La femme immortelle

woman leaning on her knees

La femme immortelle

Publié par Nicolas Munoz de la Mata


Qui connaît Henrietta Lacks ? Personne, ou à peu près. Et pourtant, nous lui devons tous quelque chose — et pour certains, la vie, ce qui n’est pas rien…
L’Histoire de cette femme, relatée par Rebecca Skloot, est d’abord parue chez Radom House, sous le titre «The immortal life of Henrietta Lacks ». Puis, en janvier dernier, en langue française, chez Calmann-Lévy.

Résumer le destin d’Henrietta Lacks, c’est se condamner à ressasser les mots « femme », « noire », « cobaye », « médecine » sans pour autant communiquer l’essentiel. Car c’est post mortem qu’elle a acquis.

Résumons  cette exceptionnelle histoire: en février 1951, Henrietta Lacks, une pauvre femme noire de 31 ans, qui a longtemps travaillé dans les champs de coton, comme ses ancêtres esclaves, est admise à l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore. Créé à la fin du XIXème siècle à la suite d’un legs philanthropique, Johns Hopkins (devenu l’un des plus prestigieux centre de recherche médicale) a obligation, pour respecter la volonté du testateur, d’accueillir des patients indigents, sans distinction de race, qui n’ont pas les moyens de payer leurs soins — id est : des noirs, pour l’essentiel. Henrietta se plaint de douleurs au ventre. On lui diagnostique un cancer de l’utérus. Les médecins, sans lui demander son avis (ce qui, à l’époque, n’est pas illégal), lui prélèvent quelques cellules saines, ainsi que quelques cellules de sa tumeur.
En ce début des années 1950, les laboratoires du monde entier tentent de décrocher le Graal : la culture de cellules humaines, pour développer les expériences in vitro. Mais tout rate, partout : quand par miracle les cellules survivent en éprouvette, elles ne se reproduisent pas. On a pourtant tout essayé pour les nourrir : du sang de fœtus de bovin, du sang de poulet, du sang de cordon ombilical humain… Rien n’y fait.

C’est donc sans grand espoir que les médecins tentent de cultiver les cellules d’Henrietta Lacks. Ses cellules saines meurent d’ailleurs rapidement. Mais ses cellules malignes survivent. Et, miracle, elles se reproduisent à une vitesse vertigineuse. Le cancer d’Henrietta est lui-même foudroyant. Elle meurt le 4 octobre 1951, dans d’atroces souffrances. Mais, entre-temps, ses cellules ont déjà commencé de conquérir le monde, sous le nom de code HeLa (les deux premières lettres de ses nom et prénom).
Les cellules HeLa iront partout : elles traverseront la Cordillère des Andes à dos de mulet, elles prendront l’avion, le bateau, la voiture… la NASA les enverra dans l’espace… Il est impossible, aujourd’hui, d’estimer leur nombre. Une chose est sûre : il faudrait compter en milliards de milliards. Et elles continuent de se reproduire dans tous les laboratoires, où elles sont employées aussi bien par la médecine que par l’industrie cosmétique. Les cellules HeLa ont servi à percer les mystères du génome humain, elles ont servi à mettre au point le vaccin contre la polio, et j’en passe, et j’en passe. Bref, elles sont devenues, selon le mot de Rebecca Skloot, « la bête de somme de la biologie ».
 Dès les années 1960, des journalistes scientifiques avertis des miracles opérés grâce aux cellules HeLa souhaitaient informer le grand public de cette aventure peu banale. Ils désiraient donc « connaître les éléments fondamentaux liés au côté humain de l’affaire ». En clair : savoir la personne qui se cachait derrière l’appellation HeLa — on savait juste que c’était une femme de race noire. Le laboratoire qui avait prélevé les cellules refusa, de crainte « de s’attirer des ennuis en le révélant » (sic).

En 1973, un chercheur publiait une petite annonce dans la prestigieuse revue Nature : « Cette femme a véritablement atteint l’immortalité, à la fois dans les tubes à essai et dans le cœur des scientifiques du monde entier. Pourtant, nous ne connaissons pas son nom ! Quelqu’un a-t-il la réponse ? » Pour contrer la curiosité grandissante, le laboratoire lança des fausses pistes, évoquant une Helen Lane ou encore une Helen Larson, qui bien sûr n’avaient jamais existé.
 
Ce n’est qu’à la fin des années 1990 que le nom d’Henrietta Lacks fut — timidement — dévoilé. Pour Rebecca Skloot, jeune journaliste scientifique, ce fut une révélation. Le grand œuvre de sa vie : elle allait restituer la biographie d’Henrietta, soldate inconnue morte au champ d’honneur de la science. L’entreprise lui a pris dix ans. Le résultat est admirable par quelque bout qu’on le prenne : c’est un formidable travail d’enquête journalistique, c’est un formidable témoignage humain. Le point d’orgue de l’émotion est sans doute atteint quand, grâce à l’entremise de Rebecca, Debborah, la fille d’Henrietta, est admise dans un laboratoire pour observer les cellules de sa mère au microscope, et que celles-ci se reproduisent sous leurs yeux.

