DEJEUNER-DEBAT

Conférence de Malika Aït Mohamed Parent

Déjeuner-débat à Genève

Le déjeuner-débat de Dialogue & Démocratie Suisse

(D&DS)

Saison 2022-2023

Vendredi 8 décembre 2017

au

6, rue de la Scie 1207 Genève

Nous aurons l’honneur de recevoir

Malika Aït Mohamed Parent

Malika Aït Mohamed Parent

Expert indépendant Anti-Corruption ; Masters in Economics, Général & Public, Sorbonne, France ; International Masters

Program in Practicing Management in McGill University, Canada ; Indian Institute of Management Bangalore, India ; Kobe-Tokio Universities, Japan; INSEAD , France.

sur le thème

«Prévention de la corruption dans le secteur de
l’aide et du développement»

11h45  Accueil

12h10 Repas

13h00 Déjeuner-débat

Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

Soyez les bienvenu(e)s.

Pour approfondir

Afrique athéisme AVS burkina Faso chine constitution crime culture Dieu démocratie démocratie directe Ecrivain empire femme franc-maçonnerie Grand Genève guerre informatique islamisme jean-jacques Rousseau justice laïcité livre LPP Lybie management Marquis de la Fayette mobilité OTAN paix politique progrès RBI religion réfugié sociologie société Suisse terrorisme Tombouctou train URSS vivre ensemble wokisme émigration

Par DDS, il y a

Conférence de Edouard Mancini

Déjeuner-débat à Genève

Le ème déjeuner-débat de Dialogue & Démocratie Suisse

(D&DS)

Saison 2016-2017

Vendredi 12 mai 2017

au

6, rue de la Scie 1207 Genève

Nous aurons l’honneur de recevoir

Édouard A. MANCINI

sur le thème

Évolution au troisième millénaire


11h45  Accueil

12h10 Repas

13h00 Déjeuner-débat

Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

Soyez les bienvenu(e)s.

Pour approfondir

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Conférence de François La Praz

Déjeuner-débat à Genève

(D&DS section Vaud)

Saison 2016-2017

Vendredi 17 mars 2017

au

Rue du Petit Beaulieu

1004 Lausanne

Nous aurons l’honneur de recevoir

François La Praz

François La PRAZ

Responsable management et conseiller en ressources humaines auprès de la ville de Lausanne

sur le thème

La problématique en recherche d’emploi pour les quinquagénaires

11h45  Accueil

12h10 Repas

13h00 Déjeuner-débat

Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

Soyez les bienvenu(e)s.

Pour approfondir

Catégories

Étiquettes

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Conférence de Paolo Urio

Déjeuner-débat à Genève

(D&DS)

Saison 2016–2017

Vendredi 10 mars 2017

au

6, rue de la Scie 1207 Genève

Nous aurons l’honneur de recevoir

Paolo URIO

Paolo URIO

Professeur émérite de l’Université de Genève, spécialiste et auteur de nombreux ouvrages sur la Chine actuelle.

sur le thème

La revanche de la Chine est-elle en train d’aboutir ?

11h45  Accueil

12h10 Repas

13h00 Déjeuner-débat

Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

Soyez les bienvenu(e)s.

Pour approfondir

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Conférence de Gabriel Barta

Déjeuner-débat à Genève

(D&DS section Vaud)

Saison 2022-2023

Vendredi 3 mars 2017

au

1, rue du Petit Beaulieu

1201 Lausanne

Nous aurons l’honneur de recevoir

Gabriel Barta

Gabriel BARTA

Vice-président de l’association BIEN Suisse (Basic Income Earth Network) et ancien membre du comité de l’initiative populaire pour le revenu de base

sur le thème

Revenu de base inconditionnel

11h45  Accueil

12h10 Repas

13h00 Déjeuner-débat

Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

Soyez les bienvenu(e)s.

Pour approfondir

  • La Finlande teste le revenu universel, une utopie ?
dds_La-Finlande-teste-le-revenu-universel

Catégories

Étiquettes

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Conférence de Pierre Aepli

Déjeuner-débat à Genève

(D&DS)

Saison 2016-2017

Vendredi 10 février 2017

au

6, rue de la Scie 1207 Genève

Nous aurons l’honneur de recevoir

Pierre Aepli

Pierre AEPLI

licencié en sciences politiques, diplômé de l’IMD et du FBI, officier de l’Ordre national du Mérite français. Il dirige la Police cantonale vaudoise durant 20 ans au titre de commandant de la police cantonale.

Thème

Occident, hier, aujourd’hui, demain


11h45: Accueil

12h10: Repas

13h00: Déjeuner-débat

Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

Soyez les bienvenu(e)s.

Résumé

Livre : OCCIDENT HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN

Auteur: Pierre Aepli

Le livre s’attache dans sa première partie à examiner ce qui explique la suprématie incontestable que l’Occident a acquise sur le reste du monde depuis le 18e siècle, et qu’il conserve toujours en grande partie aujourd’hui.

Si, au début du 16e siècle, la Chine et l’Empire ottoman sont encore plus avancés dans de nombreux domaines, l’essor de l’Occident va lui permettre de les rejoindre, les dépasser puis les dominer. A quoi est dû cet essor ? Le livre identifie les facteurs clés du succès de l’Occident en les plaçant chaque fois en regard des situations chinoise et ottomane. Parmi les raisons principales de la prédominance occidentale, il souligne que la géographie de l’Europe lui assure d’énormes avantages en termes climatiques, d’agriculture et de facilité des échanges. Elle a aussi un effet déterminant sur sa structure politique puisque le dessin côtier très découpé et les frontières naturelles bien marquées engendrent la diversité et la stabilité de ses Etats. Cette configuration éclatée, à l’inverse de celle des grands empires orientaux, stimule la concurrence des nations, favorise la recherche scientifique, le développement du commerce et de l’industrie, la révolution militaire et l’instauration d’institutions rationnelles étatiques.

