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La guerre psychologique comprend deux aspects, la manipulation et le réquisitoire.
Si on trouve des exemples de manipulation dans le règne animal, le réquisitoire est en revanche une forme de guerre psychologique typiquement humaine. Il est de l'ordre des raisons de se battre et de plier la société humaine à sa propre volonté. Il consiste à décrire la réalité d'une façon telle qu'il soit évident aux yeux de tous que l'auteur du réquisitoire possède la vérité, qu'il a les meilleurs atouts, et que ce serait sagesse de se rendre à ses raisons car rien ne peut l'empêcher de triompher afin rendre le monde meilleur.
Entre ces deux formes de guerre psychologique, il y a autant de différences qu'entre la tactique et la stratégie : la manipulation consiste à amener son adversaire à agir dans un sens qui le piège ; le réquisitoire consiste à lui imposer la certitude qu'il ne peut pas vaincre, parce que Dieu est engagé à son côté, parce que le point de vue moral lui est favorable, parce que son action va dans le sens de l'histoire ou pour toutes autres raisons essentielles présentées comme scientifiques.
La Seconde guerre mondiale imposée par l'Allemagne nazie, la Guerre froide menée par les communistes et le jihad islamique ont été, et sont, essentiellement des guerres psychologiques, des guerres de réquisitoire.
Le vainqueur est toujours celui qui présente les arguments les plus proches de la vérité.
L'auteur
Franck Charles FERRIER est né en 1942 dans les ruines de la ville d'Amiens. Comme pour tous ceux de sa génération, la Seconde guerre mondiale fut son berceau, la Guerre froide le lieu et l'espace de son éducation. Ancien élève de Sciences politiques et de l'Institut des Hautes Etudes Internationales, ancien chercheur en criminologie, la polémologie a constamment été au centre de ses préoccupations.
A publié
Jung et la troisième hypothèse aux éditions Georg, en 2002
Les Structures de la conscience et la seconde création du monde ; aux éditions Georg, en 2006
Une Constitution pour Genève dans un monde ouvert, ou l'utopie de la raison, en collaboration avec Patrick Dimier, en 2005 aux éditions Slatkine.
Franck Ferrier, Vice Président de D&DS "Dialogue et Démocratie Suisse", un Club maçonnique que nous parrainons et qui s'est constitué récemment à Genève, vient de publier un nouveau livre:
"Vaincre le terrorisme"
Il m'a demandé de le préfacer, ce que j'ai fait avec plaisir.
Préface de Pierre Chastanier, président fondateur et d'honneur de "Dialogue & Démocratie Française"
Notre ami Frank Ferrier, criminologue, ancien délégué du CICR au Cambodge et philosophe jungien nous livre avec son dernier ouvrage "Gagner contre le terrorisme" un réquisitoire implacable contre le fondamentalisme islamique et les "sociétés fermées" auxquelles sont confrontées, depuis la tragédie du 11 septembre 2001, les démocraties occidentales.
Après avoir mis en évidence le caractère spécifique de guerre psychologique qu'ont revêtu les conflits du XXe siècle contre le nazisme et le communisme, il nous dévoile les armes subtiles des nouveaux affrontements, du Viêt-
Son argumentation est vigoureuse, tout en restant empreinte d'humanisme. Nos sociétés fragiles sont aujourd’hui exposées aux assauts d’un djiadisme belliqueux qui n'est qu'une traduction désespérée de la rancœur que nourrissent à l'encontre d’un Occident qui n’est pas sans torts, des membres manipulés, sous influence dogmatique, d'une civilisation qui, ayant manqué le virage de la modernité, contraint ses citoyens dans une obéissance aveugle à des régimes dictatoriaux.
La maîtrise de soi et l'autodétermination font de la liberté l'instrument ultime de notre propre réquisitoire contre les fanatismes d'où qu'ils viennent. Mais cette défense est exigeante. N'est pas libre celui qui abandonne son jugement à une doctrine érigée en absolu mais ne l'est pas davantage celui qui se laisse dominer par l'individualisme, la rapacité ou la lâcheté, ou qui s'adonne à la paresse, au laisser-
Il faudra donc redéfinir la liberté pour que ni le recours à la violence ni le laxisme dans la conduite de sa vie n’en limitent les potentialités afin qu’elle devienne un idéal universel qui ne dresse pas l’homme contre l’homme et oblige à la tolérance et au dialogue.
La démocratie, malgré ses imperfections, reste le socle à partir duquel, sous réserve d’un méticuleux souci de l’éthique, nous pouvons pour dénoncer les ennemis de la liberté, décrire notre propre idéal à opposer à tous ceux, scientologues ou islamiques radicaux, dont la destruction de la structure consciente fausse la représentation du monde.
Ceux qui, migrants ou fils d’immigrés, et tout particulièrement nos amis musulmans, désirent s’intégrer pleinement dans notre civilisation, ne doivent pas subir le « délit de faciès » ou l’amalgame « musulman-
Franck Ferrier nous exhorte cependant à « garder la tête froide » car si l’affrontement qui se prépare entre extrémistes islamiques et défenseurs des démocraties laïques est bien réel, la violence est loin d’être la solution face à une guerre des valeurs et des principes universels.
Souhaitons, avec l’auteur, que tous ceux que rassemblent des idéaux humanistes, éthiques et universalistes, hommes et femmes libres et responsables, épris de tolérance et de justice, dans un monde si divers en pleine mutation, sachent tourner leur cœur vers leurs frères humains partout où ils sont confinés dans des sociétés fermées pour les aider à rompre les chaînes qui les empêchent d’accéder à une pleine maîtrise de leur destin.
Pierre Chastanier
Avril 2010