Depuis soixante ans, les cellules d’Henrietta Lacks ont donné lieu à un commerce lucratif, et enrichi nombre de personnes à travers le monde (car bien sûr, les cellules HeLa ne se donnent pas : elles se vendent…). Mais la famille d’Henrietta, elle, est toujours aussi pauvre, et n’a toujours pas les moyens de se payer le médecin…
Ce livre apporte tant de révélations (on est abasourdi, par exemple, d’apprendre que dans les années 1950, les cellules HeLa ont été inoculées à des humains non avertis — de préférence des femmes pauvres ou des détenus…) qu’il pose de multiples questions. Il devrait aussi faire réfléchir tous les eugénistes, car c’est quand même une négresse misérable et souffreteuse, rongée par les maladies vénériennes, qui aura contribué à l’élévation de l’espérance de vie de toute l’humanité…  
 
…Aussi, quelle que soit sa morphologie et la pigmentation plus ou moins prononcée de son épiderme, tout être humain devrait désormais considérer qu’il appartient à la famille d’Henriette Lacks

Nicolas Munoz De La Mata

Démocratie en crise

Vote Sign

Nul ne songerait à contester la démocratie pour instituer une autre forme : dans son principe, la démocratie est aujourd’hui indiscutable et triomphante. Et pourtant au nom de ce principe même, on reproche à son fonctionnement de n’être pas assez ‘démocratique’.

Le système représentatif est en crise, comme en témoignent la dépolitisation croissante des citoyens, la montée de l’abstention, la défiance envers le discours politique, le sentiment d’éloignement vis à vis des institutions. Notre monde change : le rôle croissant de l’économie y réduit l’influence du politique, la société civile s’autonomise et se fragmente en une somme d’individus défendant leurs intérêts particuliers, le sens du collectif tend à se perdre, les affrontements idéologiques traditionnels qui fondaient les identifications partisanes se diluent, la séparation s’efface entre sphère publique et sphère privée.

Au cœur de ces mutations, la démocratie fait l’objet de revendications croissantes : protection individuelle, reconnaissance de droits nouveaux, participation plus directe à la décision politique, prise en charge des questions économiques, sociales, sociétales… Face à ces transformations, à ces remises en cause, où va notre démocratie ? Comment se répartissent les rôles entre société civile et institutions politiques? Quel impact ont les médias, les sondages, l’opinion ? Une nouvelle citoyenneté doit-elle être imaginée, rééquilibrant représentation et participation ?

La démocratie peut-elle se bâtir dans le cadre européen ? Il ne s’agit nullement avec ce cycle d’ajouter à l’effervescence électorale de l’année 2007 mais, bien au contraire, d’alimenter une réflexion de fond sur notre avenir commun.

Informations complémentaires
Entrée libre – De 19h à 22h – Centre Pompidou, petite salle, niveau -1, place Georges Pompidou, 75004 Paris – Renseignements : 01.44.78.12.33

  • L’effacement du politique : pouvoir informe et société victimaire, par Jean-Pierre Le Goff, sociologue au CNRS et président du club Politique Autrement.
  • La réinvention démocratique, par Patrick Savidan, maître de conférences en philosophie à l’Université de Paris IV – Sorbonne, rédacteur en chef de ‘Raison Publique’, président de l’Observatoire des inégalités
  • Le multiculturalisme contre la diversité, par Alain-Gérard Slama, professeur à Sciences Po Paris, membr… « 

Divagations en zig-zag

Divagations en zig-zag

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Créateur, Création, n’est-ce pas tout un?

Publié par Hermann Jenni, le 16 avril 2001


Créateur, Création, n’est-ce pas tout un ?

Selon ce que nous disent les théologiens, la Création est l’oeuvre de Dieu, lequel Dieu est omniscient, omnipotent et omniprésent.

Belle définition en vérité si ce n’est que le propre de la définition est de tracer un contour de la « chose » définie afin de la différencier de ce qu’elle n’est pas et, par conséquent, de la borner.

Or, l’omniprésence est justement une qualité sans borne qui ne laisse place à aucune autre « chose » que celle, unique, qui possède cette qualité.

Quant à l’omnipotence, elle suppose, pour celui qui la détient, l’exclusivité discrétionnaire de tous les pouvoirs est donc l’absence de liberté réelle pour tout être qui ne serait pas Dieu.

L’omniscience, quant à elle, me semble être la plus ennuyeuse des « qualités » prêtées à ce Dieu réputé parfait. Elle exclu la capacité d’apprendre et le progrès vers un futur imprévisible. (Le plaisir d’apprendre est l’apanage de l’ignorant.) Un dieu omniscient doit être un Dieu qui s’ennuie mortellement.

La perfection, dans son sens absolu, est fort heureusement une notion abstraite car son corollaire, l’imperfectibilité, aurait comme conséquence l’impossibilité du progrès comme de la régression. Un Dieu parfait serait immuable et par conséquent serait un Dieu mort.