C’est sur ce socle que sont édifiés les six éléments qui distinguent l’Occident des autres civilisations et lui procurent les moyens de sa domination :

  • l’idée de progrès impose la vision d’une ascension infinie vers le mieux ;
  • la raison conquiert son autonomie en se libérant des contraintes religieuses et fournit les instruments de compréhension des lois qui régissent le monde et les outils pour agir sur lui ;
  • sa capacité d’autocritique le pousse constamment à se remettre en question ;
  • l’Etat-nation : il permet la subordination de toutes les forces de l’Etat au service de sa politique ; il se distingue des empires multiculturels de l’Orient par sa conception des sources de la loi, de la légitimité, des modes de désignation et de succession des gouvernants, du rôle des citoyens dans l’exercice du pouvoir ;
  • l’art militaire : il soumet la stratégie et la conduite des armées aux impératifs de la raison et, conjugué à la suprématie scientifique et technologique, dote l’Occident des moyens de conquête du monde ;
  • le dynamisme du système économique où une classe de marchands, d’industriels et de financiers, mue par l’idée de progrès, inspirée par les doctrines des économistes libéraux, ouverte à l’application des découvertes technologiques, âpre au gain, mais transcendée par une éthique de travail d’essence calviniste, pérennisée par le droit de propriété qui la met à l’abri de l’arbitraire qui règne en Chine et dans l’Empire ottoman, domine le commerce maritime, conquiert les marchés d’outre-mer et, facteur capital, sait exploiter les avancées technologiques pour accomplir la révolution industrielle qui va creuser l’écart avec les autres civilisations.

La deuxième partie du livre analyse la situation de l’Occident en ce début du 21e siècle à partir des grandes modifications qui remodèlent l’ordre international. Le monde bipolaire, structuré par la rivalité des USA et de l’URSS prend fin en 1991 ; il est remplacé, après une brève période de règne incontesté des USA, par une configuration instable où de nouveaux centres de pouvoirs émergent sans qu’il soit encore possible de discerner les contours du nouveau système de relations internationales qui se met en place, ni les règles qui le régiront. L’évolution démographique, les risques climatiques accrus, le déplacement de la puissance économique vers l’Asie, l’apparition de nouvelles puissances régionales, l’expansion de l’islam fondamentaliste, les effets de la mondialisation et les rejets qu’elle suscite érodent et menacent les positions de l’Occident.

Les instruments de sa puissance apparaissent affaiblis : l’Etat-nation est contesté par le haut en raison de la création d’espaces supranationaux, il l’est aussi par le bas par la multiplication des revendications irrédentistes et particularistes de sociétés devenues hétérogènes à qui la présence de plus en plus affirmée de l’islam pose de graves défis. Les dispositifs militaires des pays occidentaux ne sont plus adaptés aux types de conflits asymétriques qui ensanglantent les zones de crise alors que dans les sociétés développées les menaces de la criminalité et du terrorisme ont succédé à celles des agressions militaires ; les crises économiques et financières ébranlent ses économies ; son avance en matière de recherche scientifique se réduit. Les conditions qui ont favorisé son expansion se modifient. Affaibli démographiquement, essoufflé économiquement, sa suprématie militaire questionnée par les nouvelles formes de conflit, ses institutions politiques peinant à s’adapter aux défis de la mondialisation et aux revendications de sociétés devenues plus hétérogènes, l’Occident doute de ses valeurs, culpabilise sur son passé, s’interroge sur son avenir. Plus grave, l’autocritique constructive qui l’a rendu capable de corriger ses pires excès se transforme en critique destructrice et paralysante dont le politiquement correct n’est que l’une des formes débilitantes.

L’Occident conserve toutefois de grands atouts qui devraient l’aider à maintenir une place de premier plan dans le monde de demain : il n’est pas menacé militairement, son PIB représente toujours une part importante du PIB mondial, ses universités demeurent parmi les meilleures du monde et sa science reste à la pointe. La question qui se pose est de savoir s’il saura mobiliser ses forces comme il l’a fait pour résister au totalitarisme ou si, fatigué et culpabilisé, il renoncera à défendre les valeurs et les institutions qui sont les siennes.

La troisième section de l’ouvrage, en s’appuyant sur les enseignements que peut présenter l’histoire de la fin des empires et des civilisations, et en prenant en compte les lignes de force, les tendances et les facteurs d’incertitude que l’on peut identifier aujourd’hui, établit trois scénarios (optimiste, réaliste, pessimiste) en fonction d’hypothèses sur l’évolution démographique, l’état des ressources, le développement économique et ses conséquences pour les classes moyennes, les risques de conflit et les structures de l’ordre international qui se met en place et dont la stabilité ou l’instabilité dépendront du type de relations qui s’établiront entre la Chine et les USA.

La conclusion pose la question de savoir s’il faut défendre l’Occident et répond qu’il faut défendre ce qu’il représente, c’est-à-dire ce que nient ou combattent ses adversaires : la séparation du politique et du religieux, la liberté d’expression et de croyance, l’égalité des sexes, les choix individuels. Ce combat ne doit cependant pas être l’apanage d’un Occident blanc et chrétien défini géographiquement, il doit être élargi à tous les peuples qui se rattachent à une modernité définie par ces valeurs que l’on doit considérer comme universelles.


Résumé de la conférence

Pour approfondir

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Conférence de Bernard Mathieu

Déjeuner-débat à Genève

(D&DS)

Saison 2016-2017

Vendredi 9 décembre 2016

au

6, rue de la Scie 1207 Genève

Nous aurons l’honneur de recevoir

Bernard Mathieu

Bernard MATHIEU

sur le thème

Quelle interculturalité au 21ème siècle ?

L’interculturalité est l’ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes, générées par des rencontres ou des confrontations, qualifiées d’interculturelles. Impliquant des échanges réciproques, elle est fondée sur le dialogue, le respect mutuel et le souci de préserver l’identité culturelle de chacun.

Le déjeuner-débat sera animé par Bernard Mathieu et Jean-Henri Gontard avec son ami Moussa AG Acharatoumane

1.- Intervention de Bernard Mathieu : L’interculturalité

    2.- Intervention de Jean-Henri Gontard et Moussa AG Acharatoumane

    Jean-Henri Gontard
    Moussa AG Acharatoumane

    Jean-Henri Gontard viendra avec son ami Moussa AG Acharatoumane actuellement présent sur Genève. Nous venons de sortir d’une séquences de travail sur la mise en oeuvre des accords d’Alger entre le Mali et l’ancienne rébellion Touaregue laïque. Moussa est l’un des principaux responsables politiques engagés dans le travail diplomatique des accords d’Alger, et dans la mise en oeuvre effective d’une vie à nouveau partager entre communautés, et entre cultures politiques différentes.

