Une nouvelle guerre a éclaté

« Il serait grand temps que nous nous apercevions »

Publié par Thierry Desjardins le 9 Avril 2018

« Il serait grand temps que nous nous apercevions -enfin qu’une nouvelle guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l’ échelle planétaire.

Les Islamistes massacrent les chrétiens en Égypte, en Irak, aux Philippines, en Indonésie, au Pakistan, au Nigeria, un peu partout.

Malraux avait dit :

« Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas » »

On a bien l’impression que ce siècle qui commence va voir le déchaînement sans pitié d’un Islam renaissant, voulant dominer le monde et faire payer à la civilisation chrétienne les quelques siècles pendant lesquels elle a régné sur la planète.

Cette haine du chrétien dépasse de beaucoup tous les problèmes de la foi.

En s’attaquant aux églises, aux prêtres, aux religieuses, aux fidèles, les islamistes veulent abattre la civilisation occidentale, la démocratie, le capitalisme, ce qu’ils appellent le « néo-colonialisme », la parité hommes femmes, les Droits de l’Homme, le progrès tel que nous le concevons.

Le XXème siècle a été marqué par l’affrontement Est-Ouest, le bloc communiste contre les pays « libres ». Marx, Lénine et Staline se sont effondrés d’eux-mêmes sous les incohérences, bien souvent

monstrueuses, de leur idéologie. Mais ils ont aussitôt été remplacés par Allah et son Prophète.

Le Coran a pris la place du Communisme, le drapeau vert de l’Islam celle du drapeau rouge, les imams prédicateurs des mosquées celle des commissaires politiques.

Le XXIème siècle sera une guerre sans merci car les foules immenses du Tiers-monde islamisé (et des banlieues de nos grandes métropoles) sont autrement plus dangereuses que ne l’ont jamais été les chars du Pacte de Varsovie.

Nous pleurons, avec nos larmes de crocodiles habituelles, les coptes massacrés à Alexandrie et les chrétiens assassinés à Bagdad.

Mais nous restons les bras ballants.

Il faut bien dire qu’on voit mal ce que nous pourrions faire. Ce n’est plus guère le temps des croisades et nos dernières expériences en Afghanistan ou en Irak (où nous commençons à regretter la belle époque de Saddam

Hussein qui savait, lui, au moins, faire respecter la laïcité baasiste) n’ont pas été très concluantes, c’est le moins qu’on puisse dire. Il est bien loin le temps où Napoléon III pouvait envoyer un corps expéditionnaire protéger les maronites du Liban que massacraient les Druzes.

Mais au moins restons lucides et surtout arrêtons de ressortir une fois de plus la fameuse « repentance » qui nous sert désormais pour maquiller toutes nos lâchetés.

Hier, un imbécile de service nous a longuement expliqué à la télévision que si les islamistes égyptiens massacraient les coptes c’était parce que ces chrétiens de la vallée du Nil étaient « les représentants de l’Occident », les ambassadeurs de la culture européenne », les symboles vivants du capitalisme, du néocolonialisme, du dollar et du coca-cola. En un mot, les ultimes survivants de l’époque coloniale. Autant dire, à l’en croire, que les Islamistes avaient parfaitement raison de vouloir éliminer ces survivances d’un passé détesté.

*L’imbécile était, en plus, un inculte*. Les coptes sont les descendants du peuple des pharaons. « Copte » veut dire « égyptien ». Ils étaient sur les bords du Nil bien avant la conquête arabe et musulmane. S’ils sont plus nombreux au sud, entre Assiout et Assouan, c’est précisément parce qu’ils ont fui les cavaliers conquérants venus d’Arabie. Ils avaient leurs églises bien avant que nous ne construisions nos cathédrales.

On peut d’ailleurs dire exactement la même chose de tous les chrétiens d’Orient qu’ils soient catholiques (de rite d’Antioche, de rite syriaque comme les maronites libanais, de rite byzantin, de rite arménien, de rite d’Alexandrie) ou « non chalcédoniens » comme les coptes, ou orthodoxes (ayant leur patriarcat soit à Istanbul, soit à Alexandrie, soit à Jérusalem, soit à Damas). Tous sont « chez eux » dans ces pays-là depuis des millénaires, certains parlant encore l’araméen, la langue du Christ. En faire des ambassadeurs de l’Occident, des représentants du capitalisme colonial est évidemment une absurdité.

Même si, en effet, ils sont « de culture chrétienne ». Mais ils l’étaient avant nous. Nous ne pouvons rien faire pour les protéger, mais au moins ne les trahissons pas en reprenant à notre compte les accusations odieuses de leurs assassins. Nous pouvons les accueillir, comme nous nous devons d’accueillir tous ceux qui sont persécutés. Beaucoup ont déjà fui leur pays.

Mais, en tous les cas, ne continuons pas à nous boucher les yeux, à parler de «l’amitié islamo-chrétienne », d’un « Islam à l’occidentale», de « la cohabitation harmonieuse des trois monothéismes ».

Soyons intransigeants avec les règles de notre laïcité, mais ne nous laissons entraîner ni vers la stigmatisation ni vers la discrimination (surtout si elle devait être « positive », comme le souhaitent certains), car ce serait, évidemment, faire le jeu des fanatiques.

Aujourd’hui, la grande mode est d’évoquer, d’invoquer à tout bout de champ « les années les plus sobres de notre histoire ». C’est souvent absurde et parfois odieux. Mais s’il y a une leçon qu’il ne faut jamais oublier c’est bien celle de Munich, Churchill avait dit :« Ils ont préféré le déshonneur à la guerre et ils auront les deux. »

Il ne faut jamais tenter de pactiser avec ceux qui vous ont déclaré la guerre.

Thierry Desjardins

Journaliste et Reporter, né en 1941,

Directeur général adjoint du Figaro.

Auteur d’un nombre considérable d’ouvrages politiques.

Lauréat de l’Académie française.

Prix Albert Londres 1975.

Prix Louis Pauwels 2000.

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Terrorisme et crime organisé

Terrorisme et crime organisé

war, weapon, action

Publié par Jacques de Saint Victor et Jean-François Gayraud dans Politique · 14 Décembre 2017

Terrorisme et crime organisé. Une nouvelle perspective stratégique : les hybrides

par Jacques de Saint-Victor et Jean-François Gayraud

Les auteurs des attentats commis en France et en Belgique en 2015 et 2016 proviennent presque tous du monde du gangstérisme. A l’origine, la grande majorité de ces terroristes sont originellement et essentiellement des criminels et des délinquants de droit commun. C’est l’une des conclusions de cette puissante réflexion conduite par deux experts au sujet de la criminalisation du politique. Parce que l’histoire criminelle est en passe de devenir une part essentielle de l’histoire du pouvoir la lecture de ce document de référence s’impose.

