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Principe axial

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Principe axial


Le principe axial de toute gouvernance dans la civilisation scientifique

Le passage de la civilisation agraire � la civilisation scientifique � le monde moderne � impose une modification radicale des mentalit�s que l�on peut illustrer de la mani�re suivante : la civilisation agraire reposait tout enti�re sur l�adaptation de l�homme � un milieu particulier, � une localisation pr�cise. Dans ce milieu, il devait op�rer une sorte de fusion avec la nature, il devait vivre en communion avec elle, la comprendre, l�apprivoiser progressivement, pr�voir le climat, envisager les dangers possibles, anticiper le rythme des saisons. A l�origine, la politique ne se justifiait que par la n�cessit� d�organiser les moyens de la production agricole et de prot�ger l�activit� de la communaut� agraire contre les convoitises ext�rieures. La cr�ation d�entit�s politiques de plus en plus vastes s�av�ra n�cessaire � cette derni�re fonction.

Dans la civilisation scientifique, et c�est l� le point essentiel, l�origine de la richesse ne r�side plus dans la nature objective, elle r�side dans la nature humaine. L�homme est � la source de la d�couverte scientifique, il est le cr�ateur des techniques qu�il met � la disposition de ses propres desseins, ses r�ves alimentent la qu�te d�horizons nouveaux, il cr�e dans ce but des entreprises industrielles ou commerciales, des laboratoires, des centres spatiaux. Dans cette nouvelle civilisation, l�origine de la richesse n�est plus un privil�ge, elle ne r�sulte plus d�une appropriation unilat�rale de biens objectifs, mais de l�imagination, de l�intelligence et du travail des hommes.

Pour cette seule raison, la politique, telle qu�elle fut traditionnellement con�ue, non seulement n�est plus envisageable, mais elle n�a plus de sens. Elle devait organiser et d�fendre des privil�ges, elle doit d�sormais favoriser la cr�ativit� des personnes, l�esprit de recherche et le go�t d�entreprendre. Et, puisque l�accroissement de la richesse r�sulte tout entier de l�intelligence, de l�inventivit� et de l�habilet� des hommes, la volont� de puissance ne peut plus trouver satisfaction dans la guerre et la conqu�te : nul ne peut s�approprier les r�ves des hommes. Une entreprise scientifique, industrielle ou commerciale, est vid�e de sa substance d�s qu�elle n�est plus incluse dans un dense syst�me de partenariats scientifiques, techniques et financiers, et d��changes commerciaux � l��chelle plan�taire, anim� par une exigence de r�ciprocit�.

C�est bien la preuve qu�ont administr�e les r�gimes communistes : ils saisirent les � moyens de production �, sans imaginer qu�ils les isolaient ainsi de la source de leur cr�ation, c�est-�-dire l�homme libre en relation avec des �gaux, et ils les condamn�rent. Certes, les industries sovi�tiques ont continu� � produire cahin-caha, mais lors de l�effondrement du rideau de fer, la Russie n��tait rien de plus qu�un pays sous-d�velopp�.

L�apparition de la civilisation scientifique r�pond ainsi � une spiritualisation du travail et de l�action; son mode de production des richesses n�implique aucune adh�sion � un milieu naturel ou � une tradition, mais exige bien plut�t un retour de l�individu sur lui-m�me dans un effort constant d�invention, d�innovation, de production et de vente dans les meilleures conditions possibles. Une telle spiritualisation de l�action n�est pas principalement menac�e par des convoitises ext�rieures, mais par la violence de ceux qui se refusent � accomplir cet effort sur eux-m�mes ou qui en sont incapables : l�Etat n�y est donc plus n�cessaire au sens o� on l�entendait autrefois. D�sormais le principe axial sur lequel il doit imp�rativement se construire est l�encouragement du libre exercice de l�intelligence humaine, contre tous les aspects de la violence humaine, y compris ceux qu�� traditionnellement g�n�r� l�Etat.

Cette spiritualisation n�cessite le respect de la libert� et la tol�rance, qui permettent � l�intelligence de s��chapper des routines et des sentiers battus pour ouvrir sans cesse de nouveaux horizons. Elle s�enracine directement dans la ma�trise de soi et, si l�on veut qu�elle poursuive ind�finiment ses effets, elle doit s�inspirer de l��thique sans jamais se figer dans des attitudes et des certitudes non r�visables.


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