    Sa réflexion actuelle, et son action sur le terrain est de fédérer l’ensemble des acteurs autour de ce qu’ils ont immédiatement en commun, le territoire de leur cité et de sa région rurale immédiate,  Ménaka, la nécessité de s’y protéger des incursions d’Abu Walid Al Sarahoui, emir de l’Etat Islamique au Sahel, et de trouver un chemin pour partager en commun les problèmes immédiats (sûreté, eau, énergie, etc …). Comme le dit l’expression l’enjeu est à nouveau de « faire cité » (repenser, et revivre la cité), les accords d’Alger, accords entre état central et rebellions historiquement de culture différente, est un exercice de reconstruction de « contrat social » dans un climat de lutte contre les terroristes « islamiques » qui appellent à l’annihilation même de la culture porté par les population. Pensez vous un seul instant qu’AQMI ou l’Etat Islamique soient fan du groupe Tinarawen qui a fait les belles heures du festival de Montreux aux cotés de Santana ?

    Les Touaregs ont été reconnus par l’Instance Permanente de l’ONU sur les peuples autochtones. Moussa Ag Acharatoumane travaille entre autres sur ce sujet. Point de convergence avec le rôle de Dialogue et Démocratie et son statut d’ONG consultative auprès de l’ONU.

    11h45  Accueil

    12h10 Repas

    13h00 Déjeuner-débat

    Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

    Soyez les bienvenu(e)s.

    Pour approfondir

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    Deux assurances

    Deux assurances, un destin

    woman holding white pack

    Publié par Jérôme Cosandey – Avenir suisse – 3 Décembre 2016

    L’AVS et de la prévoyance professionnelle sont complémentaires

    Le débat autour de l’initiative AVSplus aura eu le mérite de rappeler le fonctionnement de notre prévoyance vieillesse et le rôle de ses trois piliers. Dans cette campagne, la gauche a sans cesse reproché à la droite de vouloir noircir les perspectives financières de l’AVS. Mais de son côté, elle n’a pas manqué de relever systématiquement les difficultés du 2e pilier liées aux rendements bas des marchés des capitaux.

    Or, opposer les deux piliers est une fausse piste. Contrairement aux idées reçues, les financements de l’AVS et de la prévoyance professionnelle ne sont pas indépendants l’un de l’autre. Ils sont au contraire soumis aux mêmes défis économiques.

    Pour compenser l’évolution démographique le financement de l’AVS nécessite une augmentation de la masse salariale.

    Les salaires sous pression

    Si à première vue, les taux bas touchent d’abord le 2e pilier, il serait faux de croire l’AVS immunisée contre ce fléau. Pour compenser l’évolution démographique – soit un nombre croissant de retraités par rapport au nombre d’actifs cotisants – le financement de l’AVS nécessite une augmentation de la masse salariale. Les projections de l’Office fédéral des assurances sociales assument une hausse réelle des salaires de 0,9% par an et une part toujours croissante des secteurs économiques à haute valeur ajoutée. Or, tout miser sur l’AVS, c’est ignorer les causes des taux d’intérêt bas et surtout ne pas anticiper leurs conséquences sur les salaires.

    En effet, la baisse des rendements réels sur les marchés des capitaux reflète une baisse de la croissance économique, exprimée par exemple en pourcentage du PIB (Produit intérieur brut). De façon simplifiée, le PIB constitue la somme des salaires et des dividendes payés en Suisse. La part du PIB versée sous forme de salaire ou de dividendes découle des différences d’utilisation des deux facteurs de production que sont le travail et le capital.

    En Suisse, emprunter du capital ne coûte presque plus rien depuis que la BNS a introduit des taux négatifs. Le travail, lui, avec notre niveau de vie élevé, est coûteux. Dans un tel environnement, il faut s’attendre à un déplacement accru de l’activité économique vers toujours plus d’automatisation (dû au capital bon marché) et de moins en moins de travail, relativement cher.

    Dans ce contexte, les fruits de la croissance devront toujours plus récompenser le facteur de production « capital » et toujours moins celui du « travail ». Si les taux de croissance restent faibles et que l’importance du capital augmente, une hausse des salaires réels de 0,9% sur l’ensemble de l’économie est peu probable.

    Or, sans cette augmentation des salaires, mais avec la poursuite de l’évolution démographique, le financement de l’AVS sera mis à rude épreuve.

    Diversification du risque

    Si la croissance économique réelle reste basse voire diminue encore, les taux de rendement, et à terme les salaires, vont baisser, affaiblissant ainsi le financement du 1er comme celui du 2e pilier. Les mécanismes de transmission d’un ralentissement économique restent toutefois différents pour les deux assurances sociales et permettent ainsi de lisser leurs revenus combinés. Les marchés des capitaux sont volatils et touchent immédiatement les bilans des caisses de pension, à la baisse comme à la hausse. Les salaires sont plus stables, leur ajustement vers le bas étant difficile pour des personnes en emploi. Ils peuvent surtout être renégociés à la baisse lors d’une nouvelle embauche. Conscients de cette asymétrie, les employeurs relèvent de façon prudente les salaires lors d’une reprise économique

    Un financement combiné par répartition et par capitalisation assure également une diversification géographique des risques économiques. L’AVS dépend avant tout de la conjoncture suisse qui détermine l’évolution des salaires et donc des cotisations. En revanche, le 2e pilier investit dans le monde entier. Cela constitue par exemple un risque si l’économie européenne peine plus, une chance si certains pays émergents peinent moins que le marché suisse.

    Ainsi, miser fortement sur le 1er au lieu du 2e pilier est une fausse bonne idée. Non seulement, cela ne permettrait pas d’échapper à la problématique des taux de rendement bas, car les causes de ces derniers auront aussi à terme une incidence sur le financement de l’AVS. Et dans le domaine de la prévoyance, c’est le long terme qui compte. Non, renforcer un pilier au détriment d’un autre signifierait aussi renoncer à la diversification des flux financiers et des risques géographiques qui caractérise notre prévoyance vieillesse et lui confère plus de stabilité.

    Source : Avenir Suisse – Jérôme Cosandey – 1er décembre 2016

    Par DDS, il y a

    Le désordre du monde vu depuis la Suisse

    aerial view of city buildings near body of water during daytime

    Le désordre du monde vu depuis la Suisse

    Publié par Edouard Mancini – 13 Novembre 2016

    Voici une brève réflexion sur ce que je pense et que je vois depuis la Suisse en ce XXIe siècle qui a mal commencé.

    Le 11 novembre 1918, à 11.00h, les clairons sonnaient sur toute les  fronts où se battaient les Allemands et les Français, la fin de la première guerre mondiale ; 1.300 000 soldats français y perdirent la vie, autant du côté allemand.