Ce texte novateur a été rédigé dans la perspective d’une présentation orale à l’occasion des VIIIe Assises nationales de la recherche stratégique organisées par le CSFRS le 30 novembre 2017 à Paris, Ecole militaire, amphithéâtre Foch. Jacques de Saint Victor et Jean-François Gayraud ont brillamment assuré la première table ronde intitulée : « Les hybrides : la nouvelle perspective stratégique ».

Documents

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Deux assurances

Deux assurances, un destin

woman holding white pack

Publié par Jérôme Cosandey – Avenir suisse – 3 Décembre 2016

L’AVS et de la prévoyance professionnelle sont complémentaires

Le débat autour de l’initiative AVSplus aura eu le mérite de rappeler le fonctionnement de notre prévoyance vieillesse et le rôle de ses trois piliers. Dans cette campagne, la gauche a sans cesse reproché à la droite de vouloir noircir les perspectives financières de l’AVS. Mais de son côté, elle n’a pas manqué de relever systématiquement les difficultés du 2e pilier liées aux rendements bas des marchés des capitaux.

Or, opposer les deux piliers est une fausse piste. Contrairement aux idées reçues, les financements de l’AVS et de la prévoyance professionnelle ne sont pas indépendants l’un de l’autre. Ils sont au contraire soumis aux mêmes défis économiques.

Pour compenser l’évolution démographique le financement de l’AVS nécessite une augmentation de la masse salariale.

Les salaires sous pression

Si à première vue, les taux bas touchent d’abord le 2e pilier, il serait faux de croire l’AVS immunisée contre ce fléau. Pour compenser l’évolution démographique – soit un nombre croissant de retraités par rapport au nombre d’actifs cotisants – le financement de l’AVS nécessite une augmentation de la masse salariale. Les projections de l’Office fédéral des assurances sociales assument une hausse réelle des salaires de 0,9% par an et une part toujours croissante des secteurs économiques à haute valeur ajoutée. Or, tout miser sur l’AVS, c’est ignorer les causes des taux d’intérêt bas et surtout ne pas anticiper leurs conséquences sur les salaires.

En effet, la baisse des rendements réels sur les marchés des capitaux reflète une baisse de la croissance économique, exprimée par exemple en pourcentage du PIB (Produit intérieur brut). De façon simplifiée, le PIB constitue la somme des salaires et des dividendes payés en Suisse. La part du PIB versée sous forme de salaire ou de dividendes découle des différences d’utilisation des deux facteurs de production que sont le travail et le capital.

En Suisse, emprunter du capital ne coûte presque plus rien depuis que la BNS a introduit des taux négatifs. Le travail, lui, avec notre niveau de vie élevé, est coûteux. Dans un tel environnement, il faut s’attendre à un déplacement accru de l’activité économique vers toujours plus d’automatisation (dû au capital bon marché) et de moins en moins de travail, relativement cher.

Dans ce contexte, les fruits de la croissance devront toujours plus récompenser le facteur de production « capital » et toujours moins celui du « travail ». Si les taux de croissance restent faibles et que l’importance du capital augmente, une hausse des salaires réels de 0,9% sur l’ensemble de l’économie est peu probable.

Or, sans cette augmentation des salaires, mais avec la poursuite de l’évolution démographique, le financement de l’AVS sera mis à rude épreuve.

Diversification du risque

Si la croissance économique réelle reste basse voire diminue encore, les taux de rendement, et à terme les salaires, vont baisser, affaiblissant ainsi le financement du 1er comme celui du 2e pilier. Les mécanismes de transmission d’un ralentissement économique restent toutefois différents pour les deux assurances sociales et permettent ainsi de lisser leurs revenus combinés. Les marchés des capitaux sont volatils et touchent immédiatement les bilans des caisses de pension, à la baisse comme à la hausse. Les salaires sont plus stables, leur ajustement vers le bas étant difficile pour des personnes en emploi. Ils peuvent surtout être renégociés à la baisse lors d’une nouvelle embauche. Conscients de cette asymétrie, les employeurs relèvent de façon prudente les salaires lors d’une reprise économique

Un financement combiné par répartition et par capitalisation assure également une diversification géographique des risques économiques. L’AVS dépend avant tout de la conjoncture suisse qui détermine l’évolution des salaires et donc des cotisations. En revanche, le 2e pilier investit dans le monde entier. Cela constitue par exemple un risque si l’économie européenne peine plus, une chance si certains pays émergents peinent moins que le marché suisse.

Ainsi, miser fortement sur le 1er au lieu du 2e pilier est une fausse bonne idée. Non seulement, cela ne permettrait pas d’échapper à la problématique des taux de rendement bas, car les causes de ces derniers auront aussi à terme une incidence sur le financement de l’AVS. Et dans le domaine de la prévoyance, c’est le long terme qui compte. Non, renforcer un pilier au détriment d’un autre signifierait aussi renoncer à la diversification des flux financiers et des risques géographiques qui caractérise notre prévoyance vieillesse et lui confère plus de stabilité.

Source : Avenir Suisse – Jérôme Cosandey – 1er décembre 2016

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Cosmologie-évolution-religion

a woman in a white dress holding a rose

Cosmologie, évolution et religion

Introduction

Ce matin, j’ai attentivement lu l’article de l’une de mes amies et consœurs écrivain que j’aime beaucoup, et dont l’article – que j’ai partagé sur mon mur – m’a particulièrement interpellé. Elle expliquait de quelle manière l’Evolution des micro-organismes primaires qui sont nés sur Terre suivent la loi darwinienne, et que Dieu n’a rien à voir avec ce processus d’émergence et de prolifération.

Son article est extrêmement pertinent, très bien documenté, n’en déplaise aux déistes convaincus. Les spécialistes en ont désormais les preuves scientifiques.

