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Ethique maçonnique dans la constitution genevoise
Déjeuner-débat D&DS du vendredi 14 septembre 2012
Nous proposons d'appeler "éthiques" les principes de comportement qu'une société adopte démocratiquement après les avoir estimés bons pour elle, et nous nommerons "morales" les normes de bonne conduite imposées à une société au nom d'un pouvoir transcendants (Omnis potestas a Deo - Ep. Rom. XIII, 1-7).
"La morale commande - l'éthique recommande" (Alain Etchegoyen, "La valse des Éthique").
La dignité de la personne ne peut se conjuguer avec aucune des ségrégations ou exclusions envisagées par les théories racistes.
C'est ainsi qu'une nouvelle définition de la personne commande tout d'abord :
- Un respect fondamental pour les personnes de toutes les origines ethniques, en rejetant tout racisme manifesté ou rampant.
- L'instauration de l'égalité des deux sexes sans dérobades dans des arguties retardatrices. Il n'y a pas une sous-humanité de "féminitude".
- Le respect des handicapés, des naufragés sociaux, des diminués par vieillesse ou maladie, des condamnés, des prisonniers et même le respect des personnes qui sont mortes.
- La dignité de la personne exige la mise hors-la-loi de la torture.
- Le contrat social doit exiger que la vie de tout humain soit considérée comme sacrée. Cela signifie qu'un châtiment ne devrait jamais prévaloir sur le respect de la vie, même lorsqu'il faut sanctionner l'individu le plus criminel.
- La peine de mort - encore légale dans de nombreux pays – est une source d'injustices irréparables et une négation ignominieuse de l'inviolabilité de la personne. Finalement, sauf à se profaner dans la barbarie totalitaire ou se laisser réifier par une économie de marché effrénée, l'humanité sera bien obligée de fonder, sur le seul respect d'elle-même, une motivation de la sauvegarde absolue des personnes.
Mais hormis la défense de la dignité et du droit à la vie pour toute personne constituée, il serait hypocrite de prétendre analyser ces valeurs fondamentales sans spécifier aussi les libertés qui leur sont intimement associées :
- La liberté de vivre de toute personne devrait nécessairement comporter l'accès aux soins médicaux préventifs et curatifs ainsi qu'une demeure décente.
- La liberté pour toute personne de ne subir aucune mutilation organique ou mentale ou limitant sa vie sexuelle et sa liberté de procréation ou de non procréation sans nuisances pour autrui.
- La liberté de l'esprit - ce qui exclut l'information tendancieuse ou truquée, la rumeur meurtrière et l'endoctrinement sectaire.
- La liberté de la croyance mais aussi de la non-croyance, y compris dans les pays où existe une religion d'état. Cela signifie qu'aucune personne ne devrait plus être méprisée, rejetée ou condamnée pour des raisons religieuses.
- Enfin, la liberté de s'exprimer par la parole, par l'écrit et l'audiovisuel.
La Maçonnerie évolutive veut être un centre de l'union que tout humain de bonne volonté - quelles que soient ses croyances personnelles - est invité à rejoindre.
L'éthique maçonnique ne se borne pas à favoriser la réflexion littéraire ou philosophique sur le symbolisme, mais elle propose d'intégrer des éléments de sagesse dans la pratique quotidienne des personnes et des sociétés humaines.
Pour enrichir le débat:
Projet de nouvelle constitution genevoise 2012
Ethique et politique
Réflexion sur l'éthique