Mais qui voudrait d’un Dieu mort?

Certes pas les créatures qu’Il a, semble-t-il, faites à son image et qui, pour se venger sans doute de leur évidente imperfection, l’ont imaginé, à leur tour, avec toutes les inconséquences de leurs définitions.

Ressuscitons donc ce Créateur, si semblable à ses créatures et à toute sa Création qu’Il se confond avec elles.

Par conséquent ne craignons pas de lui restituer l’imperfection qui permet le progrès ainsi que le Diable et son train qui nous donnent au moins l’illusion, sinon la certitude, du libre choix dans la distinction que nous opérons entre le »bien » et le « mal ».

Ainsi, la Création s’achève et n’est point achevée; mue par une progression qu’on espère sans fin. Créationnistes et évolutionnistes peuvent continuer leurs controverses en vain car ils observent, chacun d’un point de vue borné, deux aspects d’un seul et unique phénomène.

À l’échelle de l’Univers je crois que, Dieu merci, le septième jour de la Création qui pourrait bien signifier la fin du monde est encore loin, très loin, à l’infini des temps.


Y a-t-il, dans la nature, une loi sans exception ?

Publié par Hermann Jenni, le 25 octobre 2000


Trier, classer, catégoriser, ranger sous étiquettes qui soumettent à des lois, à des analogies, telle est l’occupation essentielle des scientifiques, quelles que soient leurs spécialités.

Pourtant, l’examen poussé des sujets ainsi classés sous une même étiquette révèle immanquablement des différences, d’importance variable, qui obligent à reconnaître des sous-catégories.

Des méthodes d’investigation sans cesse perfectionnées révèlent des différences jusque parmi les objets les plus élémentaires.

Certains atomes ont des isotopes. N’est-il pas concevable qu’une analyse rendue possible au niveau des constituants ultimes de la matière puisse révéler des différences telles qu’il serait peu probable, voire impossible, de trouver deux éléments rigoureusement identiques ?
A un niveau plus complexe qui est celui des cristaux de neige, tous construits sur un plan exagonal, on croit savoir qu’il n’en a jamais existé deux absolument pareils, et pourtant, depuis que notre terre reçoit des flocons, il en est probablement tombé plusieurs fois son volume.

Si cette hypothèse se vérifie, on peut être certain qu’il n’existe aucun organisme vivant qui n’ait sa réplique exacte, et cela, même chez ceux qui seraient issus d’un clonage où, pour imperceptible qu’elle soit, la mutation devrait être la règle.

A la question posée en titre nous pourrions donc répondre :  » La seule loi qui ne comporte aucune exception est qu’il n’existe que des exceptions. « 

Confrontée à cet illogisme que devient notre hypothèse de la « brique » unique ?

Je pense qu’elle garde néanmoins un sens à condition que toutes les combinaisons avec elle-même, qu’elle élabore à l’infini simultanément, diffèrent les unes des autres ainsi que de celles qui précèdent ou qui suivent.
Mais, si cela est vrai, nous voilà avec une deuxième règle qui ne souffre aucune exception sur les bras !

Cela admis (toujours provisoirement) nous pourrons en tirer deux conclusions apparemment contraires :

1) La vertigineuse imagination créatrice de l’Univers dépassera toujours notre entendement. .

2) L’ Ego qui borne nos individualités pourrait bien n’être qu’une limite factice qui, pour une durée infime, nous distinguerait dans cette création constante dont nous serions pour l’Eternité.

Résoudre cette contradiction ne pourait-il pas nous conduire à concilier, enfin, évolutionistes et créationistes?


Liberté… mais surveillée !

Publié par Hermann Jenni , le 8 août 1996


Liberté ! Voilà un grand mot auquel on attribue une grande signification. On est prêt à bien des sacrifices pour ce mot. Sacrifices librement consentis, bien sûr.
Voire !

Qu’est-ce que la liberté? Une faculté de choix, de décision, de refus ou d’acceptation? Mais en fonction de quels critères?

Si, ignorant les paramètres permettant d’apprécier les avantages et inconvénients d’une décision, on s’en remet au hasard, est-ce encore un choix? Où est la liberté ?

Si en revanche, le choix est basé sur la parfaite connaissance de tous les paramètres objectifs pouvant guider et déterminer la décision; y a-t-il encore place pour un libre choix qui ne soit pas irrationnel? Faut-il être déraisonnable pour être libre?

Et pourtant, nous éprouvons, ancré au plus profond de notre être, ce sentiment ou, à tout le moins, cette aspiration à la liberté.

Serait-ce que la liberté ne se résoudrait qu’à une simple distinction des contraintes internes opposées aux contraintes externes davantage ressenties comme devant être subies ?

Cependant, il est plus facile de se soustraire aux contraintes externes que l’on peut fuir qu’à celles de nos caractéristiques intrinsèques dont, bon gré mal gré,nous devons nous accommoder.