Cosmologie

Ils savent que les premières briques qui donneraient des centaines de millions d’années plus tard naissance aux cellules originelles permettant aux premiers êtres unicellulaires d’apparaitre, sont issues du heurt de comètes sur notre planète il y a environ 4,5 milliards d’années. De même, ces comètes renfermaient, autour de leur noyau, des amas de glace – de l’eau donc – ; ce sont eux qui ont infecté notre planète de ce qui permettra à l’eau d’y pulluler. Il faudra cependant attendre des centaines de millions d’années, là aussi, pour que cela soit possible ; le temps que la masse terrestre née des concentrations de gaz, de roches en fusion, etc. refroidissent progressivement. De la même manière que toutes les autres planètes possédant un noyau de matière brute du Système Solaire. Le même procédé s’est reproduit au sein de l’ensemble des systèmes stellaires possédant des planètes partout dans l’univers. Comme la chute de météorites, de comètes, et autres débris stellaires nés au même moment – ou à peu près – que la naissance de l’Univers ; ou plutôt durant les premiers milliards d’années d’existence de celui-ci.

Ces comètes et ces astéroïdes n’ont cessé de bombardé la Terre jusqu’à ce que sa croute soit solide, et que son noyau soit assez refroidi afin de permettre à la vapeur d’eau issue de ces comètes, de se transformer en eau liquide. C’est au sein de cette eau liquide que les briques du vivant originelles ayant engendrés les premiers êtres unicellulaires sont apparus. Puis, ont commencé à proliférer, à s’agglomérer afin de se défendre, de se nourrir, et de se reproduire.

Tout ce processus est relativement bien connu des scientifiques spécialistes de la naissance de la Terre. Il suffit de s’informer des articles ayant traits à ce sujet dans des revues qui y sont consacrées, en visionnant des documentaires de vulgarisation scientifique expliquant ces faits, ou, tout simplement, en cherchant via des moteurs de recherches sur Internet tout ce qui a trait à ce thème à la fois passionnant et fascinant.

Ce processus, je le répète, parce que c’est important pour la suite, s’est reproduit partout dans l’univers. Notre planète, notre Système Solaire – qui n’est qu’un des milliards de milliards de systèmes tournant autour d’une étoile de la même dimension dispersé dans le cosmos, n’a rien d’exceptionnel. Il n’est ni plus gros, ni plus important, ni plus différent, que n’importe quel autre. Il est, d’après les astronomes les plus en pointe, des plus commun. Une des preuves de ceci est qu’avec les instruments permettant d’explorer l’espace très lointain que sont les télescopes à notre disposition actuellement, nous découvrons régulièrement de nouveaux systèmes planétaires semblables aux notre. Nous découvrons également des planètes situées à la même distance de leur soleil qu’est la Terre du notre de plus en plus souvent. Et si l’on suit la référence qu’est notre planète, elles se sont probablement constituées de la même manière.

Donc, la Terre n’a rien de remarquable en soi. Il est fort probable, vu que des comètes et des astéroïdes portant les briques primaires de la vie s’y sont échoué, que le même processus ce soit répété ailleurs. Le nier est nier la plus élémentaire des évidences. En outre, grâce aux sondes spatiales parties survoler les autres planètes de notre système solaire, ainsi que de leurs satellites, nous savons désormais que de l’eau liquide se cache peut-être sous les amas nébuleux remplis de gaz de quelques-uns de ceux-ci. Nous savons que jadis, il y des centaines de millions d’années, voire davantage, de l’eau s’écoulait sur Mars. On en voit très aisément les restes de canyons ou de mers en l’observant. Et son pôle, ainsi que son sous-sol, en cache très probablement.

Or, et en ce qui concerne Mars notamment – qui est presque la sœur jumelle de la Terre, et dont le processus d’évolution a été le même qu’elle à un moment donné -, si de l’eau y a existé, pourquoi des micro-organismes unicellulaires tels que ceux qui ont fécondé notre planète, ne s’y sont-ils pas déployés ? C’est l’une des nombreuses questions à laquelle tentera de répondre la mission humaine qui doit se rendre sur Mars à l’horizon 2030 vraisemblablement.

Evolution

En partant de ce principe, donc, ce processus évolutif s’est fait de manière aléatoire. En fonction des planètes sur lesquelles se sont écrasées comètes et planétoïdes porteurs des rudiments originels de briques de la vie nés durant les premiers temps de l’expansion de l’univers. Personne, nul Dieu, ou autre, n’a choisi notre planète en particulier, pour porter la vie, et aboutir finalement à l’espèce humaine. Et quand je dis « finalement », ce n’est que ce qui concerne la période actuelle de l’Histoire de celle-ci. Nous savons encore, au vu des calculs des astrophysiciens ayant ausculté notre Soleil, que celui-ci est à la moitié de son existence environs. Lorsque celui-ci se transformera en supernova dans le but de consommer ses ultimes ressources énergétiques, il grandira démesurément. Il dévorera toutes les planètes du Système Solaire au cours de son ultime expansion. Avant de se métamorphoser en Géante Rouge. C’est un phénomène que les astronomes observent régulièrement ; ainsi que nous lorsque la nuit, nous levons les yeux vers le ciel. En effet, les étoiles les plus brillantes que nous y voyons, en sont parfois.

Or, si tout ce processus que je viens de décrire brièvement est quelque chose d’ordinaire, de commun, la main de Dieu est inutile pour l’avoir favorisé. Il est surtout fortement probable que des millions d’autres espèces vivantes, et intelligentes pour certaines, pullulent aux quatre coins du cosmos. Et qu’en fonction des prédispositions et de l’évolution de telle ou telle planète, d’autres civilisations, parfois moins intelligentes, parfois plus intelligentes, que la nôtre, y aient été engendrées.

En observant ce qui s’est passé sur Terre durant les centaines de millions d’années où la vie s’est développée, nous savons que plusieurs grandes extinctions ont eu lieu. La plus récente, et la plus connue, est celle qui s’est déroulée il y a 65 millions d’années. Un astéroïde de plusieurs kilomètres de diamètre s’est abimé dans le Golfe du Mexique. L’impact a été si important, qu’il a provoqué raz de marée, éruptions volcaniques en cascade, rejetant des milliards de milliards de tonnes de poussières dans l’atmosphère durant plusieurs centaines d’années. Il a engendré un réchauffement planétaire global, l’extinction des dinosaures, de la grande majorité des êtres vivants de plus de vingt kilos. Seuls de rares espèces, dont le plus lointain ancêtre marsupial de l’Homme et des espèces mammifères actuelles, ont survécu.

