, à ma connaissance, s'est rebellé contre ce schéma : Krishnamurti. Mais, comble de l'ironie, il est devenu le modèle de milliers de gens.
Le chapitre de l'expérience personnelle et collective m'interpelle particulièrement. Je partage bon nombre de réflexions, notamment sur l'émergence d'un initié des temps modernes en phase avec notre époque d'individuation. Il s'agit de commencer petit. Sans prétention. Faire avec soi-même en espérant éventuellement que l'exemple serve aux proches. L'effet boule de neige fera le reste. Tout le contraire des manifestations de masses, des clubs à la pensée unique.
L'opposition entre être et avoir est parlante mais pourquoi parler de schizophrénie ? Nous sommes forcément tous fondamentalement schizophrènes puisque nous sommes universels. Le monde entier est présent en nous. L'inconscient collectif, le capital génétique, la mémoire des cellules, tout confirme que l'univers se trouve en nous et pas seulement que nous sommes partie de l'univers. Le développement de la sensibilité nous permet d'éprouver dans notre chair la douleur de l'autre. (Mère et Aurobindo) Les grandes inventions et découvertes scientifiques se font simultanément à plusieurs endroits du globe au même moment. La conscience n'est pas individualisée, elle est cosmique. L'âme en est sa manifestation personnalisée. Bon, là, d'accord, je spécule un peu. Mais c'est juste pour illustrer.
Pourquoi mettre un "R" majuscule à raison ? Y a-t-il une raison suprême ? Ou plutôt une vérité suprême ? Ce n'est pas la même chose. Certains poursuivent le bien moral. Bravo ! Mais quelle morale ? Une morale supérieure, suprême ? Le bien des autres ? J'en connais des graves qui poursuivaient les mêmes objectifs. Je n'ose même pas les mentionner ici.
Faire le bien des gens malgré eux ! L'horreur absolue en ce qui me concerne...
Et donc, pour poursuivre ce but honorable, il s'agit de sacrifier son bonheur personnel pour un hypothétique bien. La discipline de son modèle lui permettra d'arriver à ses fins. Par de gros efforts. Il va enfin gérer sa vie en sacrifiant son bonheur. Et j'imagine, que, comme pour le musulman qui se trouvera au paradis avec 75 vierges à disposition, il finira sa vie avecle sentiment du devoir accompli... Il n'a d'ailleurs pas d'autre option. Il s'est engagé par des serments.
Oui, c'est de la théorie et Monsieur Moser fait preuve de sagesse en relativisant ces engagements face à la complexité de notre monde. Le doute s'instille. Il devrait pour le moins permettre de réaliser que, pour appréhender le tout, il s'agit justement de relativiser le pouvoir de la réflexion. Les conclusions, souvent hâtives que nous prenons sur des bases branlantes puisqu'il nous manquera toujours des informations.
Au vu de tout ce qui précède, je ne partage évidemment pas la conclusion sur notre bien le plus précieux. Et pourtant, j'ai eu la chance de rencontrer Monsieur Moser et j'ai ressenti un être profondément amoureux de la vie. Alors oui, à sa manière, il communique le bien le plus précieux. Plus par ce qu'il dégage que par ses préceptes.
En fin de compte, tout est là. Dans la capacité d'empathie. La proximité. Lorsque nous pouvons réaliser que nous ne sommes pas si divisés. Que les limites de nos corps sont conventionnelles. Alors pouvons-nous commencer à éprouver de l'amour. Au sens général. Alors tout change. Radicalement. Et la tête se calme. L'instant devient plus intense. On touche au bonheur sans même le réaliser. Dieu est amour. Rien d'autre. J'ose à peine écrire ces mots. Dieu et l'amour. Dieu est l'amour. Tout est là. Le reste est cosmétique.
P. Jenni
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