    L’armée française, généraux en tête, défila sur les Champs Elysées pour célébrer la Victoire de la France sur l’Allemagne.

    22 ans plus tard en 1940 l’armée allemande, avec Adolphe Hitler en tête, défilait sur les Champs Elysées, pour célébrer la Victoire de l’Allemagne sur la France. Ceci nous rappelle qu’il y a des choses que l’homme n’est pas encore capable définir :

    Le temps une utilité, la guerre une réalité et la paix une probabilité.

    Parlons de la paix, puisque c’est de cela qu’il est question en ce moment ;

    La Paix se fait encore attendre ; malgré les nombreuses tentatives organisées par les Institutions Internationales durant le XXe siècle.

    Un moment que la deuxième révolution industrielle du XXe siècle, celle de l’abondance, s’accorda pour passer la tête dans la fente du rideau, qui attendait encore que l’on frappe les trois coups.

    Cela était agréable de pouvoir considérer l’espace vivant des ONG, où s’appliquaient, apparemment, les droits de l’homme et où chacun faisait usage de son droit à la liberté d’expression pour parler, entre autres de la Paix.

    Hélas, les deux hémisphères du globe terrestre ont montré au XXe siècle et montrent encore, en ce début du XXIe siècle, que les nombreuses tentatives dans le sens de la Paix sont des échecs.

    La méchanceté, la cruauté, hypocrisie ne sont jamais en vacances, les médias nous vomissent journellement leurs mauvaises nouvelles.

    Tableaux d’horreurs, flots de larmes, profanation des enfants, lapidation des femmes, profits scandaleux, dignité humaine bafouée, flots de réfugiés qui arrivent à Lampedusa sur des embarcations de fortune, des bateaux poubelles abandonnés, après que les occupants ont payé les passeurs criminels.

    Sur le plan civique et social, l’on ne se gêne plus pour dire aux « vieux » qu’ils sont de trop.

    Sur la scène internationale de la comédie humaine, la violence agit à la sauvette, en traîtrise civile ou militaire, la guerre est devenue crapuleuse, elle ignore les Conventions de Genève et n’ose même plus dire son nom.

    Pire, elle se permet de s’appeler : action de pacification, maintien de l’ordre et de la paix, lutte contre le terrorisme, etc… ..avec parfois l’accord  de certaines Organisations internationales.

    N’est-il pas triste d’entrer à reculons dans le troisième millénaire, de sentir dans le dos, à l’œuvre les Dr Jekyl et Mr Hyde de la mondialisation s’approprier, par la force, la ruse ou la spéculation, les biens qui sont à tous, tels que :  l’eau, l’école, les soins et les nécessités de base pour une vie décente pour tous ?

    N’est-il pas triste de commencer un nouveau siècle en contemplant les charniers que nous avons laissé : en Arménie, à Auschwitz, à Hiroshima, au Rwanda, à Verdun ; en voyant les milliers de victimes innocentes des mines anti-personel et dans combien d’autres horreurs résultats de la folie meurtrière des généraux et des financiers ; dont les dénominateurs communs étaient : profit, haine entretenue, désillusion, la guerre, la gloire, la souffrance et la mort?

    Nous revivons Salammbô de G. Flaubert ; l’instant où les lions et les chacals, les prédateurs, se pourlèchent les babines puis, s’endorment repus ; ici on ne joue pas, on tue et l’on profite !

     » Vae victis, malheur aux vaincus ».

    Derrière tous ces masques diplomatiques aux orbites vides, il y avait le désir de tuer de ces acteurs qui se sont trompés de rôle parce que le souffleur, les ONG, a été mis en disponibilité pour raison de restructuration, d’inefficacité et de rentabilité.

    L’Humanité est-elle conviée sans arrêt à un spectacle qui se joue dans son dos et intitulé” ,

    Il était une fois la Paix « .

    Une sorte d’opéra de « la mal – bouffe » avec camouflage des faits, maquillage des mots pour occulter les idées – forces de la Paix.

    Comédie politico – burlesque qui déguise le bourreau en berger et les cyniques de la raison d’Etat en samaritains des droits de l’homme?  La morale et l’éthique nagent-t-elles dans les eaux sales où la méchanceté est portée en triomphe et l’innocence humiliée?

    Est-ce cet avenir-là que nous voulons pour le IIIe millénaire, est-ce dans cet opéra plus tragique que comique que nous voulons jouer, nous les membres de la société humaine ?

    Si tel est le cas, frappons les trois coups et le rideau se lèvera  sur les ruines de la démocratie telles qu’elles apparurent à la communauté internationale, le 11 septembre 1973 qui vit l’assassinat, par les ennemis des droits de l’homme et de la démocratie, du Président Salvador Allende au Chili, par le Général Pinochet et son armée ; aidé par ceux qui, aujourd’hui,   aident encore tous ceux qui détruisent la démocratie pour s’accaparer, entre autres, les réserves d’énergie de la planète.

    Comme pour tout ce qui vient de l’homme, le jeu est bivalent, manichéen, il peut être la pire des choses et aussi devenir un espoir pour l’humanité, l’antidote à la guerre, le préservatif de la violence.

    Heureusement, dans cette écurie d’Augias moderne, l’existence et le développement de très nombreux organismes à caractère humaniste existent; un virus que l’on souhaite contagieux et une approche de réponses aux questions que l’être humain civilisé se pose devant le spectacle de la destruction massive des peuples, pour motifs politiques, religieux, raciaux et économiques.

    C’est ce dont nous avons hérité, nous qui avons connu le XXe siècle, le siècle de l’abondance, surtout en victimes, avec deux guerres qui ont fait plus 50 millions de victimes civiles et militaires et la bombe atomique pour le dessert.

    Au XXIe siècle, retenons aussi, pour mémoire et par respect pour les petites victimes dont, toutes les 5 secondes un enfant meurt de faim sur la planète avec l’assentiment de tous, y compris de la Communauté Internationale.

    Arrêtons les bavardages, les colloques, les réunions dans tous les domaines où les bavards sont les acteurs masqués ; les organisations internationales et les ONG, n’ont plus que des pouvoirs limités, c’est la finance qui dirige le monde et l’être humain ne répond plus à la devise de Descartes

    «  Je pense donc je suis »  mais à  «  je dépense donc je suis «

    Déjà au temps des Grecs, il y en a un qui a dit,

           «  L’homme pense parce qu’il a une main »

    Aujourd’hui,

        « L’homme dépense parce qu’il a des mains »

    N’est-il pas triste aussi de voir dans l’anonymat de la mondialité, apparaître l’être humain devenu un consommateur obligé dans tous les domaines ? Il s’adapte ou il disparaît !