Religion

Personnellement donc, si Dieu existait, je ne le vois pas choisir ce moment précis, par exemple, pour exterminer près de 90 % de sa création afin de tout recommencer à zéro ; de la même manière que les autres extinctions massives précédentes, juste parce qu’il a décidé que c’était ainsi que ce devait se faire pour que l’Homme puisse émerger une soixantaine de millions d’années plus tard. Comme je ne le vois pas propulser aux quatre coins de l’univers des comètes porteuses des briques fondamentales de la vie, pour qu’il n’y ait que celles percutant la Terre susceptible d’être, beaucoup plus tard, génératrices d’être unicellulaires, puis multicellulaires, etc. Si Dieu était présent à chaque étape de ce processus, il n’aurait pas choisi le chemin le plus simple afin d’aboutir à notre espèce.

Et une fois encore, quand je dis « aboutir », c’est un euphémisme. En effet, l’Homme n’est pas l’aboutissement de la vie, et encore moins de la vie intelligente. Il est évident que l’espèce humaine n’est qu’une espèce parmi d’autres. C’est celle qui domine la Terre aujourd’hui, comme la race des dinosaures est celle qui a dominé le monde pendant près de 200 millions d’années, jusqu’à son extinction il y a 65 millions d’années. Et il est fort probable, que d’une manière ou d’une autre, une autre espèce nous succédera tôt ou tard.

Car nous ne sommes que de passage ici-bas, que nous le voulions ou non, que nous l’acceptions ou non. L’Homme n’est pas le point final de l’Evolution ; il n’en n’est qu’un de multiples maillons. Il est issu des bouleversements, des transformations, des disparitions et des apparitions des espèces qui l’ont précédé. Et nul doute que ce qui a eu lieu sur notre planète, s’est reproduit sous des formes extrêmement diverses et variées un peu partout dans l’univers. Un processus commun, naturel, qui n’a rien d’improbable ou d’extraordinaire.

Le problème que pose ce phénomène, en fait, est qu’en s’appuyant sur la notion d’un Dieu créateur de toutes choses, l’Homme se considère comme le nombril de l’Univers. Il ne se réfère qu’à lui, qu’à ce qu’il considère comme des concepts faisant de lui le sommet de l’échelle de l’évolution voulue par une puissance supérieure. Considérer que la vie, que l’Evolution, ne sont que processus commun, qui se sont multiplié depuis longtemps aux quatre coins du cosmos, anéantit l’aura de suprématie qu’il chérit tant. Car nous ne nous y trompons pas, l’Homme est fier, orgueilleux d’être au sommet de la chaine des espèces vivantes. Souligner qu’un être divin a élaboré un plan pour qu’il apparaisse renforce ses prédispositions à dominer la Nature, les autres membres de son espèce, les espèces végétales ou animales. Comme s’il avait l’autorisation de Dieu de soumettre comme bon lui semble, puisque son Créateur lui en a donné le pouvoir et le droit.

D’ailleurs, si l’on se réfère aux Saintes Ecritures, Dieu a plusieurs fois détruit l’Humanité parce que celle-ci avait suivi un mauvais chemin ; un chemin qui n’était pas celui que Dieu avait choisi pour elle. Exemple : Adam et Eve, le Déluge, Sodome et Gomorrhe me viennent immédiatement à l’esprit. Si on suit cette même logique divine, il y a longtemps que Dieu aurait dû exterminer la civilisation humaine actuelle, au vu des erreurs – des fautes – qu’elle commet ; que ce soit au nom de Dieu, ou pour d’autres raisons. Après la Première et la Seconde Guerre Mondiale, Dieu aurait dû la foudroyer sur place, après toutes les horreurs qui y ont été commises. Dans les Saintes Ecritures, il en a fallu beaucoup moins pour que Dieu intervienne et n’élimine l’Homme de la surface de la Terre. Parce que si l’on suit ce principe, le réchauffement climatique actuel engendré par l’Homme du fait de sa surexploitation de notre planète, est la volonté de Dieu. Daesh et cette Troisième Guerre Mondiale actuelle est la volonté de Dieu, puisqu’ils appartiennent au processus évolutif de l’Homme voulu par Dieu depuis la Nuit des Temps. Cela veut aussi dire que nul, en ce monde, n’a son libre arbitre, que tout est prédéterminé à l’avance depuis bien avant l’apparition de la vie sur Terre par Dieu. Que le mariage d’untel, l’emploi, d’un autre, la famine en tel endroit, le tremblement de terre, Tchernobyl, le 11 Septembre, pour des exemples récents, ne sont le fait de l’Homme, mais le fait du choix de Dieu. Cela s’inscrit dans le cadre de la volonté divine depuis l’origine de l’Univers. Nous ne serions que des marionnettes, en fait.

On voit très vite les limites de ce système de pensée. Il s’agit de déterminisme. J’irai même plus loin, quand on y réfléchit : le fait que je ne crois pas en lui, est donc la volonté de Dieu. J’avoue franchement que c’est tout à fait incohérent, sans fondement, et dénué de sens, de raison, et d’intelligence. Trop simple, trop facile. C’est ne pas assumer les responsabilités que sont les nôtres, de nos fautes, de nos erreurs, de nos monstruosités ; puisque c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Je dirai même davantage ; de la part de celui qui croit à ce genre d’ineptie, c’est de la lâcheté. Une lâcheté de ne pas assumer ce qu’il est, ses actes, ses désirs, etc.

Dans d’autres articles, j’ai décrit à de nombreuses reprises les raisons pour lesquelles Dieu ne peut pas exister. Celle que je viens de décrire est essentielle dans ce cheminement qui est le mien. Elle vient compléter celles que j’ai développées à plusieurs occasions dans d’autres articles. La différence, cette fois, c’est que, non seulement les preuves montrent que Dieu n’est pas derrière tout ceci, mais qu’aussi, Dieu est le prétexte le plus judicieux à notre nombrilisme, à notre égoïsme, à notre désir de suprématie. Ce qui nous rends, en tout cas, à mes yeux, encore plus mesquins, insignifiants, affligeants, en tant que Race dominante.

