DIALOGUE & DEMOCRATIE SUISSE

L'�criture cr�ative � �crire diff�remment


L'�criture : Pourquoi ne nous accompagnerait-elle pas pour le meilleur, pour le plaisir, pour la d�couverte de soi et des autres, pour approcher parfois l'art et m�me s'y installer. Pourrait-on reconsid�rer l'�criture, non plus commun�ment comme une terre inaccessible ou uniquement une partie r�cr�ative anodine ?
Comment d�terminer les enjeux et de les mettre en relief ?
Soignons d�j� notre premier outil, qui plus est, celui de tous, � l'oral comme � l'�crit : la langue.
Ce n'est pas le fran�ais qui " tirerait la langue ", ce sont toutes les langues et les cultures qui
seraient en danger. Agir pour la d�fense de sa langue et de sa culture, c'est aussi agir et reconna�tre
les autres langues et cultures dans leur diff�rence.
Aujourd'hui il est de bon ton de r�clamer partout de la cr�ativit�, de postuler qu'il est urgent
de cr�er, de reconsid�rer sans cesse les acquis, de ne pas s'endormir sur les succ�s. Quels efforts suppl�mentaires ou diff�rents devraient �tre fournis, pour atteindre d'une part les jeunes (et aussi les
moins jeunes �) qui ne comprennent pas tr�s bien le pourquoi ni le comment de " la d�fense et
illustration de la langue fran�aise ", d'autre part les seniors qui vivent dans la peur de
l'anglais (plus exactement du globish qui est une autre histoire moins grave �) qui ferait " dispara�tre " leur langue maternelle et de culture, et enfin ceux qui pensent que la culture, " c'est pour l'autre ",
pour le privil�gi�, pour l'intellectuel ?

R�concilier l'homme et la culture, c'est d'abord faire la d�monstration qu'elle existe par
lui, pour lui et non contre lui. N'y aurait-il pas urgence de promouvoir des moyens suffisants pour d�complexer mais non pour simplifier ?
D'o� viennent les souvenirs mauvais, les attentes contrari�es, les croyances limitantes ?
Il est des ressentis " de n'�tre pas � la hauteur par rapport aux autres ", ces autres qui se
serviraient de la culture comme d'une grille d'�valuation (par ex. les fameuses fautes
d'orthographe qui font la diff�rence entre telle ou telle personne quant � son niveau d'�tudes, une sorte d'ascenseur social). Certes " bien �crire " est souhaitable mais " �crire " l'est autant mais diff�remment.
Comment faire la d�monstration que la langue est un outil qui forc�ment nous sert ?
Comment en cette langue, y am�nager de la place pour de l'ailleurs et de l'autrement sans d�clarer
la guerre aux gardiens de la grammaire, du style et des r�gles, qui sont les colonnes du temple ?
On ose parler (fautes ou pas) pourquoi n'ose-t-on pas toujours �crire ? Proposons pour effectuer la transmission de ne pas toujours nous conformer au langage d'un groupe en ressassant des expressions pr�tes � l'emploi, invitons les usagers du fran�ais � oser se servir librement " dans la langue " pour amener la rencontre avec la singularit� de tous et que des " planches ", des �crits offrent la puissance de l'authenticit�.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Intervenante :
Chrystel Girod

P�dagogue dipl�m�e, professeur de langue et de civilisation fran�aises.
Pr�sidente- Directrice de l'Alliance fran�aise de Gen�ve. Elle y cr�e et dirige notamment le Centre d'ing�nierie culturelle. Elle fonde en 2003, le cabinet COCREATION s.a.
En 2008, certifi�e par Cr�a-France et l'Universit� Descartes-Paris " Expert en cr�ativit� appliqu�e � l'innovation ".
En 2009 nomm�e Chevalier dans l'ordre des Palmes acad�miques.


" Je me donne des r�gles pour �tre libre " (Georges Perec)