Ces contraintes internes peuvent même nous conduire à une soumission totale ou quasi-totale à certaines contraintes externes. Tel est le cas, par exemple du disciple qui, s’étant « choisi » un Gourou pour penser à sa place, le suit désormais sans le moindre discernement.

Sans aller jusqu’à la soumission, corps et âme, à quelque « Führer », le simple souci que nous pouvons avoir de l’opinion d’autrui à notre égard ne nous contraint-il pas en permanence dans notre comportement et notre expression?

Entre les contraintes externes et internes quel espace reste-t’il pour exercer, ne serait-ce qu’une apparence de liberté? Celle qui consisterait en la faculté de mal choisir, délibérément?

Outre le problème de la responsabilité, cette alternative introduit la question de définir le « bien » et le « mal » et de les distinguer l’un de l’autre; sujet qui pourrait être maltraité dans de prochaines divagations en zigzag. Mais revenons à la liberté liée à la responsabilité.

Mythe ou réalité, cette liberté est quelque chose que nous ressentons profondément et à quoi nous tenons d’autant plus qu’elle nous est mesurée.

Une liberté totale n’aurait aucun sens. Ressemblant au vol désordonné d’une plume tombant dans un vent tourbillonnant elle illustrerait l’absence de tout projet et serait plutôt une soumission totale aux hasards de l’existence.

Finalement, je crois que, toute relative qu’elle soit, la liberté n’est pas un concept vide de sens. Elle doit se mesurer au degré de maîtrise de soi qu’acquiert l’individu, compte tenu de toutes ses caractéristiques propres,qu’elles soient génétiques, d’éducation ou d’expérience, pour les combattre ou les développer, ou tout simplement, pour les assumer en pleine responsabilité.

Liberté et responsabilité ne seraient-ils pas simplement deux aspects d’une seule et même notion ? Est-ce réservé exclusivement aux individus parfaitement sains d’esprit ? Je ne renoncerai pas pour autant au pseudo nymeque j’ai librement choisi pour assumer cette rubrique.


La « brique » élémentaire »

Publié par Hermann Jenni, le 11 juillet 1996


Nos savants atomistes sont à la recherche du constituant ultime de toute « chose », notamment au CERN où l’on s’efforce de casser les plus infimes particules pour en séparer les éléments.

Il n’est pas interdit de spéculer, (voire d’élucubrer) sur le résultat possible de ces recherches en se posant quelques questions, quitte à esquisser des réponses toutes provisoires.

1/ De quoi pourrait être « faite » cette brique élémentaire ?

Réponse : Si cette brique était faite elle aurait des constituants et ne serait parconséquent pas élémentaire. Cette brique n’est donc pas faite; elle est, point final. Vouloir qu’elle ait, ne seraient-ce que des « caractéristiques » signifierait déjà qu’elle pourrait n’être pas unique, qu’elle comporterait éventuellement desvariantes. Formidable concentration d’énergie, selon certains ? Peut-être; mais
cela ne saurait nous suffire. Qu’est-ce que cette énergie ?

2/ Que peut-on exclure de cette brique élémentaire ?

Réponse : On ne saurait pas davantage exclure qu’attribuer à cette brique
élémentaire quelque constituant ou caractéristique que ce soit. Exclure c’est déjà tracer un contour, différencier, et donc introduire la pluralité potentielle.

Pour être vraiment élémentaire, cette brique doit être unique au plein sens du terme. Est-il absurde d’imaginer que toute la construction du Cosmos pourrait n’être pas faite d’une infinité de « briques » rigoureusement identiques pour la simple et bonne raison que la pluralité c’est déjà la diversité ?

Alors ? Une seule et unique brique, autant dire rien ! Le néant qui, combiné à lui-même dans une construction dont la complexité s’accroît sans cesse, échafaude l’Infini ! Fantastique ! (ou phantasme)

Objection ! Comment cette particule, ce néant qui n’occupe pour ainsi dire aucun espace pourrait-il se trouver simultanément en deux points différents, à fortiori occuper et constituer tout l’espace ?

Parmi les particules les plus fines et pourtant certainement déjà complexes mises en évidence par nos chercheurs, il s’en trouve qui sont, semble-t-il, dépourvues de masse. Par conséquent leur inertie doit être nulle. Est-il défendu d’imaginer qu’une telle particule puisse être animée d’une vitesse qu’on pourrait qualifier d’absolue et, par conséquent, être douée d’ubiquité parfaite, soit présence simultanée en tout lieu, de l’infini à l’infini ?

La théorie de la relativité élaborée par EINSTEIN nous apprend cependant que l’écoulement du temps n’est pas uniforme et immuable. Il serait inversement proportionnel à la vitesse de l' »objet » dont on mesure la durée.

Prenons donc la liberté de dire que pour une vitesse absolue le temps pourrait bien cesser de s’écouler. Le passé et le futur ne seraient plus séparés par cette limite impalpable et mouvante que constitue pour nous le « moment » présent.