Vivement qu’une autre, différente – pas supérieure, juste différente – vienne nous remplacer. Ou qu’à force d’explorer l’univers, qu’à force d’évolution technologique, scientifique, en matière de connaissances dans tous les domaines, on nous force à ouvrir les yeux. On nous réveille de cette léthargie qui nous fait nous reposer sur un Dieu omniscient et tout puissant. On balaie toutes ces certitudes d’être supérieurs aux autres, en nous faisant reconsidérer notre position qui est, comme ces quelques brèves et succinctes explications cosmologiques viennent tenter de le démontrer : nous ne sommes qu’une espèce commune, parmi les milliards d’autres pullulant à travers l’univers. Notre planète est, elle aussi, commune a beaucoup d’autres. Et Dieu n’a rien à voir avec le fait que nous soyons là aujourd’hui ou pas. Car Dieu n’est, après tout, comme le prouvent les Textes Saints, qu’un concept humain, et uniquement humain pour donner une explication cohérente, satisfaisante, à ce qui nous est étranger. A ce que notre intelligence « moyenne » est capable d’appréhender, et de comprendre de l’Univers et de son fonctionnement…

Dominique Capo

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L’OTAN, pourquoi ?

a woman riding on the back of a horse on a beach

L’OTAN, pourquoi ?

Publié par Gabriel Galice -11 Juillet 2016

Gabriel Galice*

Le sommet de l’OTAN qui vient de se clore Varsovie nous accabla d’un déluge d’approximations et de contre-vérités. La Russie est pointée comme l’adversaire menaçant. La guerre de l’information bat son plein. Quelques rappels s’imposent.

En mourant, l’ancien Premier ministre français Michel Rocard laisse un testament politique qui, sur ce point, apporte un éclairage utile au débat. « Cela remonte à 1991. Boris Eltsine, président de la Fédération de Russie, annonce au monde qu’il met fin au Pacte de Varsovie. La suppression du Pacte de Varsovie pose la question de l’utilité du Pacte atlantique. Et là, l’Occident commet une erreur tragique. Eltsine ne reçoit aucune réponse. Rien. Silence absolu. Six mois plus tard, le président américain réagit, au nom de l’OTAN, mais sans avoir consulté aucun de ses membres, pour dire en substance aux Russes : « C’est bien d’avoir abandonné le communisme et le Pacte de Varsovie ; mais vous restez Russes et, par conséquent, nous restons méfiants et nous allons donc étendre le Pacte atlantique jusqu’à vos frontières, et même incorporer d’anciennes républiques de l’Union soviétique, les trois pays baltes. » L’insulte. La gifle. La menace. Vladimir Poutine l’a vécu comme une humiliation. »

Bien d’autres témoignages corroborent cette vérité historique, tant malmenée, depuis des décennies, par les « occidentalistes » et autres faucons, persuadés de leur suprématie et de leur bon droit. Ancien Secrétaire général du Quai d’Orsay, l’Ambassadeur de France Francis Gutmann écrit : « Washington, soutenu par les Européens, ne cesse de prendre ou de favoriser des mesures susceptibles d’être interprétées par Moscou comme autant de provocations. Ce sont le soutien à grand bruit et à grands frais de pays de l’ex Union soviétique aux frontières de la Russie, la proposition d’accueillir certains d’entre eux au sein de l’OTAN (mais une OTAN pour quoi faire ?), la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, l’affaire – à ses débuts – du bouclier anti-missiles, etc. Madame Condeleeza Rice était même allée naguère jusqu’à déclarer que les Etats-Unis ne laisseraient pas les Russes faire obstacle à l’élargissement de l’OTAN. Cette déclaration est assez surprenante car elle revient à dire à un assiégé – ou qui craint de l’être – qu’il ne doit pas s’opposer au renforcement de son siège. (…) L’intérêt de l’Europe est de s’entendre avec la Russie plutôt que de participer à son encerclement. (…) L’Europe a besoin d’une Russie nouvelle forte et stable. » (Livre Changer de politique – Une autre politique étrangère pour un monde différent ? 2011) La Russie est européenne jusqu’à l’Oral, l’Eurasie est notre continent commun.

La Géorgie et l’Ukraine servent de prétextes pour dénoncer la posture « agressive » de la Russie. Or, dans les deux cas, la Russie a répondu à des coups de force, militaire dans le premier cas, économique et politique dans le second.

Peu suspect d’angélisme pacifiste, Henry Kissinger met en garde, depuis plusieurs années, contre la stratégie du chaos chère aux néoconservateurs (certains, en France, en Allemagne et ailleurs, se disant « de gauche ») des deux rives de l’Atlantique. Son entretien avec Der Spiegel, administre une leçon de prudente diplomatie http://www.spiegel.de/international/world/interview-with-henry-kissinger-on-state-of-global-politics-a-1002073.html L’ancien Secrétaire d’Etat déclare notamment : « Europe and America did not understand the impact of these events, starting with the negotiation about Ukraine’s economic relations with the European Union and culminating in the demonstration in Kiev. All these, and their impact, should have been the subject of dialogue with Russia. This does not mean the Russian response was appropriate.” Au chaos, Kissinger préfère le discernement, la perspicacité (Insight). Denrée rare.

Les éclats de voix, les plumes acrimonieuses, précèdent souvent, accompagnent toujours les bruits de bottes. Le récent rapport britannique sur la guerre d’Irak nous instruit http://www.iraqinquiry.org.uk The Guardian considère que les Britanniques n’ont pas tiré les enseignements de l’expédition irakienne  https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/jul/08/chilcot-report-proves-british-love-hindsight-iraq-afghanistan-syria-david-cameron . A quand la prochaine « intervention » ?

Il conviendrait d’ouvrir un débat serein, contradictoire, sur l’OTAN, ses visées, son utilité, ses conséquences, ses alternatives. A l’heure ou Varsovie entonne des accents belliqueux, ne devrait-on pas faire entendre à Genève une tonalité de paix ? Lors de sa conférence des 8 et 9 novembre à Genève, le GIPRI se penchera sur la question : « Quelle paix pour quel ordre du monde ? » Nous en appelons aux chercheuses, aux chercheurs, aux femmes et aux hommes soucieux de pluralisme et de paix.

Son dernier livre est Lettres helvètes 2010-2014.

