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L'argileux Barroso

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Publié par dans Politique ·

Lettre bernoise 55
L’argileux Barroso


Chère Maria,

Sieur Manuel Barroso vient de déclarer la France « réactionnaire » pour avoir fait jouer la clause de l’exception culturelle permettant de soustraire les biens culturels à la marchandisation.

Le quidam ne manque pas d’aplomb. A l’instar de nombreux anciens maoïstes, il s’est coulé avec délices dans l’américanisation, libre-échangiste et belliqueuse, du monde, après un stage par Genève chez le fédéraliste Professeur Disan Sidjanski. Ses liens avec le fumeux groupe Latsis ont suscité rumeurs et chuchotements.

Sieur Barroso fut aligné sur la politique étasunienne en maintes occasions, y compris lors de la litigieuse guerre d’Irak de 2003, où il avait pour comparses GW Bush et Tony Blair, flanqués de quelques dirigeants de la Nouvelle Europe aux cerveaux congelés dans la Guerre Froide. En économie, il est aussi réactionnaire que possible, sauf quand sa carrière lui commande quelques infléchissements tactiques. Barroso semble sculpté par son nom. En portugais, son idiome natal, il est « l’argileux », façonné par l’air du temps et les forces de l’heure, complaisant avec les puissants, intransigeant avec les faibles.

En 2005, l’Argileux apprêta, de conserve avec Nicolas I, la façon de bafouer la volonté référendaire du peuple français repoussant le Traité Constitutionnel Européen. C’est précisément à Lisbonne que fut concoctée la resucée du texte pour en faire l’éponyme Traité. Les Traités ne lui importent cependant que pour autant qu’ils satisfont ses vues, ses intérêts, ses ambitions. En morigénant la France, soutenue par ses partenaires, il s’affranchit nonchalamment de l’obligation de « coopération loyale » et d’« assistance mutuelle » prescrits par l’article 4.3 dudit Traité. La pression de l’Argileux et de ses pairs a conduit les autorités grecques à fermer la télévision publique, sans coup férir. Il faut remonter au nazisme pour trouver semblable méthode dans la péninsule hellénique. Sans parler des colonels, dont le film de Costa Gavras (qui plaida la cause française à Bruxelles), « Z », dresse un portrait édifiant. Tout cela qualifie hautement l’Argileux, chère Maria, pour juger de qui est réactionnaire et de qui ne l’est pas, que t’en semble-t-il ?

Pour l’Argileux, un tuyau est un tuyau, qu’importe le contenu. Je serais enclin à m’inquiéter de l’anatomie du quidam si ses circuits corporels obéissaient aux règles qu’il veut imposer à l’ordre du monde. Dieu est plus sage, la nature est mieux faite que les divagations des fous du marché et de ses marchands.

Sa dernière saillie sonne comme un début de reclassement dans une officine atlantiste. L’OTAN lui irait comme un gant. Il pourra procurer les commentaires sur les données fournies, avec la bénédiction de l’Union européenne, aux compagnies aériennes alimentant elles aussi le programme PRISM permettant aux cow-boys (chez nous, des vachers) de surveiller les faits et gestes de tout un chacun. Il pourra se vendre au plus offrant puisque telle est la seule loi qui vaille à ceux qui dédaignent l’honneur, la beauté et la dignité, « réactionnaires » notions assurément puisque non quantifiables. Il pourra émarger au Wall Street Journal, qui, sous le titre « Un peuple bien romantique » commente de la sorte, le 11 juin, la position française : «  Si la France veut conserver son exception culturelle, peut-être le reste de l’Europe devrait-il lui donner satisfaction en l’excluant des pourparlers ». Quelle finesse ! La liste des réalisateurs de cinéma et des comédiens de tous pays qui soutiennent la position française console du chagrin qu’inspire la médiocrité ambiante.

Manuel Barroso l’argileux, belliqueux, vénal, flagorneur, est l’incarnation bouffie de la monstrueuse institution aux destinées de laquelle il préside avec morgue. Un colosse aux pieds d’argile dont les peuples (pas les seuls Grecs ou Espagnols) attendent avidement la chute.

Grâce soit rendue soit à Mehdi Litim de sermonner l’Argileux avec humour
http://alternatives-economiques.fr/blogs/litim/2013/06/20/barroso-pensant-tout-haut/

Nous autres Suisses pouvons nous réjouir de ne pas subir le joug de semblable despote, peu friand de cette volonté populaire à laquelle nous restons attachés.

Chère Maria, je t’embrasse.

Ton Guillaume tel que tu le lis : prêt à briser l’argileuse cruche.

Berne, le 21 juin 2013, premier jour de l’été.




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