Culture - La conférence de Chrytel Girod
Commission culture / chantiers
L'écriture créative … Écrire différemment
L'écriture : Pourquoi ne nous accompagnerait-elle pas pour le meilleur, pour le plaisir, pour la découverte de soi et des autres, pour approcher parfois l'art et même s'y installer. Pourrait-on reconsidérer l'écriture, non plus communément comme une terre inaccessible ou uniquement une partie récréative anodine ?
Comment déterminer les enjeux et de les mettre en relief ?
Soignons déjà notre premier outil, qui plus est, celui de tous, à l'oral comme à l'écrit : la langue.
Ce n'est pas le français qui " tirerait la langue ", ce sont toutes les langues et les cultures qui
seraient en danger. Agir pour la défense de sa langue et de sa culture, c'est aussi agir et reconnaître
les autres langues et cultures dans leur différence.
Aujourd'hui il est de bon ton de réclamer partout de la créativité, de postuler qu'il est urgent
de créer, de reconsidérer sans cesse les acquis, de ne pas s'endormir sur les succès. Quels efforts supplémentaires ou différents devraient être fournis, pour atteindre d'une part les jeunes (et aussi les
moins jeunes …) qui ne comprennent pas très bien le pourquoi ni le comment de " la défense et
illustration de la langue française ", d'autre part les seniors qui vivent dans la peur de
l'anglais (plus exactement du globish qui est une autre histoire moins grave …) qui ferait " disparaître " leur langue maternelle et de culture, et enfin ceux qui pensent que la culture, " c'est pour l'autre ",
pour le privilégié, pour l'intellectuel ?
Réconcilier l'homme et la culture, c'est d'abord faire la démonstration qu'elle existe par
lui, pour lui et non contre lui. N'y aurait-il pas urgence de promouvoir des moyens suffisants pour décomplexer mais non pour simplifier ?
D'où viennent les souvenirs mauvais, les attentes contrariées, les croyances limitantes ?
Il est des ressentis " de n'être pas à la hauteur par rapport aux autres ", ces autres qui se
serviraient de la culture comme d'une grille d'évaluation (par ex. les fameuses fautes
d'orthographe qui font la différence entre telle ou telle personne quant à son niveau d'études, une sorte d'ascenseur social). Certes " bien écrire " est souhaitable mais " écrire " l'est autant mais différemment.
Comment faire la démonstration que la langue est un outil qui forcément nous sert ?
Comment en cette langue, y aménager de la place pour de l'ailleurs et de l'autrement sans déclarer
la guerre aux gardiens de la grammaire, du style et des règles, qui sont les colonnes du temple ?
On ose parler (fautes ou pas) pourquoi n'ose-t-on pas toujours écrire ? Proposons pour effectuer la transmission de ne pas toujours nous conformer au langage d'un groupe en ressassant des expressions prêtes à l'emploi, invitons les usagers du français à oser se servir librement " dans la langue " pour amener la rencontre avec la singularité de tous et que des " planches ", des écrits offrent la puissance de l'authenticité.
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Pédagogue diplômée, professeur de langue et de civilisation françaises.
Présidente- Directrice de l'Alliance française de Genève. Elle y crée et dirige notamment le Centre d'ingénierie culturelle. Elle fonde en 2003, le cabinet COCREATION s.a.
En 2008, certifiée par Créa-France et l'Université Descartes-Paris " Expert en créativité appliquée à l'innovation ".
En 2009 nommée Chevalier dans l'ordre des Palmes académiques.
" Je me donne des règles pour être libre " (Georges Perec)