Pour compléter l’information

Réflexions sur le sommet de Varsovie de l’OTAN par Gabriel Galice


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Drame des migrants

girl in blue tank top smiling

Drame des migrants, cuisine américaine et plonge européenne

Publié par Gabriel Galice – 4 Mars 2016

Comme l’ordre du monde, l’art de la table a ses hiérarchies. « Some are cooks, some aredishwashers » : les uns cuisinent, les autres font la vaisselle.

http://www.nytimes.com/2003/03/30/books/some-are-cooks-some-are-dishwashers.html?pagewanted=all

En cuisine, le chef pilote viandes, légumes, sauces, adjoints et marmitons ;  en salle, le maître d’hôtel gère clients, chefs de rang et serveurs ; à la plonge, petites-mains et personnels peu qualifiés font la vaisselle. Viendront ensuite les personnels d’entretien pour vider les poubelles et nettoyer les lieux.  Ce propos brutal sur les cuisiniers et les plongeurs résume la division du travail entre les deux rives de l’Atlantique, telle qu’elle fut analysée par Robert Kagan, fine fleur de la pensée néoconservatrice étasunienne.

Kagan nous explique que les Américains viennent de Mars, les Européens de Vénus. On objectera que bien des Américains viennent d’Europe mais restons-en à la part de vérité que contient cyniquement la kaganienne assertion.

Depuis des mois, les Européens se désolent, s’affairent, s’attristent, s’indignent, se déchirent devant le flot de migrants échouant sur les plages de Lampedusa, se bousculant devant les barbelés hongrois ou s’agglutinant dans la jungle de Calais. Nos plaintifs plumitifs distribuent le premier prix de bons sentiments à Angela (Merkel), les mauvais points à Victor (Orbán). Les caméras s’attardent sur les enfants portés à bout de bras au-dessus de barbelés, morts sur une plage.

« Que faire ?! » demande la sémillante Elisabeth, l’animatrice du vespéral talk show d’Arte, à l’instar de sa consœur de France 24. Le chef des forces de l’Otan en Europe, le général Philip Breedlove, estime que Moscou et Damas sont à la manœuvre pour déstabiliser l’Europe à coup de réfugiés, devenus la nouvelle arme de destruction massive.

http://www.france24.com/fr/20160302-otan-general-breedlove-russie-syrie-refugies-arme-contre-europe

Moscou est, Dieu merci, revenu dans l’axe du Mal, faisant briller de mille feux le champion du monde libre.

L’urgence du « Que faire ? » humanitaire éclipse heureusement la question du politique « pourquoi ? ». « Ce n’est pas le débat ! » tranche l’animatrice de France 24, relevant que le fâcheux député avait eu le mauvais goût de rendre visite à l’infréquentable Assad.

Qui nous parle du « remodelage » du Grand Moyen-Orient programmé publiquement la veille de l’invasion de l’Irak par George W. Bush ? Qui évoque le plan stratégique d’Assad pour faire de son pays un territoire incontournable et qu’il fallait par conséquent casser ?

L’Irak fut brisé dès 2003, la Lybie fut démantelée en 2011 par le fer de lance franco-britannique, la mise en œuvre du renversement du régime d’Assad, wikileaks en témoigne, date de 2006 au moins. Time Magazine du 19 décembre 2006 cite le document classifié révélant le soutien actif des Etats-Unis aux opposants syriens.  Les télégrammes des 13 décembre 2006,  25 novembre 2008, 11 mars 2009 corroborent la même mise en œuvre. La désinformation quotidienne nous vend le mensonge que tout est parti de la répression par Assad de son printemps arabe, en 2011.

Le suicide désespéré d’un jeune marchand ambulant tunisien a déclenché les révoltes arabes, hésitant entre révolutions progressistes et changements réactionnaires. On dispute de la question de savoir à partir de quand les islamistes les plus fanatiques entèrent dans l’opposition au gouvernement syrien. Le témoignage de l’ancien Ambassadeur d’Inde en Syrie en vaut d’autres http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4854

Reste que le noyau militaire historique de Daech est constitué d’anciens officiers, sous-officiers et soldats de l’armée de Saddam Hussein mis au chômage par les dirigeants chiites installés au pouvoir par les Etats-Unis.

Les Russes ont fini par entrer dans la danse, lassés par les empiétements de leurs rivaux. Ils osent même frapper les islamistes d’Al-Nosra (filiale d’Al-Qaïda) tenus pour « modérés » par l’ineffable Laurent Fabius http://www.comite-valmy.org/spip.php?article4542 . Les Etats-Unis, comme la Russie, les tiennent pour terroristes, Fabius considère qu’ils font « du bon boulot » puisqu’ils combattent Assad.

Robert F. Kennedy Jr, neveu du président assassiné, rend à César ce qui lui revient. Dans un substantiel article reprenant 65 ans de coups tordus et de coups d’Etats au Moyen-Orient, il explique pourquoi « Pourquoi les Arabes ne veulent pas en Syrie. Ils ne haïssent pas nos libertés, ils haïssent notre trahison de nos idéaux dans leurs propres  pays – pour le pétrole ».

http://www.politico.eu/article/why-the-arabs-dont-want-us-in-syria-mideast-conflict-oil-intervention

Allez, petits larbins européens, continuez à faire la vaisselle, à ramasser les assiettes cassées par l’affairé chef cuisinier.

Le 3 mars 2016.

Par DDS, il y a

Les dommages collatéraux de la coalition internationale en Irak

aerial view of city buildings during daytime

Publié par Asma Mechakra – 24 Février 2016

Les « dommages collatéraux » de la coalition internationale en Irak

par Asma Mechakra

En réponse à l’expansion de l’état islamique (EI) en Irak, dès août 2014, les Etats-Unis ont amorcé des raids aériens sur une zone de la province de Ninive, au nord du pays. Ils se sont étendus par la suite à d’autres territoires, avec la participation de la coalition internationale. Rafat Alzrari, journaliste irakien, nous fait part de la situation désastreuse : civils morts, risque de famine, destruction des infrastructures…

Plus de 6700 raids auraient été menés par la coalition, faisant des centaines de victimes civiles. La responsabilité des pays est très difficile à engager car, à l’exception du Canada, les autres ne fournissent que très peu voire pas du tout d’informations concernant leurs frappes. Jusqu’à présent, la coalition n’a admis la mort que de 4 victimes civiles. Rappelons que le droit international interdit les attaques sans discrimination des personnes ou des objets civils, même si la zone contient des objectifs militaires, tout comme les attaques pouvant induire incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile. Nous avons contacté Rafat Alzrari, journaliste Irakien et directeur du média NRN news, un réseau de journalistes indépendants de la province de Ninive, pour faire le point sur la situation.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, parlez-nous de NRN news.