    Peut- on y changer quelque chose ?

    Il faut en tout cas essayer humainement parlant et sans retomber dans les inutiles bureaux et bavardages du XXe siècle,  qui ont montré leurs inefficacités et leurs inutilités, voire leurs complicités

    .

    Jouons enfin à nous aimer, à partager, à aider, ce seront les trois coups qui donneront le signal du lever de rideau d’une pièce nouvelle, jouée par des acteurs conscients de leur rôle pour universaliser, sans distinction,  le respect de la dignité humaine à la surface de la Terre.

    Mettons sur pied une nouvelle  » Flûte enchantée « , qui sera comprise par tous, pour qu’hommes et femmes puissent, enfin, se regarder comme également responsable de l’avenir en parcourant ensemble les difficultés de la vie et faire en sorte que la belle histoire de l’humanité continue dans le respect de la dignité humaine ; ce sera la Paix Internationale sans nécessairement un bureau.

    Attention, le spectacle est déjà commencé, faufilons-nous dans la foule, sans bruit car le bruit ne fait pas de bien et le bien, lui, ne fait pas de bruit.

    Nos agapes, plaisirs, gaspillage, auront – ils un jour un goût assez amer pour que nous devenions suffisamment  courageux pour dire, à ceux qui sont responsables du déséquilibre dans le partage des richesses et des guerres en tout genre et maintenant religieuses

    C’est assez !

    Allez-vous-en ! Nous ne sommes pas de la même espèce que vous, vous  êtes des prédateurs, vous êtes nuisibles, cruels, et inhumains ; vous vous accaparez les richesses et l’Autorité pour votre seul profit à court terme.

    Vous avez oublié que la plus grande lâcheté est le fait de ceux qui s’attaquent aux plus faibles ;  l’Histoire a montré qu’il y avait aussi, des êtres nuisibles, inhumains et nauséabonds dissimulés sous de reluisantes étiquettes et de jolies cravates.

    Le plus bel exemple, du XXe siècle, est le génocide commis au Rwanda en 1994 sous les regards de la Communauté Internationale et même de certains membres de l’Eglise catholique.   Quel gâchis !

    Élie Ducommun, le premier secrétaire du Bureau International de la Paix au XIXe siècle, doit se retourner dans sa tombe, s’il voit que, après plus d’un siècle d’existence, les résultats pour construire la paix sont bien maigres.

    Encore un dernier mot, le 10 mai de l’année 1940, j’ai connu et subi  l’invasion de la Belgique par les nazis ; j’avais 9 ans et j’ai pu me rendre compte, pendant quatre ans, à quel point l’homme est un être cruel et bestial surtout, lorsqu’il est revêtu d’un uniforme.

    Quelqu’un d’entre – vous pourrait-il me donner la signification exacte du mot Paix ? Je me réjouis de lire votre réponse et vous en remercie.

    Avec mes amitiés pacifiques et fraternelles et, en attendant la paix retenons ce qu’a dit Horace dans une de ses odes, un siècle avant notre ère,

                              «  CARPE DIEM » Cueille le jour.

    Edouard A. Mancini, ingénieur retraité né en 1931.

    Le 28 octobre 2016.

    Par DDS, il y a

    Conférence de Gabriel Galice

    Déjeuner-débat à Genève

    (D&DS)

    Saison 2022-2023

    Vendredi 11 novembre 2016

    au

    6, rue de la Scie 1207 Genève

    Nous aurons l’honneur de recevoir

    Gabriel Galice

    Gabriel GALICE

    Économiste et politologue, docteur de l’université de Grenoble, auteur ou directeur de plusieurs ouvrage et articles sur la nation, l’Europe, la guerre, la paix et Jean-Jacques Rousseau, Gabriel Galice est vice-président de l’Institut International de Recherches sur la Paix à Genève (GIPRI).

    Il est le promoteur du colloque « Rousseau, la République, la paix » sélectionné par un jury international constitué par la Ville de Genève dans le cadre des manifestations du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, 2012 Rousseau pour tous.

    Biographie résumée de Gabriel Galice

    Né en 1951 à Lyon.

    Études secondaires au lycée Berthollet d’Annecy, études supérieures à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble et à l’institut d’urbanisme de Grenoble (1970-1975).

    Assistant d’économie à la faculté de Constantine (Algérie) de 1976 à 1978.

    Chargé de mission économique, puis secrétaire général adjoint du syndicat intercommunal de l’agglomération d’Annemasse de 1979 à 1990.

    Conseiller Régional de Rhône-Alpes de 1986 à 1992.

    Chargé de missions en Europe centrale et orientale pour le Centre National de la Fonction Publique Territoriale française de 1990 à 2002.

    Chercheur, puis directeur du GIPRI de 2002 à 2008.

    Depuis en préretraite active…

    Trois livres majeurs :

    • Santé et profit : l’industrie pharmaceutique : 1974
    • Du Peuple.Nation – essai sur le milieu national de peuples d’Europe, 2002.
    • Penser la République, la guerre et la paix sur les traces de Jean-Jacques Rousseau (avec Christophe Miqueu), en 2012. Prix de l’Académie des sciences de Dijon.

    Participation à et direction de plusieurs ouvrages collectifs, notamment des Cahiers du GIPRI.

    sur le thème

    Le désordre dans le monde vu depuis la Suisse.
    Lettres helvètes

    11h45  Accueil

    12h10 Repas

    13h00 Déjeuner-débat

    Débats réservés aux Francs-maçons et Franc-maçonnes

    Soyez les bienvenu(e)s.