Nous serions alors dans l’Eternité.

Si bien que nous pouvons conclure en toute simplicité que nos savants chercheurs lancés à la poursuite de la brique élémentaire pourraient bien n’aboutir qu’à « tuer le temps », au sens littéral comme au sens figuré de l’expression !

CQFD


Le temps de l’altruisme

Le Temps de l’altruisme

boys, adolescence, friendship

Publié par Nicolas Munoz de la Mata

Le triangle qui symbolise notre Ordre comporte une base, qui pourrait indiquer que le FM doit avoir « les pieds sur terre ».
Et deux versants qui pointent vers le haut: D’un côté LA FRATERNITÉ (Cf. Jacques Attali et ma planche) de l’autre « LE TEMPS DE L’ALTRUISME ». Cf. le récent ouvrage de

Philippe Kourilsky

Tout juste sorti de l’Ecole Polytechnique Philippe Kourilsky a une idée en tête : faire de la biologie. C’est au laboratoire de Jacques Monod qu’il se présente, mais malheureusement les places sont déjà prises. C’est alors sur les conseils de Jacques Monod que Philippe Kourilsky rencontre le biologiste François Gros, de renommée internationale. La rencontre est immédiate. Une complicité intellectuelle se noue immédiatement entre François Gros biologiste reconnu et le novice qu’était Philippe Kourilsky.
Après une thèse de biologie sur les bactériophages, Philippe Kourilsky revient au laboratoire de François Gros et commence avec d’autres pasteuriens à « bricoler génétiquement » comme il le dit lui-même. Ce sont les débuts du génie génétique. En 1975, Philippe Kourilsky, François Rougeon et Bernard Bach réalisent une grande première : le clonage d’un ADN complémentaire. « Ce fut une époque passionnante : nous étions peu dans le monde à posséder la technologie du clonage. C’est à cette époque que Jacques Monod, directeur de l’Institut Pasteur, créa l’Unité de génie génétique ».

De la biologie à l’immunologie

En 1981, le frère de Philippe Kourilsky, François, directeur général du CNRS, lui souffle l’idée de travailler en immunologie. Philippe s’exécute, travaillant plus spécifiquement sur le système d’histocompatibilité, le système HLA qui allait faciliter plus tard le traitement des maladies auto-immunes et de certains cancers.
Mais Philippe Kourilsky précise, « ce qui m’intéressait initialement, ce n’était pas l’immunologie, mais de travailler sur un système de gènes très polymorphes ! C’est ainsi que de fil en aiguille je suis devenu immunologiste ».
Fort de cette expérience en immunologie où la recherche fondamentale côtoie la recherche appliquée, Philippe Kourilsky se lance un pari à la même époque, créer la première société de biotechnologie française : la société Transgène ; une idée en tête : « associer recherche fondamentale et appliquée ». Transgène conçoit et développe des produits d’immunothérapie pour le traitement des cancers et des maladies infectieuses chroniques.
Parallèlement Philippe Kourilsky poursuit son ascension à l’Institut Pasteur où il est entré en 1972. Il devient Directeur général de l’Institut entre 2000 et 2005, époque où il voit arriver l’épidémie de SRAS (2002) et celle de la grippe aviaire (2004). « Suite à ces deux épidémies nous avons développé notre réseau à l’international. Nous avons ouvert des antennes en Corée, à Shanghai, à Monte-Vidéo, et dans une vingtaine de villes en Amérique de sud. L’Institut Pasteur est une merveilleuse institution qui associe biologie et objectifs de santé publique ».
Une nouvelle aventure à Singapour : Singapore Immunology Network
Après la direction générale de l’Institut Pasteur, ces conseils sont sollicités pour la création d’un Institut public de recherche à Singapour : Singapore Immunology Network. Très vite il en devient le directeur en 2006. Et Philippe Kourilsky de préciser : « Nous avons beaucoup à apprendre sur la manière dont on opère à l’étranger. Les mécanismes de décisions sont infiniment plus rapides et donnent des cinétiques de développement extrêmement impressionnantes. Nous avons débuté avec une équipe de 37 scientifiques, nous sommes aujourd’hui plus de 200 ! » A la question « vous détournez-vous du système de recherche français ? », il répond que « la science est devenue tellement internationale qu’elle ne connaît plus vraiment de frontière. Mais il est vrai que l’accès aux technologies de pointe est difficile en France ».