Fin 2013, avec des collègues journalistes, nous avons mis en place ce réseau pour diffuser les nouvelles de façon neutre, loin des lignes éditoriales imposées par les chaines télé et les journaux dans lesquels nous travaillions (très souvent, l’information était traitée en fonction de l’orientation politique de ces médias). Par manque de moyens, nous avons créé deux plateformes de diffusion (facebook et twitter) en attendant la mise en place d’un site internet. Après l’accélération des événements suite à la prise du Mossoul par l’EI, notre travail s’est concentré sur : la documentation des crimes commis par l’organisation contre les citoyens, le recensement des victimes des raids aériens de la coalition internationale, en plus de bulletins d’informations.

Mossoul est la ville la plus bombardée par la coalition internationale. Un mot sur la situation dans cette ville ?

Je tiens à tirer la sonnette d’alarme sur la faim et l’extrême pauvreté subies par la population civile de Mossoul. Selon nos sources, la ville vivra prochainement une famine (plus tragique que celle de Madaya en Syrie car entre 1,5-2 millions de personnes sont concernées), et ce pour diverses raisons : (1) Le gouvernement Irakien a arrêté de verser les salaires depuis plus de six mois (2) La ville est assiégée de tous les côtés et la route commerciale alternative a été intensivement bombardée, rendant l’approvisionnement en nourriture quasi impossible et conduisant à la flambée des prix (3) Elle empêche les habitants de quitter la ville et les utilise comme boucliers humains, mais aussi à cause de ses instructions et ses lois extrémistes qui interdisent plusieurs professions, faisant exploser le taux de chômage.

Quelles sont les données en votre possession sur les victimes civiles des frappes aériennes menées par la coalition internationale contre l’EI ?

Selon nos rapports (établis, entre autres, par nos propres correspondants au Mossoul), le nombre de morts civils des frappes aériennes de la coalition s’élève à 370 victimes (47 civils en 2014, 294 civils en 2015 et 29 civils en 2016) et plus de 400 blessés. Ces chiffres concernent la province de Ninive seulement.

De nombreux médias arabophones (Al Ahram, Al Quds, RT arabic…), ont relayé une information relative à la mort de 28 enfants le 25 Novembre 2015 suite au bombardement de leur école au Mossoul par l’aviation française. La source de l’information provient d’un tweet de la chaine d’information allemande Deustche Welle sur le fil en arabe, qui l’attribue à un militaire Irakien du nom de Al Sabaaoui. Nous avons reçu un témoignage* niant ce nombre de morts. Quel sont les informations dont vous disposez ?

Cette information a été diffusée le jour même du supposé bombardement alors que l’identité des avions ne peut être reconnue (étant impossible de le voir à l’œil nu), à part si c’est officiellement déclaré. Des demandes doivent êtres adressées aux commandants de la coalition internationale. Nous ne disposons d’aucun rapport sur un bombardement en cette date. Les attaques mentionnées dans le témoignage sont survenu plus tard, le 21 Décembre 2015. La coalition internationale a bombardé une maison se situant dans le quartier du 17 Juillet au Mossoul, près de la mosquée Barakat Al-Rahman et du marché s’étendant sur les deux côtés de la rue. Elle était utilisée par les membres de l’organisation de l’EI. Selon notre correspondant, 15 éléments de l’organisation et 20 civiles, dont des femmes et des enfants, ont été tués, en plus de 30 civils blessés. Les bombardements ont été perpétrés à une heure de pointe.

Quelle sont les démarches légales entreprises par les familles des victimes ?

Selon des informations fournies par des organisations humanitaires internationales ainsi que des fonctionnaires du gouvernement irakien, il n’existe aucune clause prévoyant l’indemnisation des victimes civiles des bombardements de la coalition dans l’accord de sécurité conclu entre la coalition internationale et le gouvernement Irakien. Les familles des victimes réclament des indemnisations au gouvernement Irakien. Si leurs démarchent n’aboutissent pas, ils nous ont informés qu’ils prévoient d’engager des poursuites contre les pays de la coalition concernés.

Comment les habitants voient-ils l’avenir ? Pensent-ils que les frappes (occidentales et russes) viendront à bout de l’EI ? Ont-ils espoir dans les négociations sur la Syrie ? Un an et demi après la prise de la ville par l’EI, l’avenir est flou pour la population de Mossoul. Les gens ne croient pas que les frappes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis ou de la Russie viendront à bout de l’EI. Cependant, les faits sont têtus : les gens constatent que les frappes de la coalition induisent plus de dommages dans les infrastructures et de pertes civiles qu’elles n’atteignent les éléments de l’organisation. La seule solution, à leurs yeux, serait une intervention terrestre qui mettrait fin à l’EI et à la mort lente qu’ils vivent, à la merci des terroristes et des missiles largués par les avions de la coalition. Quant aux négociations sur la Syrie, en dépit de leur importance et de leur étroite relation avec la situation en Irak et dans la région, elles ne suscitent pas un intérêt particulier pour la population, autant dire qu’ils n’ont aucun espoir dans ces négociations. Les gens sont conscients qu’ils payent le lourd tribut des jeux d’intérêts au Moyen-Orient impliquant les puissances internationales (Russie, Etats-Unis et Cie.) et régionales (Iran, Arabie Saoudite, Turquie et Qatar).

Le gouvernement irakien est-il en mesure d’apporter une solution au conflit confessionnel ?

Le gouvernement irakien est dans l’impasse : une situation financière difficile, des affaires de corruption qui l’éclaboussent de toutes parts, la guerre contre Daesh et les questions régionales, et pour compliquer le tout, il procède de nouveau à la restructuration des ministères. Difficile d’imaginer que la question confessionnelle soit une priorité, et quand bien même elle le serait, toutes les expériences précédentes ont prouvé l’échec des gouvernements irakiens successifs à résoudre le conflit sectaire et à avoir un vrai projet de réconciliation nationale. Le gouvernement actuel n’a pas les outils nécessaires pour atteindre cet objectif.

Quelle serait donc la solution selon vous ?

En ce qui concerne le gouvernement irakien et la situation en général, la solution sera complexe, difficile et longue, mais je vais essayer de résumer les points les plus importants à mon sens :

1. Changer le système judiciaire irakien et le restructurer pour que le gouvernement puisse lutter contre la corruption.

2. Nominer (Nommer) de nouveaux ministres, non pas sur le principe des quotas comme c’est le cas actuellement mais sur le principe de la technocratie et apporter des réformes structurelles dans tous les appareils de l’Etat.

3. Recourir à des experts en économie irakiens et étrangers afin de résoudre la crise et de créer un plan d’action pour la mise en place d’un projet de développement stratégique afin de sortir de la dépendance au pétrole.