    Pour approfondir

    1.- Réflexion sur les échanges entre peuples

    Les stéréotypes, les montages symboliques et les échanges entre peuples

    Le terrorisme n’existe pas, en tout cas pas pour ce qu’il est communément dit, pas comme essence ou hypostase, pas comme entité unique. Hypostasier, c’est « considérer comme une substance (ce qui n’est qu’un accident ou une idée) ; prendre une idée pour un fait, une réalité » (Dictionnaire Le Robert)

    1.- Le stéréotype en guerre et les « marchés de violence »

    Le terrorisme est d’abord une figure rhétorique envahissante, proliférante, issue d’une autre figure rhétorique et stratégique, « la lutte contre le terrorisme », en étasunien « Global War on Terrorism ». ou « Global War on Terror » Dans ce jeu de miroir, dans cette enfilade de miroirs en abîme deux figures, deux chefs de guerres, un croisé et un djihadiste, se justifient réciproquement, s’identifient par leur opposition, posant et se posant en s’opposant. Preuve en est que l’opération militaire « Iraqi Freedom » fut lancée selon la doctrine « Shock and Awe », nouvelle version du Blitzkrieg, de la guerre éclair, traduisible par « Choc et effroi », le terme effroi portant une connotation religieuse de crainte inspirée par Dieu, effroi mêlé de respect. Du ciel tombent le regard de Dieu, la foudre de Jupiter, les bombes et les tours aussi. Ladite doctrine militaire vise à dissuader l’ennemi de poursuivre le combat, à rendre les armes. Shock and Awe, c’est le Blitzkrieg à l’heure de la télévision et d’Internet. Il faut aveugler l’adversaire, détourner l’attention, distraire le spectateur-citoyen. Des dirigeants parlent légèrement de « terroriser les terroristes », s’adressant à l’évidence davantage à leurs électeurs qu’aux terroristes tant il est vrai que le terroriste ne se laisse pas terroriser.

    Les terroristes, qu’ils soient terroristes étatiques ou non-étatiques (Michel Wieworka parle de « terrorisme par le haut » et de « terrorisme par la bas » in Face au terrorisme, Liana Levi, 1995), manient le double registre de la force et de la forme, de la violence extrême et du message mobilisateur de leur camp, démobilisateur du camp adverse. La guerre d’opinion redouble la force des armes, le sacrifice des corps équivalant grossièrement à la destruction des matériels. Vous aurez remarqué que je suis subrepticement passé du terrorisme aux terroristes, des idées aux corps, aux actes, aux faits, non sans prendre en compte les images, les mots, les mots d’ordre, les slogans. La guerre, c’est aussi du marketing. Il faut la vendre aux citoyens pour qu’ils approuvent les lois liberticides, les budgets militaires ou s’enrôlent dans l’armée, aux fidèles pour qu’ils soutiennent la cause de leur argent et de leur sang. Le stéréotype sert précisément à cela, à formater l’opinion, à endormir la pensée singulière, vivante, dynamique, à encapsuler la réflexion critique. Les conflits modernes ne s’appellent plus guerrres. Ils sont interventions (parfois même humanitaires), déploiements de troupes, frappes (chirurgicales ou non). L’euphémisation de la violence et de la mort relève de la stratégie de vente. « Les « marchés de violence » contemporains se distinguent de leurs précédents (pré)modernes par la dimension de la propagande portée par les médias anciens et modernes tels que la radio, la télévision, Internet, etc…qui permettent avec une rapidité étonnante la manipulation idéologique des masses.»(Kalulambi Pongo (Martin) et Landry (Tristan), Terrorisme international et marchés de violence, Les Presses de l’Université Laval, 2005, p.30) Les marchés de violence concernent l’accumulation du capital politique, économique, social et culturel, leurs dividendes sont matériels et symboliques, leur analyse relève autant de l’anthropologie, de la science politique ou de la sociologie que de l’économie. Le caractère explosif, largement incontrôlable des marchés de violence tient à l’interconnexion des formes de pouvoir économique, politique, culturel, médiatique (Cf. cahier n° 6 du GIPRI (en cours de parution chez L’harmattan), La guerre est-elle une bonne affaire ?). Ce processus d’interconnexion décrit le passage du capitalisme de marché au capitalisme de connivence (Crony Capitalism)

    Les terrorismes sont trop divers pour justifier une appellation unique, sauf à des fins d’instrumentalisation politique. Martin Kalulambi Pongo et Thierry Landry distinguent « terroristes, guérilleros et rebelles » « la guérilla est une stratégie militaire qui se rapproche des principes de la guerre courante. Or la guerre obéit à une série de lois (…) Dans bien des cas, le terroriste ignore les lois comme celles que codifient les conventions de Genève (…) les guérilleros se distinguent des terroristes en ce qu’ils ont tendance à être des membres d’une organisation armée qui contrôle une zone territoriale. Figures presque virtuelles, les terroristes sont toujours clandestins et maintiennent leur caractère de petit groupe secret. »

    Pour aller plus loin et plus profond dans la compréhension du fait social, passer de la conjoncture guerrière à la structure sociétale, il faut aborder le second point de mon propos, le montage symbolique. 

    Le montage symbolique et la reconnaissance

    L’homme est un animal politique, c’est-à-dire qu’il n’est pas seulement grégaire. Il se construit par le détour de la société qu’il édifie, par les institutions («Le terme d’institution est à entendre ici dans un sens étendu : non seulement les institutions classiques  du droit, du gouvernement, de la religion, mais aussi celles, moins apparentes, qui se dessinent dans les techniques, les modes de vie, les rapports sociaux, les procès de parole et de pensée », Emile Benveniste, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, Les éditions de minuit, 1969, T.1, p.9). L’être humain est du même pas un primate symbolisant. Biologiquement prématuré, il parachève son développement psychomoteur au sein de la famille et de la société. Il est passé par les stades de la bande, de la tribu, de la chefferie et de l’Etat (Jared Diamond). 

    Le symbolique est la fiction nécessaire qui nous lie, nous relie, nous attache, nous oblige. Il est le tiers en surplomb de la personne et de la société, le totem, celui au nom duquel on parle et celui qui parle en notre nom. Pierre Legendre a étudié en plusieurs livres les montages symboliques du droit.