Philippe Kourilsky : scientifique altruiste

Dans son dernier essai Le temps de l’altruisme paru chez Odile Jacob en 2009, Philippe Kourilsky revient sur la nature de l’homme : « L’homme n’est pas foncièrement mauvais. Ma conviction est que l’approfondissement de la connaissance est de nature à élargir le contenu que nous donnons aux objets et que ce faisant en élargissant ce contenu, nous nous équipons mieux pour traiter des problèmes éthiques ».
Mais ne pas confondre altruisme et générosité ! « Plus les libertés individuelles sont grandes et développées (c’est le cas des pays riches), plus notre devoir d’altruisme est important, ce qui a des conséquences évidentes comme la lutte contre le réchauffement climatique par exemple. Il ne fait aucun doute que les pays développés ont des obligations plus importantes que les pays en voie de développement. La générosité en revanche fait partie de l’espace de nos libertés. Nous sommes libres d’être généreux ou non, alors que l’altruisme est un devoir. On ne peut pas fonder un système stable sur la générosité, mais on peut le fonder sur l’altruisme » assure Philippe Kourilsky. Il y a 10 ans, 700 à 800 000 enfants mourraient de la rougeole ou de ses complications alors qu’il existe un vaccin. Aujourd’hui ils ne sont « plus » que 250 000. « Ceci a été possible grâce à l’OMS, opération financée elle-même par la générosité de la fondation Bill Gates. Que ce serait-il passé si Bill Gates avait financé une galerie d’art contemporain ? »
Attention donc à ce que la générosité ne soit pas un cache-misère. « Cet exemple pose également la question de savoir à partir de quand la générosité est instrumentalisée là où on manque d’altruisme ».
Parler d’altruisme en pleine période de repli économique n’aboutit pas forcement à des échos positifs. Philippe Kourilsky en est conscient. Mais « mieux équiper notre “boîte à outil conceptuelle et intellectuelle” en y faisant entrer la notion d’altruisme est quelque chose de possiblement utile, même si cela n’apporte pas de solution immédiate ».
Ainsi Philippe Kourilsky termine-t-il son essai et cette émission : « A une altermondialisation, il faudrait substituer une altrui-mondialisation, et faire de notre planète une autre cité, qui serait aussi la cité des autres ».

Philippe Kourilsky est immunologiste, membre de l’Académie des sciences, professeur au Collège de France, directeur honoraire de l’Institut Pasteur.

En savoir plus :
Philippe Kourilsky, professeur au Collège de France
Philippe Kourilsky, membre de l’Académie des sciences
A écouter aussi La biologie dans l’université et les institutions de recherche françaises par Philippe Kourilsky
Philippe Kourilsky, Le Temps de l’altruisme, édition Odile Jacob,2009
                             

Questions sur les formes de terrorisme

man in black and brown camouflage uniform holding red smoke

Définitions, questions et réponses sur les formes de terrorisme.

par Arnaud BLIN, Spécialiste de géopolitique et de politique américaine.

Ancien directeur du Centre Beaumarchais (Washington),
ancien chercheur à l’Institut diplomatie et Défense (Paris),
actuellement chercheur à l’Ecole de la paix(Grenoble).
co-auteur de L’histoire du terrorisme de l’antiquité à Al-Qaïda (éd. Michalon)

Le Terrorisme est-il un phénomène nouveau ?


On a tendance parfois à penser que le terrorisme est un phénomène nouveau : ne lit-on pas aujourd’hui qu’il constitue la plus grande menace du 21e siècle ? Bien entendu, cette idée pourtant répandue est fausse. L’usage de la terreur, par les régimes en place ou par des groupes cherchant à s’emparer du pouvoir ou à déstabiliser un adversaire est presque aussi vieille que les luttes de pouvoir. Parmi les exemples les plus anciens, citons celui des icarii (ou Zélotes) au 1er siècle qui utilisent la technique du terrorisme pour tenter de repousser l’envahisseur romain. Plus célèbre, le cas de la secte des Assassins (ou Hashshashin) au Moyen Age, démontre le potentiel de longévité d’un groupe terroriste qui, pourtant, n’a jamais réussi à s’octroyer le pouvoir politique recherché malgré plusieurs attentats retentissants. Le terrorisme moderne, né au 19e siècle, s’est manifesté sous une multiplicité de formes, avec plusieurs vagues d’attentats au moins aussi sérieuses que celle que nous connaissons aujourd’hui, et qu’illustre la liste impressionnante des chefs d’États et têtes couronnées victimes d’attentats terroristes au tournant du 19e-20e siècle. Rappelons que c’est par un attentat terroriste, celui de Sarajevo en 1914, que s’est embrasée l’Europe. Il suffit de lire l’Agent secret de Joseph Conrad pour s’apercevoir à quel point le terrorisme d’il y a cent ans fonctionne selon les mêmes mécanismes que le terrorisme contemporain

Existe-t-il une définition du terrorisme ?