4. Assurer la sécurité du pays et lutter contre le terrorisme en interdisant la possession d’armes et en éradiquant toutes les formes de milices armées et se basant sur les services de renseignement, plutôt que sur la politique de la terre brûlée.

5. Refonder des institutions régies par les principes de transparence et d’intégrité pour venir à bout de la corruption politique et financière.

6. Permettre la formation de régions autonomes afin de satisfaire les différentes composantes de la société irakienne, dans un cadre d’état central.

7. trouver un terrain commun pour le dialogue entre les différents acteurs de la vie politique et faire des concessions pour parvenir à une solution en un temps record déterminé à l’avance.

* Selon le témoignage d’une famille Irakienne locale :  » Il y effectivement eu un bombardement de la zone dite du 17 Tamouz (Juillet) et une école a bien été touchée ainsi qu’un complexe médical, des marchés et des logements de civils. Il n’y a pas eu ce nombre de morts parmi les enfants, mais il y a toujours des innocents parmi les victimes des bombardements. Plus exactement, la cible était un siège de Daesh où se tenait une réunion. Plus généralement, les bombardements ciblent actuellement les ponts, les maisons abritant des membres de Daech, les lieux de stockage d’arme, voire quelques fois, les voitures les transportant, surtout lorsqu’il s’agit de leurs chefs comme ce qui s’est passé dernièrement dans une rue du quartier El Mathna à Mossoul. Une voiture appartenant à Daech a été bombardée et des voitures civiles autour ont brulé faisant vingtaine de victimes civiles vs. une seule voiture de Daech avec tout au plus 5 personnes à bord. Les civils sont toujours beaucoup plus touchés ».

Source : Investig’Action

Par DDS, il y a

Les dix stratégies de manipulation de masses

Publié par Alexandre Lecouillard -12 Janvier 2016

Les dix stratégies de manipulation de masses

BY ALEXANDRE LECOUILLARD · 1 JUIN 2015

shallow focus photography of man in white shirt

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.


Par DDS, il y a

Nous ne sommes pas dans un temps normal

a close up of a cactus plant with a sky in the background

Nous ne sommes pas dans un temps normal

Publié par Eric Maertens -18 Novembre 2015

Nous vivons en effet un moment où tous les fondamentalismes, tous les extrêmes nous désarçonnent, nous interrogent sur la façon de protéger l’Etat de Droit. Un moment qu’un auteur comme Zeev STERNHELL évoquait dans son livre sur les anti-lumières. Un moment qu’Amos Gitai a su saisir, de façon éclairante,  dans son  film sur les derniers jours avant son assassinat, il y a 20 ans, d’un homme des Lumières, l’ancien premier ministre israélien Yitzhak ­Rabin.

Je souhaiterais vous communiquer un texte ancien, très court d’Eduardo Galeano qui me vient à l’esprit et  que je voudrais partager avec vous.

Journaliste uruguayen, décédé en avril 2015, auteur de nombreux essais, dont son œuvre la plus connue : «  les veines ouvertes de l’Amérique latine » Eduardo Galeano  est emprisonné à la suite du coup d’Etat militaire de 1973 à Montévidéo et le début d’une des dictatures les plus froides, les plus implacables de cette période, que Denise et moi avons traversé pendant nos 8 années dans ce pays..  Après le coup d’Etat de mars 76, cette fois en Argentine, Eduardo Galeano se voit obligé de s’exiler à nouveau, menacé de mort par les escadrons de la mort.  [Il vit à Barcelone, avant de rejoindre l’Uruguay en 1985, lors de la transition démocratique.

Voir l’article

Ceux qui travaillent ont peur de perdre le travail

Ceux qui ne travaillent pas ont peur de ne pas trouver du travail

Celui qui n’a pas peur de la faim

A peur de la nourriture

Les automobilistes ont peur de marcher

Et les piétons ont peur de se faire renverser

La démocratie a peur de se souvenir

Et le langage peur de dire

Les civils ont peur des militaires

Et les militaires ont peur de manquer d’armes

Les armes ont peur du manque de guerres

C’est le temps de la peur

Peur de la femme face à la violence de l’homme

Et peur de l’homme face à la femme sans peur

Peur des voleurs

Peur de la police

Peur de la porte sans serrures, au temps sans montres, à l’enfant sans télévision

Peur de la nuit sans cachets pour dormir

Peur du jour sans cachets pour se réveiller

Peur de la multitude

Peur de la solitude

Peur de ce qui fut

Et  de ce qui peut être

Peur de mourir

Peur de vivre…

Dans « la danse de la vie » un auteur et philosophe espagnol, Carlos Gonzalez remercia Eduardo par ces mots : «  Merci l’ami, pour les graines que tu as semées, nous  en prendrons soin jusqu’ à ce que ton nom soit pure essence de l’humanité »

Eric Maertens.

17/11/15

Par DDS, il y a

Un cartel des religions étend son influence en Europe

Photo Of Camels On Dessert

Un cartel des religions étend son influence en Europe, depuis 2012 à partir de Vienne, sur un front anti-laïque, en masquant sa véritable nature.

Publié par Gérard FELLOUS – 28 Octobre 2015

Un cartel des religions étend son influence en Europe, depuis 2012 à partir de Vienne, sur un front anti-laïque, en masquant sa véritable nature.

Lors d’une rencontre exceptionnelle avec le pape Benoit XVI en 2007, le roi Abdallah d’Arabie saoudite lançait un projet d’institution internationale de dialogue inter-religieux. Cinq ans plus tard, le 26 novembre 2012, vit solennellement le jour au palais d’Hofburg de Vienne, le  « Centre international pour le dialogue interreligieux et interculturel  Abdullah Bin Abdulaziz », le KAICIID, en présence du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et sous la triple égide des Etats fondateurs,  l’Arabie saoudite, l’Autriche et l’Espagne.

Dans un communiqué diffusé lors de son ouverture, il était précisé que ce Centre vise à « encourager le dialogue entre les adeptes des différentes religions et cultures du monde entier. » Il est financé sur un budget de 15 millions d’euros pour ses trois premières années d’existence, par le souverain d’Arabie saoudite qui a également acheté, à titre privé, le palais viennois qui abrite les locaux. Il a obtenu en échange un statut d’organisation internationale, avec immunité et exemptions fiscales. 

Par DDS, il y a