    « J’ai travaillé au Gabon avec une entreprise qui vendait du développement, avec les Nations unies au Congo ex-belge, puis au Mali avec l’Unesco. J’ai compris que ma formation de juriste préoccupé des textes du Moyen Age m’était bien plus utile que les sciences économiques. 
    Je voyais, en effet, dans les écoles coraniques des enfants réciter rituellement des versets dans la langue sacrée du Coran, qui n’était pas la leur, exactement comme les glossateurs médiévaux transmettaient en latin le droit romain disparu. 
    Je découvrais l’égalité de tous devant la vie de la représentation : l’Etat occidental n’est qu’une forme transitoire de cette vie. Il reproduit du sujet institué, en garantissant le principe universel de non-contradiction : un homme n’est pas une femme, une femme n’est pas un homme ; ainsi se construisent les catégories de la filiation. 
    La fonction anthropologique de l’Etat est de fonder la raison, donc de transmettre le principe de non-contradiction, donc de civiliser le fantasme. L’Etat, dans la rationalité occidentale, est l’équivalent du totem dans la société sans Etat. En Afrique, il y a aussi un au-delà de l’individu qui est peut être en train de se perdre chez nous . 
    (Propos recueillis par Antoine Spire, Le Monde. 23 octobre 2001, http://www.denistouret.net/textes/Legendre.html»)

    Le symbolique niche dans la langue partagée, la monnaie commune, la croyance collective. Il évite le face-à-face en ce qu’il peut avoir de séduisant, de déroutant, de mortifère. Il le contient par sa codification, il le civilise (« C’est l’extériorité de l’instituant qui nous fait tenir debout », Régis Debray, Les communions humaines, Fayard, 2005, p.104). Dans l’analyse lacanienne, le symbolique fait lien entre l’imaginaire et le réel.

    Plutôt que de parler de choc ou de dialogue des civilisations, ne conviendrait-il pas de parler deconfrontation des cultures en chemin vers la Civilisation ? J’écris ce sens de Civilisation avec un C majuscule, pour le distinguer de l’ensemble des pratiques collectives d’un groupe humain, au sens de culture. La difficulté est ancienne et les croisements des langues allemande et française ne la simplifient pas. L’allemand traduit par Kultur un des sens de civilisation. Pendant la première guerre mondiale, Thomas Mann vantait la culture de l’âme allemande contre la civilisation prétendument cosmopolite des alliés (Thomas Mann, Considérations d’un apolitique, Grasset) . En français, le mot civilisation est à la fois un terme ethnologique et un vocable appréciatif désignant l’écart avec l’état sauvage. Dans le deuxième cas, il est plutôt relatif à l’aspect individuel mais pas seulement. 
    « Qu’est-ce à dire, sinon que le même mot sert à désigner deux notions différentes ? 
    dans le premier cas, civilisation signifie simplement pour nous l’ensemble des caractères que présente au regard d’un observateur la vie collective d’un groupement humain (…) elle est avant tout d’ordre collectif. 
    Dans le second cas, et quand nous parlons des progrès, des grandeurs ou des faiblesses de la civilisation, nous avons bien dans l’esprit un jugement de valeur. (…) (14)   Turgot ne se sert pas même du verbe civiliser, du participe civilisé alors d’usage courant : il s’en tient toujours à police et à policé »
     (Lucien Fèbvre, CIVIILSATION, Evolution d’un mot et d’un groupe d’idées, (1929) , Paris, La renaissance du livre, 1930)

    La réussite de Samuel Huntington est d’avoir placé nombre de ses adversaires sur son terrain : la notion de civilisation, rabattue sur celle de religion (« La même vision pauvre du monde (diviser les peuples en blocs de civilisation) est partagée parc ceux qui prêchent l’amitié entre les civilisations et ceux qui les voient s’opposer. », Amartya Sen, « Identité et conflit – Existe-t-il un choc des civilisations ? », in Civilisations, globalisation, guerre – Discours d’économistes, Presses Universitaires de Grenoble, 2003). Une civilisation (ou une culture) est un ensemble incluant toutes les modalités (techniques, économiques, militaires, artistiques, religieuses…) du vivre ensemble d’un groupe humain. 

    Ainsi, les civilisés peuvent appartenir à des cultures différentes. Ils font leur le primat du dialogue et du droit (« Dans le modèle tripartite du panthéon indo-européen selon Dumezil, il n’y a pas d’égalité entre les fonctions divines : la gestion (Quirinus) est subordonnée à la guerre (Mars), qui l’est au droit souverain (Jupiter) », Régis Debray, Les communions humaines, op. cit., p.83) sur la violence et la guerre (Marcelo Kohen,  « L’arme de la civilisation, c’est le droit ». Bulletin du Centre d’Information des Nations Unies, Paris, 2001, N° 45, pp. 30-31) , à l’inverse des « sauvages », « barbares » et « terroristes » de tous pays. La civilisation est le processus d’universalisation, d’hominisation et d’humanisation de l’être humain au travers de ses cultures singulières. Encore convient-il de ne pas simplifier, par exemple en opposant la vie collective pré-moderne à l’individualisme moderne ou post-moderne. Pour ce faire, il faut cesser de prendre le mixte de mode et de modernité pour le progrès .(« L’idée de modernité s’oppose désormais à celle de progrès », Emmanuel Todd, L’illusion économique, Gallimard, 1998, p.13). Le progrès ne saurait sacrifier un groupe à un autre, une classe à une autre, une nation à une autre. La modernité s’en accommode parfaitement, qui autocélèbre les oligarchies situées à l’efficiente intersection des affaires, des médias et de la politique. Le couple modernité/progrès redouble le tandem croissance/développement. Il conviendrait de reprendre la notion de développement global, endogène, intégré prônée par François Perroux. Penser au-delà de l’opposition individuel/collectif, c’est préférer la notion de personne à celle d’individu car l’être humain n’est pas un atome. La personne tient par toutes ses fibres au corps social-politique, ou ne tient pas.

    Les échanges entre peuples

    Vous aurez compris que je préfère le dialogue entre cultures aux discussions entre civilisation ou entre religions. Mais je vous propose d’aller plus loin. Car le dialogue n’est qu’une modalité de l’échange. La circulation des paroles n’épuise pas la circulation monétaire ou les échanges de coups, de biens, de marchandises et de services.

    A ce point, je souhaite lever un autre cliché sémantique fonctionnant comme un stéréotype, celuid’identité, pont aux ânes de discours savants et politiques. Paul Ricoeur nous enseigne à distinguer ces deux dimensions en français, la mêmeté (égal à) et l’ipséité (propre à). Je préfère le concept depropriété, qui porte une ambivalence plus féconde à mes yeux. La propriété est à la fois le caractèred’un corps (propriété physique, chimique…)  et l’appartenance, soit l’être et l’avoir… S’approprier le monde qui me reçoit doit s’entendre sur le double registre matériel et affectif-cognitif (selon Honneth, cognitif parce qu’affectif). Avec des variantes, Georg.Lukacs, Paul Ricœur et Axel Honneth) traitent du double registre de la réification et de la reconnaissance. La reconnaissance désigne notre présence active au monde, notre engagement volens nolens. La réification nous dissimule les rapports humains derrières les choses, produits et marchandises. 