Dans la mesure où le terrorisme est un phénomène à la fois complexe et multiforme, il est extrêmement compliqué de trouver une définition simple qui décrive bien la problématique. A en croire certains spécialistes, on aurait répertorié plus d’une centaine de définitions. L’ONU est à l’heure actuelle incapable de s’accorder à une définition. Le groupe de « sages » qui s’est réuni récemment sous l’égide des Nations Unies (Novembre 2004) a opté pour une définition mettant l’accent sur les civils comme cible privilégiée de groupes ayant pour but de « d’intimider une population, ou d’obliger un gouvernement ou une organisation internationale à agir, ou à ne pas agir. »

La dichotomie civils/militaire est importante mais elle n’est pas à mon avis fondamentale. J’aurais plutôt tendance à insister, comme Raymond Aron et d’autres, sur l’aspect psychologique de la technique terroriste. Car ce qui caractérise le phénomène terroriste est avant tout l’asymétrie presque totale entre les effets psychologiques recherchés et les moyens physiques employés. Le fait que les civils soient aujourd’hui les cibles presque exclusives des terroristes n’est que l’effet de cette asymétrie. Les terroristes ne pouvant s’attaquer aux forces armées, faute de moyens (sauf dans le cadre particulier d’une insurrection comprenant la guérilla), ils sont obligés de s’attaquer à d’autres cibles, y compris, logiquement, les civils.

Par ailleurs, le but des terroristes étant généralement de déstabiliser un pouvoir politique, ils jouent avec une opinion publique particulièrement sensible aux problèmes d’insécurité. Ajoutons aussi que dans le cadre de l’évolution de la démocratie qu’a connu le monde au cours des deux derniers siècles, le citoyen est une figure aussi représentative de l’État que ne l’est le gouvernant, et plus vulnérable aussi, ce qui explique pourquoi les gouvernants ont laissé place aux civils anonymes comme cible privilégiée des terroristes. Pour résumer, je proposerai moi-même cette définition (imparfaite comme toutes les autres) : un acte terroriste est un acte politique dont le but est de déstabiliser un gouvernement ou un appareil politique, où les effets psychologiques recherchés sont inversement proportionnels aux moyens physiques employés et dont la cible principale, mais non exclusive, est la population civile.

Existe-t-il une différence fondamentale entre le terrorisme « politique » et le terrorisme « religieux » ?


Depuis 1979 et la révolution iranienne est apparu le phénomène du terrorisme islamiste qui a supplanté le terrorisme d’inspiration marxiste-léniniste des années 1960 –1970. Dans l’histoire, si l’on exclut le cas de la secte des Assassins, le terrorisme est principalement un terrorisme « non-religieux » ou si l’on préfère, laïc.

Il apparaît que les terrorismes ont une chose en commun dans l’histoire : le projet politique, réaliste ou pas, qui anime pratiquement tous les groupes employant la technique terroriste, y compris les anarchistes. Seule exception à la règle, peut-être, les nihilistes russes de la fin du 19e siècle, immortalisés par Dostoïevski dans Les Possédés, à travers la figure de Sergeï Netchaïev, mais dont l’impact fut quasiment nul, et qu’on a tendance à confondre avec les populistes et anarchistes russes de la même époque, qui eux commirent beaucoup d’attentats. Or, dans pratiquement tous les cas de figure, se greffe à ce projet politique une idéologie qui peut prendre plusieurs formes : marxiste, anarchiste, fasciste, nationaliste, et fondamentaliste religieuse. Le terrorisme islamisme appartient à cette dernière catégorie, comme d’autres formes de terrorisme fondamentaliste.

La dimension religieuse du terrorisme, s’il elle est importante n’est pas, à mon sens essentielle. Elle est importante car la religion offre une base plus large que l’idéologie séculaire ainsi qu’une plus grande source de légitimité. En ce sens, le terrorisme d’inspiration religieuse se rapproche plutôt du terrorisme d’inspiration nationaliste : forte identification à un groupe ; désir profond de changer le statu quo politique ; souvent aussi, de revenir à un âge d’or passé (communauté des croyants, État indépendant) plutôt que d’accéder – plus rapidement – à une nouvelle étape de l’histoire.

Pourquoi le terroriste de l’un est-il le combattant (de la liberté, de Dieu, etc…) de l’autre ?


Aucun groupe ou individu ne s’affiche comme étant « terroriste ». Le terrorisme étant avant tout une technique, le « terroriste » est tout simplement celui qui emploie cette technique à des fins diverses qui peuvent paraître légitimes pour les uns, immorales et abominables pour les autres. Le terrorisme se situant dans la sphère de la guerre psychologique, c’est donc sur ce théâtre que se joue la partie, où les renvois d’images comptent pour une bonne part de la réussite. Le « terroriste » cherche généralement à affaiblir l’État qu’il combat en projetant une image négative de son adversaire (faible, illégitime, corrompu, etc…).

L’État tente de son côté de renvoyer une image négative de son adversaire afin d’éviter qu’il ne génère un soutien populaire : le « terroriste » est immoral, irrationnel, barbare, stupide, fanatique, etc…. Or, dans les esprits, le terme « terroriste » est le symbole de cette image négative, que les Etats engagés dans la lutte terroriste ne vont cesser d’amplifier, souvent à l’aide des médias, ces derniers faisant partie intégrale de ce jeux à trois. Rappelons qu’au moment même où Lénine lançait les premières campagnes de terreur de l’URSS – Staline ne fit que suivre le chemin tracé par son illustre prédécesseur -, il s’en prenait d’abord à ceux qu’il qualifiait de « terroristes » (anarchistes, etc.. ) .
Nous touchons ici à la dimension morale du terrorisme (que capte remarquablement la pièce d’Albert Camus, Les Justes, basée sur un incident réel). Si l’on s’en tient à une éthique de type kantien, l’emploi du terrorisme est par définition immorale, et rien ne peut la justifier. En revanche, une éthique fondée sur les conséquences de l’acte offre un champ beaucoup plus ouvert : ainsi le terrorisme pratiqué dans le contexte des luttes anti-coloniales apparaît-il aujourd’hui, pour certains du moins, comme foncièrement moral, ou tout au moins comme non immoral.

Dans le cadre d’un conflit asymétrique du faible au fort, l’emploi de la terreur peut éventuellement se justifier. Néanmoins, la présence de vastes zones grises fait qu’il est parfois très compliqué de donner la mesure exacte de l’acte. Pour exemple : est-il légitime que le Hamas ait recours au terrorisme ? Ou encore, Israël est-il un État terroriste ? De toutes manières, il est évident que la plupart des terroristes se perçoivent comme des justes agissant pour une cause supérieure où la fin justifie les moyens. S’il est difficile de trancher sur le vif, il semble toutefois que l’Histoire parvienne à faire la part des choses, tout au moins à légitimer certains actes terroristes (cas de l’Irlande autour des années 1920 ; de l’Inde, du Kenya, de l’Algérie et d’autres durant la décolonisation). Enfin, le terme « terroriste », aussi imparfait soit-il, est plus facile à utiliser que, par exemple, « groupe utilisant l’arme du terrorisme », ce qui explique aussi pourquoi ce terme ambigu est employé dans le langage courant, y compris par l’auteur de ces lignes.

Le terrorisme de destruction massive présente-t-il un réel danger aujourd’hui ?


La fin de la guerre froide a vu disparaître la menace d’un cataclysme nucléaire qui pesait sur le monde tel l’épée de Damoclès. A cette menace se sont substitués deux dangers susceptibles de bousculer le monde relativement sûr des grandes zones industrialisées : la prolifération nucléaire (et des armes de destruction massive) et le terrorisme. Il était logique que ces deux menaces fassent l’objet d’un regroupement représentant la menace ultime contre la paix dans le monde : le terrorisme de destruction massive. Pour des raisons principalement politiques, provoquées en partie par les attentats du 11 septembre 2001 et par l’arrivée au pouvoir la même année des « néo-conservateurs », cette menace constitue désormais le cheval de bataille de l’administration Bush, dont l’écho a été véhiculé dans le monde par divers modes de communication, y compris le cinéma et la littérature.

Qu’en est-il de ce danger? Que des groupes terroristes utilisent des ADM [Armes de Destruction Massive], cela ne fait aucun doute puisque ce scénario s’est déjà produit au Japon il y a une dizaine d’années. Pour autant, plus une arme a un potentiel destructeur plus elle est difficile à acheter, à obtenir, et surtout à manipuler. Or, les groupes terroristes, à moins qu’ils ne soient appuyés par des États, n’ont pas les ressources ou les moyens nécessaires pour se lancer dans des aventures extrêmement périlleuses susceptibles de compliquer une existence déjà fort compliquée. Surtout, les moyens classiques sont amplement suffisants pour les objectifs que les terroristes cherchent à atteindre ; On voit d’ailleurs avec le cas du 11 septembre que des ADM ne sont pas indispensables pour provoquer des destructions massives. Mais comme le terrorisme est un jeu d’échecs psychologique, le simple fait qu’un groupe clandestin parvienne à faire croire qu’il possède des ADM représente une victoire politique, ne serait-ce que parce que les États engagés dans la lutte anti-terroriste dépensent une grande partie de leurs ressources dans la prévention d’une attaque d’ADM. Dans le même ordre d’idées, plus un pays est préparé à faire face à une telle attaque, et moins un attentat terroriste aux ADM aurait d’impact sur la psyché collective.

En somme, le terrorisme de destruction massive est à la fois une réalité toute proche mais qui risque de rester dans le domaine du virtuel pendant encore un moment. Notons que dans l’histoire du terrorisme, les techniques ont très peu évolué depuis l’invention de la dynamite en 1867, pour la bonne raison que la force du terrorisme n’est pas de frapper fort mais en un point sensible où cela fait le plus mal – et en général où on s’y attend le moins – donc où il n’est pas nécessaire de posséder l’arme la plus sophistiquée. Gageons que l’imagination des terroristes se traduira plutôt par des choix de cibles nouveaux et surprenants plutôt que par le désir d’acquérir des armes de destruction massive.


Table des matières

  • Patrice SAWICKI, terrorismes, guerres et médias
  • Arnaud BLIN, définitions, questions et réponses sur les formes de terrorisme
  • Serge SUR, un mal qui répand la terreur
  • Julien FRAGNON, Médias et Politique face au terrorisme : la nécessité
  • d’une régulation