    Un ancien président du GIPRI, Roy Preiswerk, a préconisé une éthique méthodologique de la recherche sur la paix qui explicite la position du chercheur « le chercheur commence par énoncer ses jugements de valeur et explique clairement en quoi la réalité est, ou n’est pas, conforme à ces valeurs http://www.gipri.ch/spip/spip.php?article483 ».

    Le commerce des hommes désignait jadis les relations sociales. Le commerce désigne aujourd’hui l’échange marchand sous les auspices du capitalisme financier techno-scientique. Faire parler ensemble des chrétiens et des musulmans est certainement utile mais je doute que cela suffise si les autres modalités d’échanges entre personnes, cultures et peuples ne sont pas reconsidérées. Pour le dire schématiquement, confier à l’OTAN la force armée, à l’OMC les relations commerciales et à l’UNESCO le dialogue culturel ne suffit pas à régler les échanges déréglés entre les peuples. Tout se passe comme si les institutions nationales et internationales n’embrayaient plus sur les peuples qui n’adhéraient plus à elles. Les tribus ne croient plus en leurs totems ou si peu. Les élites tendent à s’oligarchiser, à se couper des couches populaires. Les analyses d’Edward Saïd sur les intellectuels sont judicieuses. Le populisme est la réponse vengeresse des peuples délaissés par leurs oligarchies dédaigneuses, sous toutes les latitudes. On donne pudiquement le nom demondialisation à cette solidarité des oligarchies dédaigneuses des peuples. L’hybris (démesure, orgueil) des groupes, classes et nations dominants les condamne à notre perte et à la leur.

    Dr Gabriel Galice

    Bibliographie

    Barber (Benjamin), L’empire de la peur – Terrorisme, guerre, démocratie, Fayard, 2003
    Beaud (Michel),  Le basculement du mondeCapitalisme, système national / mondial hiérarchisé et devenir du monde, L’Harmattan-Cahier du GIPRI 4 2006
    Benassayag (Miguel) et Del Rey (Angélique), Eloge du conflit,  La découverte, 2007
    Challiand (Gérard), Guerres et civilisations, Odile Jacob, 2005. 
    Coméliau (Christian), La croissance ou le progrès ?, Seuil, 2006
    Corm (Georges), Orient-Occident, la fracture imaginaire, La découverte, 2005, La question religieuse au XXIe siècleLa découverte, 2006
    Cox (Robert W.), The Political Economy of a Plural World,  Routledge, 2001.
    Debray (Régis),  Le scribe, Grasset, 1980. L’Etat séducteur, Gallimard, 1993. Le feu sacré – fonctions du religieux, Fayard, 2003 Les communions humaines – Pour en finir avec « la religion », Fayard, 2005. Un mythe contemporain : le dialogue des civilisations CNRS Editions, 2007.
    Diamond (Jared), De l’inégalité parmi les sociétés, Gallimard, 2000.
    Fontanel (Jacques) (dir.), Civilisations, globalisation, guerre, Presses Universitaires de Grenoble, 2003. 
    Forest (Jean), La terreur à l’occidentale, Triptyque, Montréal, 2005.
    Galice (Gabriel), Du peuple-Nation – essai sur le milieu national de peuples d’Europe,  Mario Mella, 2002.
    Ferjani (Mohamed Cherif), Le politique et le religieux dans le champ islamique, Fayard, 2005
    Graz (Jean-Christophe), La gouvernance de la mondialisation, La découverte, 2004.
    Honneth (Axel), La réification, Gallimard, 2005
    Huygue (François-Bernard Huyghe), Quatrième guerre mondiale – Faire mourir et faire croire, Editions du Rocher, 2004
    Kadra (Yasmina),  Les hirondelles de Kaboul, L’attentat, Les sirènes de Bagdad
    Kalulambi Pongo (Martin) et Landry (Tristan), Terrorisme international et marchés de violence, Presses de l’université Laval, 2005
    Kamenarovic (Ivan P.), Le conflit – perception chinoise et occidentale, Cerf, 2001
    Lecourt Grandmaison (Olivier), Coloniser, exterminer
    Legendre (Pierre),  Le désir politique de dieu, Fayard, 2001 La société comme texte L’empire de la vérité
    Lecourt (Dominique), L’avenir du progrès, Textuel, 1997
    Lordon (Frédéric), L’intérêt souverain, La découverte, 2006.
    Passet (René) et Liberman (Jean), Mondialisation financière et terrorisme, Editions de l’Atelier, 2002.
    Ricœur (Paul), Parcours de la reconnaissance, Stock, 2004.
    Saïd (Edward W.),  L’Orientalisme – L’Orient créé par l’Occident, Seuil, 1980
    Des intellectuels et du Pouvoir, Seuil, 1996.
    Taguieff (Pierre-André), L’effacement de l’avenir, Galilée, 2000. 
    Todd (Emmanuel), L’illusion économique, Gallimard, 1998.
    Wieworka (Michel), Face au terrorisme, Liana Levi, 1995.

    2.- Les empires en territoires et réseaux

    3.- Universalité de la laïcité

    4.- Penser la République, la guerre et la paix

    Trois cents ans après sa naissance, Jean-Jacques Rousseau fait partie de ces philosophes qui font puissamment réagir et réfléchir. Penseur atypique, le « Citoyen de Genève » occupe une place à part dans le paysage intellectuel mondial. Sa notoriété fluctue aucours des périodes de l’histoire. Elle est un baromètre de nos espoirs ou désespoirs. Ce livre visite un aspect particulier de son oeuvre : sa relation aux thèmes de la République, de la guerre et de la paix. Il s’avère que le républicain pacifiste Rousseau est bel et bien, en ces domaines aussi, un « anticipateur-retardataire ».
    En 1750, l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon avait révélé Jean-Jacques Rousseau à ses contemporains en lui accordant un prix pour son Discours sur les sciences et les arts. Perpétuant cette tradition à l’occasion du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, l’Académie vient de primer l’ouvrage Penser la République, la guerre et la paix – sur les traces de Jean-Jacques Rousseau, écrit par Gabriel Galice et Christophe Miqueu et publié aux éditions Slatkine.
    Gabriel Galice avait par ailleurs organisé en avril 2012, à Genève, le colloque Rousseau, la République et la paix, avec le soutien de l’Ambassade de France en Suisse.

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